Aide en Philo

Penser est-ce dire non?

Extrait du document

« Analyse du sujet · Eléments de définition Penser = Acte de saisir immédiatement l'intelligible, dans une intuition pure de tout élément sensible. 2. Acte de rassembler les éléments de la représentation.

Plus spécialement chez Kant : l'acte de ramener la synthèse du divers du sensible à l'unité de l'aperception intellectuelle. 3. La faculté de prendre du recul devant l'existant immédiat ou de s'élever à l'universel. (Hegel, Phénoménologie de l'esprit) 1. · Angles d'analyse Se demander si penser c'est dire non, revient à se demander si la pensée, en tant que telle (c'est-à-dire en tant que le sujet pense de manière autonome), se constitue toujours dans un refus, dans une négation.

En sorte que penser, reviendrait toujours à s'opposer. On peut ainsi prendre pour cas d'étude l'opinion : en tant que telle, elle est par nature la propriété d'une pensée engluée dans la croyance et dans le préjugé, elle est une pensée collective.

Pour penser, il faut donc s'opposer à l'opinion, lui dire non. Mais, il faut se demander si l'acte même de penser peut se situer de manière légitime dans la pure et simple destruction, opposition et négation.

Ne lui faut-il pas reconstruire ? Ce qui est en jeu au fond ici c'est bien la nature même de la pensée en tant qu'on la conçoit comme acte d'un sujet conscient et autonome qui à le courage, comme le dit Kant, de se servir de son propre entendement. Il faudra donc s'interroger sur le fait de savoir si le seul acte dire non suffit à fonder légitimement la pensée ou si, au contraire, elle n'en est que le commencement. De la même manière, il faudra mettre à la question la nature de cette négation, savoir si elle est systématique et systématisable, et puis enfin s'interroger sur la signification d'une telle définition de la pensée comme destruction. Problématique Peut-on en droit définir la nature de la pensée comme acte fondamental d'opposition, et plus fondamentalement encore de négation, de destruction ? Et si cela est légitimement possible, à quoi la pensée, pour être véritablement en acte, doit-elle dire non ? N'est-ce pas réducteur, voire dangereux, de faire tenir l'essence de la pensée dans une négation originaire ? Se servir de son propre entendement est-il pour autant synonyme de destruction, c'est-à-dire d'annihilation de toute pensée extérieure ? C'est donc tout à la fois la nature, l'essence de la pensée qui est ici mise à la question, tout autant que le fondement de l'opposition et son champ d'extension légitime. Plan I- A quoi la pensée dit-elle non ? · · Aux données de la perception qu'elle ordonne et rectifie (l'entendement) : « avoir une opinion, c'est affirmer, même de façon sommaire, la validité d'une conscience subjective limitée dans son contenu de vérité » Adorno (Modèles critiques, Opinion, illusion, société). En effet, penser, dans son acte originaire c'est bien se servir de son propre entendement : la pensée apparaît donc de manière originaire dans une contestation de l'opinion reçue, dans ce refus d'une pensée unique et uniforme, d'une pensée préformée et non autonome.

On peut dire alors, dans cette perspective que le geste fondateur et instituant de la pensée se forme à travers la négation, l'opposition.

Ici à l'opinion, c'est-à-dire à cette croyance collective, non pensée de manière active et autonome, mais rebattue, qui semble évidente à ceux qui y croient.

L'opinion peut en cela s'apparente au préjugé.

Elle prend la forme d'une vérité, mais qui n'est pas fondé en raison.

Avoir le courage de pensée par son même prend donc naissance avec l'opposition à l'opinion et au préjugé.

Elle prend donc sens dans un mouvement de négation originaire, mouvement par lequel elle peut prétendre à l'autonomie, et à l'activité de l'entendement en tant que tel. A la complexité réelle qu'elle rend significative sans la mutiler (le dialecticien est celui qui rapporte la multiplicité du sensible à l'Idée qui lui correspond ; distinction entre penser et imagination). On peut en effet distinguer la pensée de l'imagination.

L'imagination nous fait croire aux certaines choses, qui semble prendre l'allure de vérité.

Sauf, que l'imagination n'est pas véritable pensée, pensée qui ne prend sens, vie et forme que pour autant qu'elle se distingue de l'imagination.

Penser c'est donc s'opposer à l'imagination, c'est donc aussi par un mouvement constitutivement négateur que la véritable pensée s'origine.

On peut ainsi prendre l'exemple du philosophe qui décide de mener une recherche avec la seule aide de la raison, en se défiant de l'imagination, qui n'est source non pas de connaissance mais de. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles