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Obeir me dégage-t-il de toute responsabilité ?

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« Définition des termes du sujet: Obéir: verbe transitif indirect (latin oboedire, de audire, écouter). * Se soumettre à la volonté de quelqu'un, à un règlement, exécuter un ordre : Obéir à ses parents, à la loi. * Céder à une incitation, un sentiment, etc.

: Obéir à ses instincts. * Répondre au mouvement commandé, fonctionner correctement : Les freins n'obéissent plus.

Mes jambes refusent d'obéir. * Être soumis à une force, une action, une règle par une nécessité naturelle : Les corps obéissent à la pesanteur. RESPONSABILITÉ Obligation de répondre de ses actes devant une autorité.

On distingue la responsabilité morale (je réponds de mes actes « en mon for intérieur », c'est-à-dire devant le « forum », le tribunal intime de ma conscience morale) et la responsabilité sociale devant les tribunaux (responsabilité pénale ou civile).

La responsabilité morale suppose deux conditions : 1° la connaissance du bien et du mal; 2° la liberté.

La responsabilité pénale est liée à la responsabilité morale (on cherche à punir l'intention délictueuse).

La responsabilité civile met l'accent moins sur la faute que sur le dommage, et le responsable est celui qui peut payer réparation (d'où le système des compagnies d'assurance).

Des « personnes morales », une société anonyme, l'État lui-même, peuvent être civilement responsables. Problématique : Pourquoi l'obéissance pourrait-elle nous ôter de toute responsabilité ? L'obéissance est l'acceptation des décisions, des commandements d'autrui.

Dès lors, il semble évident que l'homme obéissant ne peut être tenu pour responsable. La pleine et entière responsabilité incombant alors à celui à qui l'on a obéit.

Ainsi, nous obéissons quand nous faisons ce qu'un autre nous dit de faire et ce qu'il a décidé à notre place.

En obéissant, nous ne suivons pas notre volonté mais celle d'un autre.

Nous pouvons donc considérer que c'est avant tout cet autre qui doit répondre de ses décisions et qui est donc responsable.

Les rapports d'obéissance s'instaure lorsqu'il existe un rapport de hiérarchisation entre celui qui prend des décisions et celui qui les exécute.

Ainsi, celui qui commande est celui qui est d'emblée responsable.

Illustrez cette première thèse en vous basant sur les exemples de l'autorité militaire, scolaire ou politique.

Un général d'armée ne peut pas être celui qui exécute toutes les tâches, néanmoins, parce qu'il détient le pouvoir décisionnaire, il est responsable des actes commis à partir du moment où ils sont le résultat d'une obéissance à des ordres qu'il a pu donner.

Ceci tient aussi tout simplement au fait qu'il ne peut pas tout exécuter.

Ainsi, lorsqu'une faute a été commise, on cherche qui est le responsable, c'est-à-dire qui est à l'origine de la décision et on considère que la responsabilité n'incombe pas à l'exécutant, dans l'exemple présent, au simple militaire de rang.

Songez ici aux exemples historiques de dirigeants militaires destitués de leur fonction en raison de mauvaises décisions en matière de stratégie.

Mais n'y a-t-il pas ici quelque lâcheté, voire de mauvaise foi pour paraphraser Sartre à se dégager de toute responsabilité sous le prétexte d'une obéissance servile et aveugle émanant d'autrui ? N'est-ce pas là un moyen (trop) facile de se dédouaner de toute responsabilité ? Car, les actes que j'ai commis, certes en obéissant aux ordres d'autrui, c'est tout de même moi qui les ait accompli.

Pensez aux hommes qui ont, durant des conflits, cherché à se dédouaner en disant qu'ils n'étaient que de simples exécutants qui se contentaient d'obéir.

Pensez, plus précisément encore, aux officiers nazis qui durant le procès de Nuremberg ont essayé d'échapper à leur responsabilité en invoquant une stricte et légaliste soumission au diktat monstrueux de la solution finale.

Accepter d'obéir, n'est-ce pas déjà engager sa responsabilité ? Car, je reconnais la légitimité de l'autorité à laquelle j'obéis.

Ici, vous pouvez vous reporter aux analyses de Sartre sur la liberté et la responsabilité. C'est la raison pour laquelle Sartre a pu écrire en 1944 dans « Les Lettres française » (fondé par Aragon et Paulhan): « Jamais nous n'avons été plus libres que sous l'occupation allemande.

» Qu'est-ce à dire, sinon qu'à ce moment-là, puisque nous étions traqués, «chacun de nos gestes avait le poids de l'engagement » ?et cela montre que cette liberté qui faisant qu'on pouvait choisir d'obéir, de résister ou de ne rien faire, fait de nous des êtres responsables.

Bref, ne sommes-nous pas alors toujours déjà responsables de chacun de nos actes même de ceux qui nous sont dictés de l'extérieur ? L'on entend parfois, lorsqu'un petit garçon se fait gronder par ses parents, cette excuse : « Mais ce n'est pas moi, c'est Pierre qui m'a dit de le faire.

».

Le paradoxe de cette phrase est que le petit garçon dit d'une part, que c'est bien lui qui a fait l'action, mais, d'autre part qu'il n'est pourtant pas l'auteur de la bêtise, car il agit sur ordre d'autrui.

Il est l'auteur sans l'être.

Le petit garçon sépare son action en deux : l'action en elle-même totalement objective et la conséquence de l'action, jugée bêtise.

Le petit garçon se dit donc auteur, mais non décideur, donc non responsable.

Il associe ainsi la responsabilité à la décision.

Mais alors, qu'est-ce qui dans mon rapport au monde, me rend responsable des événements que je produis, la décision ou l'action ? I. Nos actions dans l'obéissance sont-elles volontaires ? De première vue, il semble que non.

En effet, n'ayant pas pris la décision, l'homme, n'a pas voulu cette action.

Il n'est qu'un instrument qui réalise ce qu'on lui a commandé.

Ainsi, s'il avait eut son mot à dire, peut-être aurait-il voulu l'affaire autrement, et donc aurait-il agit différemment.

Mais toutes fois cette idée pose problème, comment peut-on réaliser une action sans le vouloir ? En effet, si l'on me commande tuer quelqu'un, il faut bien que je veuille réaliser cette action pour qu'elle arrive.

Visé, presser la gâchette sont des actions qui, étant précises, ne peuvent advenir sans être le résultat d'une volonté de les faire advenir.

L'homme ne les a pas décidé, mais les a voulu.

Mais alors, est-ce que puisque l'homme réalise ses actions volontairement, cela l'en rend responsable ? Qu'est-ce qui fait que l'homme se sent responsable de ses propres actions ?. »

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