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On n'arrête pas le progrès ?

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« Analyse du sujet : · Eléments de définition : ® La notion clé est bien celle de progrès, c'est pourquoi il faut s'attacher à le définir rigoureusement.

Du latin progressus, marche en avant. Progression, développement, mouvement vers un but ou un stade dernier.

D'abord neutre, cette acception a pris le sens positif d'une amélioration.

Bergson, Matière et mémoire, PUF, Résumé et conclusion p 269. Toute avancée particulière permettant à des individus ou à une collectivité d'atteindre un accroissement de pouvoir ou de savoir dans un domaine déterminé.

Plus spécialement : l'avancée continuelle des hommes, de génération en génération, dans l'acquisition de connaissances nouvelles, sur la base des savoirs déjà acquis.

L'accroissement par degrés des connaissances humaines.

Le progrès indéfini st ici conçu comme le signe de notre finitude et de notre imperfection.

Descartes, Méditations, 3è Méditation.

/ Rousseau, 2nd Discours, 1è partie, GF, p 172, note. L'accroissement de la capacité des hommes à mettre à leur service les forces naturelles, d'améliorer matériellement leur existence, sans qu'il en résulte nécessairement une plus grande maîtrise des hommes sur eux-mêmes.

Dans cette acception, le progrès doit être pris comme une catégorie générale ; il consiste en l'accroissement de la puissance des techniques et en l'affinement de la précision des prévisions.

Il peut être représenté comme une conquête, mais aussi bien comme la condition à laquelle les hommes sont voués. Au niveau du genre humain = ® Les avancées dans le domaine de la culture et des institutions, en tant qu'elles rendent la raison plus propre à réaliser l'idée du droit conformément aux fins morales.

Pour l'individu : son amélioration pas degrés. ® La marche vers un plus grand degré de civilisation, en tant qu'elle lie étroitement e développement des lumières et le développement des institutions, la maîtrise et la diffusion des savoirs et le respect des droits naturels.

Le progrès n'est pas considéré ici comme un processus aveugle, il ne réalise l'union des savoirs et des libertés que sur la base de la constitution républicaine et de l'instruction publique. ® Le développement graduel de l'humanité, en tant qu'essor de ses facultés les plus éminentes, associant, quoique de façon non mécanique, améliorations pratiques et perfectionnement moral.

Le progrès, pris en ce sens, n'est pas perfectibilité indéfinie, mais déploiement d'un ordre inscrit dans la nature des choses. ® La marche de l'esprit universel, non en tant que progression à l'infini, indéterminée, mais en tant que conquête progressive par l'esprit du savoir absolu de lui-même.

Hegel, La Raison dans l'histoire · Angle d'analyse : - - - - Il s'agit bien ici d'analyser une formule, une sorte d'adage même, courante : « on arrête pas le progrès ».

Il faut d'abord s'interroger sur les différents contextes dans lesquels on emploie une telle expression.

En effet, il faut d'emblée souligner le fait qu'elle peut être tout autant positive que négative.

L'étonnement d'un progrès technique qui ne semble pas pouvoir s'arrêter nous pousse à nous exclamer « on arrête pas le progrès ».A l'inverse, celle-ci s'emploie aussi de façon négative, ironique, pour exprimer le sentiment d'un mouvement qu'on ne peut arrêter et qui emmène tout droit l'humanité à sa perte. L'expression procède donc à la fois d'un sentiment d'étonnement, de fascination mais aussi de peur.

On remarque d'ailleurs que cette expression « on arrête pas le progrès » s'emploie souvent an matière d'innovations techniques, ce sera donc l'objet central de la réflexion. En effet, cette expression est symptomatique de plusieurs choses : d'une part, elle montre qu'on a l'impression que le progrès est un mouvement indépendant de l'humanité (qui progresse) et sur lequel il semble qu'on ne peut avoir prises.

On place le progrès au rang de fatalité, pas forcément désirée, ni désirable ; d'autre part, (et c'est bien le point de vue négatif) on a l'impression que si l' « on arrête pas le progrès » d'un point de vue technique, cela amène à des régressions en ce qui concerne d'autres domaines de la vie (problème d'éthique pour la médecine, problème d'enfermement avec le téléphone portable et internet, etc.) On comprend alors que c'est la notion de progrès, en tant qu'elle est appréhendée de cette manière par le sens commun, qui est à mettre à la question ici ® Quelles conséquences peuvent telles naître d'une telle conception ? Peut-on avoir prise sur les progrès techniques ? Peut-on les contrôler ? N'en sommes-nous pas acteurs ? Tout progrès doit-il déboucher sur une réflexion éthique et morale ?. »

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