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Penser par soi même n'est-ce pas penser comme les autres?

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« Introduction : On pense grâce à des concepts.

Les concepts sont les mêmes pour tous ; mais celui qui ne pense pas n'a pas accès aux concepts. Une tradition philosophique estime que le philosophe s'élève au dessus de la plèbe de la pensée en réfléchissant sur les concepts.

La pensée de tout le monde est ce qu'on appelle traditionnellement l'opinion.

L'opinion ne pense pas, elle empêche de penser, elle est non conceptuelle, immédiate, irréfléchie.

On peut donc voir une frontière nette entre les philosophes qui pensent par ce qu'ils réfléchissent sur les concepts et le reste du monde qui ne pense pas par ce qu'il est embourbé dans l'opinion. Que vaut cette frontière ? Penser par soi même c'est réfléchir sur des concepts.

Tout une chacun faisant cette démarche doit dans une certaine mesure penser de la même façon.

On pourrait donc dire que penser par soi même c'est penser comme tout le monde par ce que dès lors qu'on pense on pense par soi même et donc tout le monde pense par soi même. Mais est ce que tout le monde pense ? Peut être y a t il d'autres façons de penser ? est ce que penser signifie toujours contempler des concepts ? Problématique : Penser par soi même est une démarche solitaire, mais la pensée que l'on conquiert par soi même n'est elle pas la pensée inconditionnée et universelle, c'est à dire la même pour tous ? I : Penser seul. 1) La solitude de la réflexion contre l'opinion.

On distingue traditionnellement la pensée réfléchie à l'opinion : l'opinion vient d'autrui, on l'accepte sans y penser.

La pensée réflexive demande au contraire de ne pas accepter les idées préconçues et de les examiner avec une distance critique, la ré-flexion est un acte solitaire qui établit rapport médiat faisant un retour sur les opinions. 2) Le doute libérateur.

Depuis l'antiquité, le doute est une arme philosophique : douter permet de garder la bonne distance avec les opinions.

Celui qui doute systématiquement ne subit pas l'influence d'autrui, il est libre et peut penser par soi même.

Douter isole le sujet car douter, c'est user de la puissance négative de la pensée et refuser de penser comme tout le monde. 3) Penser contre tout le monde.

Penser par soi même conduit se séparer de la pensée de tout le monde.

De grands scientifiques comme Copernic ou Galilée ont pensé contre tout le monde, ils ont remis en cause les paradigmes (les principes d'un système de croyance) de leur époque.

Les idées et les méthodes de pensée atypiques conduisent souvent à penser contre tout le monde. II : La vocation universelle de la pensée. 1) La pensée pure est l'universel.

Celui qui dépouille sa pensée de tout conditionnement, qui en fait une pensée libre, doit découvrir non ce qui est vrai pour quelques uns (une société historiquement déterminée) mais ce qui est vrai pour tous (tout être rationnel).

On peut distinguer la pensée de « tout le monde » qui est l'opinion et l'universel qui est la pensée inconditionnée.

Est ce qu'en pensant l'universel le sujet fusionne avec lui et qu'en pensant 2+2=4 je pense comme tout un chacun pensant 2+2=4 ? "Je vois, par exemple, que deux fois deux font quatre, et qu'il faut préférer son ami à son chien ; et je suis certain qu'il n'y a point d'homme au monde qui ne le puisse voir aussi bien que moi.

Or je ne vois point ces vérités dans l'esprit des autres, comme les autres ne les voient point dans le mien.

Il est donc nécessaire qu'il y ait une Raison universelle qui m'éclaire, et tout ce qu'il y a d'intelligences.

Car si la raison que je consulte, n'était pas la même qui répond aux Chinois, il est évident que je ne pourrais pas être aussi assuré que je le suis, que les Chinois voient les mêmes vérités que je vois.

Ainsi la raison que nous consultons quand nous rentrons dans nous-mêmes, est une raison universelle.

Je dis : quand nous rentrons dans nous-mêmes, car je ne parle pas ici de la raison que suit un homme passionné.

Lorsqu'un homme préfère la vie de son cheval à celle de son cocher, il a ses raisons, mais ce sont des raisons particulières dont tout homme raisonnable a horreur.

Ce sont des raisons qui dans le fond ne sont pas raisonnables, parce qu'elles ne sont pas conformes à la souveraine raison, ou à la raison universelle que tous les hommes consultent." MALEBRANCHE. 1.

La connaissance du vrai et du bien, éprouvée comme certitude intérieure, atteste l'existence en tout homme d'une raison universelle. Le texte s'organise en quatre moments principaux, dont le point commun est de solliciter le témoignage du lecteur pour lui faire admettre, à partir d'exemples bien choisis et d'une interprétation inductive de ces exemples, l'existence d'une raison universelle, définie comme faculté de distinguer le vrai et le bien. * Premier moment du texte Énoncé de deux types de propositions, reconnues comme vraies, dans l'ordre de la connaissance (exemple. »

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