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Nos rêves reflètent-ils nos désirs ou annoncent-ils l'avenir ?

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Ce sujet interroge la fonction du rêve et se construit sur une double alternative, conceptuelle et temporelle. Conceptuelle car cette question oppose à partir d'une notion commune (le rêve) deux théories différentes d'interprétation. En effet, relier nos rêves à nos désirs (intériorité) c'est les analyser comme prenant racine en nous, projections et expressions de notre passé, de notre vécu, de notre enfance. C'est la position tenue par Freud et la psychanalyse. Tandis que relier nos rêves à l'avenir (extériorité), c'est à la fois se projeter dans le futur et s'offrir un moyen de contrôle sur celui-ci, le rêve divinatoire donnant un savoir et des connaissances qui permettent une certaine maîtrise de ce qui semble hors de tout contrôle car encore non existant. Ceci est la position antique et traditionnelle. Cependant, n'est-il pas possible de dépasser cette opposition conceptuelle et théorique ? Ces deux alternatives ne se rejoignent-elles pas ? Le désir n'est-il pas déjà en lui-même une projection vers l'avenir ? Et le rêve n'est-il pas un moyen de conjurer la peur, celle qui naît face à l'inconnu, à l'incontrôlable ? Enfin est-il réellement possible de se prononcer quand à une fonctionnalité temporelle du rêve ?

« Analyse du sujet : Rêve : indépendant de la volonté, le rêve apparaît pendant le sommeil.

Il est considéré comme la représentation pendant le sommeil d'objets qui occupent notre pensée.

Le rêve peut aussi se manifester à travers l'activité de l'imagination qui s'échappe du réel lorsque l'on est éveillé.

Enfin en psychanalyse le rêve est l'expression de désirs refoulés. Désirs : Ambiguïté du désir.

Associé à l'idée de la possession, de l'acquisition, de la réalisation de quelque chose que l'on sait ou que l'on pense être bon pour soi.

Cependant, il est accompagné d'un manque, d'une souffrance.

Il est l'expression de la volonté d'accéder à un état autre que le sien, l'impulsion qui pousse toujours et encore l'homme vers quelque chose de nouveau.

Ainsi, le désir est lié à l'insatisfaction, même si son but premier est le plaisir, le contentement et le bonheur.

Le désir ne peut jamais être assouvi totalement car il ne cesse de se renouveler et de ce fait il est illimité. Avenir : temporalité, futur, ce qui ne s'est pas encore produit et qui nous est inconnu, ce vers quoi l'on se projette et en fonction de quoi l'on planifie son présent.

En ce sens pour Heidegger, l'avenir n'est pas une partie du temps, mais une projection, une visée, une ouverture vers le possible.

Pour Aristote, l'avenir est contingent et imprévisible.

Pour Leibniz au contraire, il est déterminé et nécessaire, connu de Dieu. Refléter : exprimer d'un manière détournée, évoquer, se faire la voix de nos désirs. Annoncer : ici : prédire, dire ce qui est sur le point de se produire.

Avertir, aviser de quelque chose. Problématique : Ce sujet interroge la fonction du rêve et se construit sur une double alternative, conceptuelle et temporelle. Conceptuelle car cette question oppose à partir d'une notion commune (le rêve) deux théories différentes d'interprétation.

En effet, relier nos rêves à nos désirs (intériorité) c'est les analyser comme prenant racine en nous, projections et expressions de notre passé, de notre vécu, de notre enfance.

C'est la position tenue par Freud et la psychanalyse.

Tandis que relier nos rêves à l'avenir (extériorité), c'est à la fois se projeter dans le futur et s'offrir un moyen de contrôle sur celui-ci, le rêve divinatoire donnant un savoir et des connaissances qui permettent une certaine maîtrise de ce qui semble hors de tout contrôle car encore non existant.

Ceci est la position antique et traditionnelle. Cependant, n'est-il pas possible de dépasser cette opposition conceptuelle et théorique ? Ces deux alternatives ne se rejoignent-elles pas ? Le désir n'est-il pas déjà en lui-même une projection vers l'avenir ? Et le rêve n'est-il pas un moyen de conjurer la peur, celle qui naît face à l'inconnu, à l'incontrôlable ? Enfin est-il réellement possible de se prononcer quand à une fonctionnalité temporelle du rêve ? Proposition de plan : 1- Tradition, rêves prophétiques et divination : De tous temps, les hommes ont cherché à interpréter leurs rêves. Antiquité : Rêves considérés comme un moyen de communication entre les Dieux et les hommes.

Exemple la pythie de Delphes : oracle fondamental dans la religion et culture grecque.

Exprime une réponse donnée par un Dieu sur une question personnelle.

Nécessité d'interpréter. Le lien entre rêve et avenir par l'intermédiaire de la divination et de l'interprétation permet une maîtrise du futur : exemple les rêves du Pharaon d'Egypte dans la Bible.

Pharaon fait deux rêves consécutifs.

Le premier représente 7 vaches grasses dévorées par 7 vaches maigres.

Le second 7 épis de blé mûrs avalés par 7 épis de blé creux.

Joseph, fils de Rachel et de Jacob les interprète de la façon suivante : 7 années d'abondance suivies de 7 années de disette.

En conséquence, cette interprétation permet de faire des réserves de nourriture pour parer aux années de disette. De divinatione de Cicéron.

Sur les révélations divines.

Deux monologues : le premier soutient l'opinion des stoïciens en faveur de la divination.

Le second, contre le fatalisme de la religion romaine, tourne en dérision les superstitions romaines et discute l'opinion des stoïciens en adoptant la position de l'Académie : critique de la divination et du lien rêves/avenir. Ainsi, la divination qui cherche à donner un sens au rêve pour interpréter l'avenir manifeste la préoccupation de déchiffrer le réel.

Même si les perspectives en sont complètement différentes, cette volonté d'interpréter et de donner un sens nous renvoie à la psychanalyse.

En effet, la volonté de voir dans le rêve les signes annonciateurs du futur n'est-elle pas une mystification ?. »

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