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Penser par soi-même est-ce s'isoler ?

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« Discussion : Penser par soi-même c'est une proposition contradictoire, il n'y a pas de pensée de la répétition, il n'y a pas de pensée de l'opinion.

Dès lors que tu penses, c'est que tu pars de toi-même, tu as pris une certaine distance par rapport aux autres, sans quoi il ne s'agit pas véritablement de pensée, mais de ressassement, d'emprunt. Suggestion de plan : Première partie : Qu'appelle-t-on penser ? Si l'on veut faire allusion à la pensée véritable c'est que l'on ne va pas vers une pensée du paraître mais vers une pensée de l'être. Pour Aristote il existe deux types de puissances : penser par soi-même, ce qui signifie une pensée active.

Mais pour que cette opération ait lieu il faut que la puissance active rencontre une puissance passive. Deuxième partie : La solitude du nouveau Dès lors que l'on prend de la distance, dès lors que l'on fonde sa pensée sur la dynamique de sa pensée personnelle, automatiquement on n'est pas dans la répétition donc il va y avoir un effet d'isolement. Exemple : Socrate, dès lors qu'il est allé à l'encontre des idées de son temps a été condamné comme corrupteur de la jeunesse, il a souffert d'un réel isolement par rapport à ses semblables.

Socrate a été pris dans une dialectique inextricable : il pense faire du bien et pourtant il est accusé du contraire, ce qui le condamne à l'écart.

Dès lors que la pensée est non répétitive et qu'elle se détache de l'opinion commune, elle entraîne irrémédiablement un effet d'isolement et de condamnation.

Cet isolement est le résultat de la pensée elle-même. L'isolement est nécessaire dans un premier temps parce qu'il permet de prendre une certaine distance avec les convenances.

Toute interrogation engendre une dissociation avec le semblable. Toute pensée est rupture. Ainsi dans toute démarche de réflexion il y a nécessité à se détacher des autres, à prendre du recul par rapport à une opinion universelle.

D'une certaine manière penser par soi-même c'est remettre en question et questionner c'est douter.

Dans la mesure où on se met à douter de ce que dit autrui, il y effectivement un décalage, un écart qui se creuse et qui peut créer une certaine solitude, une mise à l'écart.

Pour rejoindre Mallarmé, il serait intéressant de souligner que toute réflexion indépendante de la volonté générale est un risque à prendre.

Un risque à prendre dans la mesure où cet acte peut être condamné par le reste de la société tout comme être approuvé. Troisième partie : La solitude condamnation ou pouvoir ? Malgré l'isolement que l'acte de penser par soi-même peut représenter n'y a-t-il pas une part de fierté dans ce geste ? Une gloire liée à cette prise de risque qui finalement engendre l'effet contraire, à savoir que l'isolement crée une reconnaissance et une admiration.

Pour revenir à l'exemple de Socrate si d'un certain point, il s'est vu exclure de la cité Grecque à cause de ses idées il a tout de même gagné sa notoriété à travers cet acte.

Un autre exemple serait celui de Sartre qui à maintes et maintes reprises a refusé d'entrer dans des conventions et surtout dans des codes dictés par la société (l'exemple de son refus du prix Nobel) : il a pourtant fondé une partie de sa renommée sur sa capacité à s'auto-exclure. « La solitude offre à l'homme intellectuellement haut placé un double avantage : le premier, d'être avec soi-même, et le second de n'être pas avec les autres.

» Aphorismes sur la sagesse dans la vie, Schopenhauer. Conclusion : L'être humain participe évidemment d'une histoire, il hérite des acquis de ses prédécesseurs, la nouveauté ne se greffe jamais que sur l'existant, la radicalité totale est difficilement imaginable, donc la pensée est aussi une communauté : « Ce n'est pas l'originalité que je cherche : une idée que personne n'aurait jamais eue, cela a toute chance d'être une sottise ! » L'amour la solitude, André Comte-Sponville.. »

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