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l'inconscient n'est-il qu'un mythe ?

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« Définition des termes du sujet: Réalité / Réel : Réalité: * Caractère de ce qui a une existence concrète, par opposition aux apparences, aux illusions ou aux fictions de notre imagination. * Ensemble des choses et des faits réels. Réel: * Comme adjectif : qui existe effectivement, et pas seulement à titre d'idée, de représentation ou de mot (exemple : un pouvoir réel). * Comme nom : l'ensemble des choses qui existent, le monde extérieur (synonyme : réalité). INCONSCIENT Du préfixe privatif in- et de -conscient, d'où « qui n'est pas conscient ». a) Adjectif : ce qui est dépourvu de conscience.

b) Ce qu'on ressent ou perçoit sans en prendre conscience (cf.

les « petites perceptions » de Leibniz).

Nom : chez Freud, l'inconscient est fait de tous les contenus psychiques (pulsions, désirs, souvenirs) qui sont refoulés hors de la conscience, et qui demeurent cependant actifs.

c) Inconscient collectif : désigne, chez Jung, l'ensemble des images et motifs qui symbolisent les instincts fondamentaux de l'homme. • La psychanalyse freudienne accorde une grande importance à l'étude des rêves, des lapsus et des actes manqués, qu'elle considère comme des manifestations travesties de l'inconscient.

• Certains philosophes nient l'existence de l'inconscient.

Alain, par exemple, y voit une dangereuse valorisation de nos pulsions et de nos instincts, tandis que Sartre lui substitue la notion de mauvaise foi. ANALYSE SOMMAIRE DU SUJET On ne nous demande pas d'exposer (purement et simplement !) ce qu'est l'inconscient, mais de nous prononcer sur l'affirmation suivante « L'inconscient est un mythe >, peut-on remarquer en première analyse. Qu'est-ce qu'un mythe ? Selon Le Vocabulaire de Philosophie de Lalande c'est : • « Un récit fabuleux, d'origine populaire et non réfléchie, dans lequel des agents impersonnels sont représentés sous forme d'êtres personnels, dont les actions ou les aventures ont un sens symbolique.

» • « L'exposition d'une idée ou d'une doctrine sous une forme volontairement poétique et narrative, où l'imagination se donne carrière, et mêle ses fantaisies aux vérités sous-jacentes» (exemple le mythe de la Caverne, de Platon). Ne pourrait-on «développer» l'énoncé en le reformulant de la façon suivante : «L'affirmation de l'existence de l'inconscient ne serait-elle pas le résultat d'une imagination débridée — séduisant les imaginations (populaires ?) — et non le résultat nécessaire d'une investigation scientifique serrée des phénomènes psychiques ? » (On peut se demander en effet si l'intérêt porté à la psychanalyse par nombre de lycéennes et de lycéens ne viendrait pas de l'attrait de discours appréhendés comme étranges, fascinants voire fabuleux). THÈMES DE RÉFLEXION Contre la validité de la notion d'inconscient. • Si l'on définit le psychisme par la conscience, la notion d'un psychisme inconscient recèle un scandale logique intolérable. • Certains disent : l'inconscient — par définition — n'est pas observable du «dedans» par le sujet; le psychisme n'est pas observable de l'extérieur, par un tiers.

L'inconscient n'étant observable ni de l'intérieur ni de l'extérieur est donc comme s'il n'était pas ; et surtout la notion d'inconscient ne saurait être — de ce fait — opératoire scientifiquement. • Sartre, tentant de rendre compte des instances «affectives» du psychisme, nie l'existence d'un psychisme inconscient.

Selon lui, l'affectivité ne saurait se séparer de la connaissance que nous en avons.

L'illusion de l'affectivité inconsciente tiendrait en quelque sorte à notre «mauvaise foi» : elle serait une fiction (un mythe ?) ayant fonction de nous rendre d'une certaine manière irresponsables à nos propres yeux. Discussion de ces thèses • Du fait que tout fait conscient est psychique, doit-on conclure que tout fait psychique est conscient ? Il y a peut-être des raisons — pour rendre compte de certains faits observés — à admettre l'existence d'un psychisme inconscient à moins de se résigner — sans plus d'examen — à vouloir en rendre raison au niveau physiologique. C'est ce que développe Freud, «Métapsychologie», p.

92 : «On peut répondre que l'assimilation conventionnelle du psychisme au conscient est tout à fait impropre.

Elle détruit les continuités psychiques, nous précipite dans les difficultés insolubles du parallélisme psycho-physique ...

et nous contraint A abandonner prématurément le champ des recherches psychologiques sans nous en dédommager par d'autres acquittions m d'autres domaines.» • Si la science ne devait être fondée que sur des phénomènes directement observables elle ne serait pas ce qu'elle est actuellement et les résultats seraient minces.

En fait la science progresse en élaborant des théories, des concepts qui permettent de trouver des faits et d'en rendre compte : ces théories, ces concepts ne renvoient pas le plus souvent à des réalités directement observables : leur valeur scientifique ne se trouve nullement là, mais dans leur valeur explicative.

A cet égard, apparaît-il des différences significatives entre eux et la notion d'inconscient ? • La position sartrienne ne serait-elle pas avant tout fondée sur une préoccupation «morale» renvoyant à une. »

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