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Médard Chouart des Groseilliers

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1618-vers 1710 Parmi les premiers explorateurs du continent nord-américain figurent deux Français, Médard Chouart des Groseilliers, et le demi-frère de son épouse, Pierre Esprit Radisson, originaire de la vallée méridionale du Rhône. Ce sont eux qui ouvrirent les Grands Lacs et leur hinterland aux trafiquants de fourrures et aux missionnaires ; qui déterminèrent la formation de la Compagnie de la Baie d'Hudson ; qui organisèrent la première colonie permanente sur la baie d'Hudson ; et qui, enfin, déclenchèrent par leurs initiatives, entre la France et la Grande-Bretagne, qui devait durer une centaine d'années. Chouart, né en 1618 à Charly-sur-Marne, situé face au village des Groseilliers, eut une jeunesse enveloppée de mystère. La tradition rapporte qu'il gagna la Nouvelle-France en 1641. Il doit certainement être le "Desgroseilliers" qui est mentionné comme l'un des jeunes gens attachés à la mission jésuite de la baie Géorgienne du lac Huron, en 1646. Nous possédons les actes de ses deux mariages (1647 et 1653). Les documents relatifs aux terres et à la prévôté de Trois Rivières, où il résida de 1653 à 1662, existent également.

« Médard Chouart des Groseilliers 1618-vers 1710 Parmi les premiers explorateurs du continent nord-américain figurent deux Français, Médard Chouart des Groseilliers, et le demi-frère de son épouse, Pierre Esprit Radisson, originaire de la vallée méridionale du Rhône.

Ce sont eux qui ouvrirent les Grands Lacs et leur hinterland aux trafiquants de fourrures et aux missionnaires ; qui déterminèrent la formation de la Compagnie de la Baie d'Hudson ; qui organisèrent la première colonie permanente sur la baie d'Hudson ; et qui, enfin, déclenchèrent par leurs initiatives, entre la France et la Grande-Bretagne, qui devait durer une centaine d'années. Chouart, né en 1618 à Charly-sur-Marne, situé face au village des Groseilliers, eut une jeunesse enveloppée de mystère.

La tradition rapporte qu'il gagna la Nouvelle-France en 1641.

Il doit certainement être le "Desgroseilliers" qui est mentionné comme l'un des jeunes gens attachés à la mission jésuite de la baie Géorgienne du lac Huron, en 1646.

Nous possédons les actes de ses deux mariages (1647 et 1653).

Les documents relatifs aux terres et à la prévôté de Trois Rivières, où il résida de 1653 à 1662, existent également. Vers l'époque de son deuxième mariage, il fit un voyage en Acadie.

Il y rencontra le célèbre colonisateur français Charles de La Tour, qui s'intéressait aussi bien à la baie d'Hudson qu'à la Nouvelle-Angleterre : peut-être celui-ci inspira-t-il à des Groseilliers l'intérêt qu'il devait manifester pour ces deux régions. En 1654, deux jeunes Français osèrent braver les périls des mers intérieures ainsi que l'hostilité des indigènes, afin de rechercher les Hurons et leurs voisins.

Ils sauvèrent ainsi la Nouvelle-France de la ruine économique.

Ces sauvages, source du commerce des fourrures de la colonie, pour échapper à l'hostilité des Iroquois des Grands Lacs (Erié/Ontario), s'étaient réfugiés dans les forêts audelà des lacs Michigan et Supérieur.

On pense que les deux jeunes gens étaient des Groseilliers et Radisson.

L'un des deux était certainement des Groseilliers.

Mais son compagnon n'est pas connu, car des documents conservés à Londres et à Québec paraissent établir que Radisson était ailleurs au moment de cette expédition.

Après un séjour de deux ans dans l'intérieur, de 1654 à 1656, les deux voyageurs revinrent munis de fourrures ainsi que d'une requête des Indiens sollicitant la présence d'un plus grand nombre de trafiquants.

Dès lors, les Français se rendirent auprès des Indiens afin d'acheter directement leurs fourrures au lieu d'attendre ceux-ci dans les agglomérations du bas Saint-Laurent. Trois années plus tard, des Groseilliers, accompagné probablement de son jeune beau-frère, retourna dans la région des fourrures.

Dix ans plus tard, Pierre Esprit Radisson (1636-1710), écrivit les souvenirs de cette randonnée de 1659-1660, ainsi qu'un récit du voyage de 1654-1656.

Une traduction de ce manuscrit fut découverte vers 1885 Des recherches ont démontré de façon presque péremptoire que la narration de son premier voyage est une Oeuvre de seconde main, mais que le récit de la deuxième expédition, ainsi que les histoires se référant à sa captivité et à ses aventures parmi les Iroquois, sont des documents authentiques.

Le résultat principal du voyage qu'il effectua en 1659-1660, ce fut l'enrichissement d'une partie de la population de la Nouvelle-France, grâce à l'afflux des fourrures d'un vaste secteur jusque-là inconnu, formé par les abords du lac Supérieur, désormais ouvert aux commerçants et aux missionnaires.

La connaissance géographique de l'intérieur s'élargissait jusqu'au pays des Crees et des Sioux. Mais les deux hommes, appréhendant pour leur avenir de commerçants et d'explorateurs s'ils restaient au service de la NouvelleFrance, décidèrent de tenter leur chance à Boston, où ils se rendirent, par l'Acadie, en 1662.

En réussissant à atteindre par mer, sur des navires qu'ils se procurèrent à Boston, leur objectif de la baie d'Hudson, après trois ans d'aventures, ils parvinrent presque au couronnement de leur carrière : ce succès fut cause, en effet, de leur triomphe. En 1665, ils furent conduits à Londres par des agents de Charles II, roi d'Angleterre.

Là, ils purent narrer leurs exploits au souverain. Un groupe de courtisans et d'hommes d'affaires, intéressés par leur récit, acceptèrent d'équiper deux navires pour un voyage d'essai. En 1668, le navire de des Groseilliers atteignit la côte est de la baie d'Hudson, où fut construit un fort pour l'hivernage.

L'année suivante, il retourna à Londres pourvu d'une bonne cargaison de fourrures de tout premier choix, ce qui induisit ses commanditaires à se grouper en une compagnie le 2 mai 1670 sous le nom de Compagnie de la Baie d'Hudson ; au cours du siècle et demi qui suivit, celle-ci étendit sa domination sur presque toute la partie nord du continent américain. Les deux hommes arrivèrent à la baie d'Hudson peu avant 1670.

Mais en 1674, séduits par des promesses, ils rendirent leur allégeance à leur pays natal.

De nouvelles déceptions en résultèrent, et des Groseilliers rejoignit sa femme et ses enfants au Canada.

Radisson, de son côté, prit part à une expédition navale aux Indes occidentales.

Celle-ci tourna au désastre.

Privé de ressources, il s'efforça vainement de reprendre un emploi auprès de la Compagnie de la Baie d'Hudson, et rentra au Canada vers 1681.

L'année suivante, il se rendit à la baie d'Hudson, avec des Groseilliers, pour le compte d'une compagnie coloniale.

Par une série d'intrigues et de ruses, jouant habilement sur la présence de trois compagnies rivales, il parvint à s'emparer du poste que la Compagnie de la Baie d'Hudson venait d'édifier sur la rive ouest de la baie, et de celui qui appartenait à un négociant de Boston.

Ainsi se heurtaient, sur les rives de cette mer, les intérêts de la France et de l'Angleterre : le conflit allait bientôt entraîner les Indiens.

Persuadés que le gouvernement les soutiendrait, Radisson et des Groseilliers revinrent en France : ce ne fut que pour y essuyer de nouvelles déceptions. Tout ce qu'on sait désormais de des Groseilliers, c'est qu'il retourna au Canada.

Radisson, regagné par les Anglais, fut aussitôt embarqué pour la baie d'Hudson.

Il y reprit le fort français avec sa garnison et une importante cargaison de pelleteries dont la Compagnie britannique bénéficia.

Il resta dès lors à la solde de celle-ci.

La France mit sa tête à prix, tout en essayant de le reprendre à son service. Après quelques années passées sur le littoral de la baie, il se fixa en Angleterre, et y mourut en 1710.

Il se maria trois fois : d'abord avec la fille de sir John Kirke, de la Compagnie de la Baie d'Hudson ; ensuite avec la fille du huguenot qui servait d'intermédiaire entre l'ambassadeur d'Angleterre à la Cour de France et la Compagnie de la Baie d'Hudson ; finalement avec la femme mentionnée dans son testament comme étant son épouse, Élisabeth, la mère de ses trois fillettes.. »

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