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Obéir, est-ce renoncer à sa liberté ?

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« En quoi l'obéissance serait-elle un renoncement à la liberté.

Partez de constats simples.

Généralement quand j'obéis à une personne cela signifie que je me soumets à sa volonté.

L'obéissance en ce sens, comme soumission semble être un renoncement à ma liberté.

Toutefois il y a différentes formes d'obéissance, obéir à un tyran n'est peut-être pas la même chose que d'obéir aux lois dans une démocratie même si dans les deux cas je n'ai pas envie de le faire parfois.

Vous devez réfléchir à cela et ne pas vous enfermer dans une définition définitive de la liberté comme étant le fait de faire ce que l'on veut.

Ceci est peut être une illusion de liberté.

Nous vous conseillons vivement de vous reporter aux analyses de Rousseau dans le Contrat social en lisant le livre 1.

Rousseau montre en quoi "l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté. [La soumission à une autre volonté que la sienne propre est un renoncement à sa liberté.

Être libre c'est n'être soumis qu'à son vouloir propre.] Obéir, c'est être déterminé de l'extérieur «J'appelle libre, quant à moi, une chose qui est et agit par la seule nécessité de sa nature; contrainte, celle qui est déterminée par une autre à exister et à agir d'une certaine façon déterminée» (Lettre LVIII à Schuller). Pour Spinoza, une chose est libre quand elle existe par la seule nécessité de sa propre nature, et une chose est contrainte quand elle est déterminée par une autre à exister et à agir.

Donc, dans l'absolu, seul Dieu est infiniment libre, puisqu'il a une connaissance absolue de la réalité, et qu'il est causa sui. Pour Spinoza et à la différence de Descartes, la liberté n'est pas dans un libre décret, mais dans une libre nécessité, celle qui nous fait agir en fonction de notre propre nature.

L'homme n'est pas un empire (de liberté) dans un empire (de nécessité).

Il est inséré dans les connexions déterminées du monde, il dispose d'un corps, d'appétits et de passions par lesquelles la puissance de la Nature s'exerce et s'exprime en nous, tant pour sa propre conservation que pour la nôtre.

Bien souvent nous croyons être libres, alors que nous ne faisons qu'être mus, par l'existence de causes extérieures : la faim, la pulsion sexuelle, des goûts ou des passions qui proviennent de notre éducation, de notre passé, de notre culture.

Nul homme n'étant coupé du milieu dans lequel il vit et se trouve plongé, nous sommes nécessairement déterminés à agir en fonction de causes extérieures à notre propre nature.

"Telle est cette liberté humaine que tous les hommes se vantent d'avoir et qui consiste en cela seul que les hommes sont conscients de leurs désirs, et ignorants des causes qui les déterminent." En obéissant, j'abandonne ma volonté Obéir, c'est être contraint par une autre volonté que la sienne — celle d'un maître, d'un État par exemple.

C'est donc ne pas être libre.

Peut-on dire d'un esclave qu'il est libre ? De même, la soumission à une autorité politique quelconque n'implique-t-elle pas une abdication de ma liberté ? Hobbes montre bien que pour pouvoir vivre en paix avec ses voisins, l'individu se doit de renoncer à sa liberté naturelle de faire tout ce qu'il veut. L'obéissance est préférable à la violence Pour Hobbes, les citoyens d'un État acceptent d'abdiquer leur liberté et de remettre tout le pouvoir entre les mains du souverain (Léviathan).

Ils font cela afin de quitter la violence de l'état de nature.

Seule une autorité de pouvoir absolu est capable d'assurer la sécurité.

La peur de la mort (timor mortis) pousse les individus à renoncer à leur liberté au profit de la sécurité civile.

A l'état de nature, les hommes ont un maximum de liberté pour un minimum de sécurité.

Dans l'état civil, ils ont un maximum de sécurité pour un minimum de liberté. « Si deux hommes désirent la même chose alors qu'il n'est pas possible qu'ils en jouissent tous les deux, ils deviennent ennemis : et dans leur poursuite de cette fin (qui est, principalement, leur propre conservation, mais parfois seulement leur agrément), chacun s'efforce de détruire ou de dominer l'autre.

Et de là vient que, là où l'agresseur n'a rien de plus à craindre que la puissance individuelle d'un autre homme, on peut s'attendre avec vraisemblance, si quelqu'un plante, sème, bâtit, ou occupe un emplacement commode, à ce que d'autres arrivent tout équipés, ayant uni leurs forces, pour le déposséder et lui enlever non seulement le fruit de son travail, mais aussi la vie ou la liberté.

Et l'agresseur à son tour court le même risque à l'égard d'un nouvel agresseur. Du fait de cette défiance de l'un à l'égard de l'autre, il n'existe pour nul homme aucun moyen de se garantir qui soit aussi raisonnable que le fait de prendre les devants, autrement dit, de se rendre maître, par la violence ou par la ruse, de la personne de tous les hommes pour lesquels cela est possible, jusqu'à ce qu'il n'aperçoive plus d'autre. »

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