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L'intérêt est-il le seul lien social ?

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« Définition des termes du sujet: INTÉRÊT: a) ce qui importe, ce qui fixe l'attention.

2) Ce qui est utile à un individu (intérêt personnel) ou à plusieurs (intérêt général). La formulation du sujet invite à centrer son attention sur le mot "seul".

Bien plus, elle invite aussi dans une certaine mesure à une réponse négative.

A côté de l'intérêt strictement économique, on peut supposer d'autres types de liens, comme les liens politiques.

Peut-on parler d'un intérêt politique, ou bien faut-il réserver ce terme d'intérêt aux seuls échanges économiques? N' y a-t-il en jeu que des intérêts individuels dans une société? Peut-on définir un intérêt général à partir d'eux seuls? I - LES TERMES DU SUJET L'intérêt marque une urgence à laquelle il faut répondre pour continuer à vivre sans entrave, sans changement. L'intérêt prend acte de l'utilité.

Il y a donc des intérêts plus ou moins cruciaux : certains expriment la nécessité de vivre, les besoins pratiques, et d'autres anticipent un profit plus ou moins bien défini. II - ANALYSE DU PROBLEME L'existence sociale est un fait assez banal dans la nature, comme si la vie avait fait de ce mode d'existence une stratégie préférentielle.

Devant les difficultés de la survie, la vie fut bien avisée de regrouper les faibles animaux que nous sommes.

Ainsi on pourrait croire qu'une manne providentielle tombant du ciel nous libèrerait de cette vie commune, contraignante par bien des aspects.

Le sauvage heureux que dépeint ROUSSEAU, insoucieux des autres, ignorant toute loi et tout devoir, est en effet enviable à certains égards.

Mais il n'en reste pas moins que notre être aspire à la présence de l'autre, à son affection et à son respect ; la présence en nous de notre capacité à dialoguer, de notre désir de justice ne marque-t-elle pas une nature profondément et nécessairement vouée à l'existence communautaire ? III - LES GRANDES LIGNES DE REFLEXION Il serait inconséquent de ne pas reconnaître l'origine naturelle donc intéressée de la vie sociale.

Il est nécessaire de partager notre temps et nos talents pour accroître les fruits de notre travail.

Nous acceptons de le faire par nécessité, par intelligence donc des exigences impératives de notre vie.

Cependant, cette origine, si elle continue activement à réclamer son dû, s'est étoffée d'une dimension supplémentaire.

Le souci de l'efficacité laisse place à des exigences morales qui peuvent éventuellement lui porter préjudice.

Au nom de la nécessité pratique, tout n'est pas tolérable en société, et tout n'est pas toléré.

De plus, la production utilitaire rend possibles des activités communautaires, libérées de l'utilité et cependant avidement recherchées. IV - UNE DEMARCHE POSSIBLE A - L'EXISTENCE SOCIALE A UN SENS PRATIQUE 1 - LE MILIEU HUMAIN S'EST SUBSTITUE AU MILIEU NATUREL Pour s'adapter à tous les milieux où il doit vivre, l'homme doit avoir des moyens particuliers.

La culture, ensemble de pratiques propres à un groupe, offre à chacun les moyens de sa survie.

Dépourvu d'instinct, sans le secours de la communauté, l'homme ne survivrait pas. 2 - LA DIVISION DU TRAVAIL EST NÉCESSAIRE La mise en commun de notre temps et de nos talents nous assure une efficacité réelle.

La dispersion de nos forces ne nous garantirait pas avec assez d'assurance et de constance la réussite dans l'entreprise de vivre. Dans la « République », Platon affirme que c'est « l'impuissance ù se trouve chaque homme de se satisfaire à lui-même et le besoin qu'il éprouve d'une multitude de choses.

» (Livre II) qui donne naissance à une cité.

Il y a trois besoins fondamentaux : la nourriture, l'habitation, le vêtement.

A ces trois besoins correspondent trois travailleurs, « le laboureur, le maçon et le tisserand », auxquels « nous pouvons ajouter le cordonnier » par souci de symétrie puisqu'il s'agit d'une reconstruction intellectuelle et non historique.

A partir de là, Platon affirme que deux solutions sont possibles : · Soit ces quatre activités sont confiées à chaque travailleur qui partagera son temps de travail en quatre.

C'est ce qui se passe dans les communautés agraires « primitives ». · Soit chaque travailleurs se spécialise dans une des quatre activités et y consacre la totalité de son temps de travail.

C'est ce qui existe dans les sociétés actuelles.

C'est ce qu'on appelle la division sociale du travail .. »

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