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Liberté et déterminisme ?

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« Définition des termes du sujet: DÉTERMINISME : Relation nécessaire entre une cause et son effet.

Comme doctrine, c'est l'affirmation qu'aucune réalité n'échappe à cette relation, que tout est déterminé ou conditionné par des causes.

Conséquences: 1) Le déterminisme permet la connaissance scientifique des phénomènes, qui peuvent être reliés par des lois, c'està-dire par des relations de causalité constantes et universelles (nécessaires). 2) Dès lors, la connaissance des causes permet la prévision des effets, donc l'action.

En permettant d'agir sur les causes, la connaissance du déterminisme permet de maîtriser la nature: c'est là le rôle de la technique. «Pour le physicien, il y a déterminisme lorsque la connaissance d'un certain nombre de faits observés, à l'instant présent ou aux instants antérieurs, jointe à la connaissance de certaines lois de la nature, lui permet de prévoir rigoureusement que tel ou tel phénomène observable aura lieu à telle époque postérieure.» (Louis de Broglie, physicien). Liberté: Contre le sens commun, qui définit la liberté par la possibilité de l'assouvissement des désirs, Kant montre qu'il n'y a de liberté que dans l'autonomie, c'est-à-dire l'obéissance à la loi morale, qui, issue de la raison, assure notre indépendance à l'égard de tout motif extérieur et pathologique. La liberté est alors non pas tant un fait qu'une exigence dont l'homme doit se montrer digne. Affirmer que nous sommes - comme partie de la nature - soumis au déterminisme ne nous condamne donc pas à l'inaction, bien au contraire.

Le déterminisme ne se confond pas avec le fatalisme.

Le fatalisme est une doctrine d'après laquelle l'ensemble des événements est soumis au destin ou fatum, selon une nécessité absolue.

Quoiqu'on fasse, ce qui devait arriver arrivera, conformément à ce qui a été écrit ou prédit (le fatum - du latin fari, qui signifie parler - c'est, étymologiquement, ce qui a été dit).

Il engendre donc une attitude de soumission.

Le déterminisme, dont le principe constitue le fondement même des sciences de la nature, pose au contraire qu'à tout effet peut être assigné une cause, les mêmes causes produisant les mêmes effets.

La liaison assurée des causes et des effets est alors ce qui permet à l'homme de faire fond sur la nature, d'agir sur elle et de la transformer.

C'est pourquoi « la liaison des causes et des effets, bien loin de causer une fatalité insupportable, fournit plutôt un moyen de la lever » (Leibniz, Théodicée, 55). Il faut distinguer cependant le déterminisme comme principe épistémologique et le déterminisme comme principe métaphysique. Le déterminisme, entendu comme principe épistémologique, s'applique aux sciences exactes, qui formulent des lois universelles et postule que l'ensemble des phénomènes naturels y est soumis.

La nature est, en droit, prévisible, parce qu'elle est toute entière ordonnée à des régularités strictes, qu'elles soient de nature physique ou simplement statistique.

Le déterminisme, au sens épistémologique, s'est imposé à partir du développement des sciences exactes, et en particulier de la mécanique classique.

Son domaine d'application est la nature, non l'action humaine. L'histoire, par exemple, ne se répète jamais.

C'est que l'homme, s'il n'est pas un empire dans un empire, n'est pas non plus une chose parmi les choses.

La conscience qu'il prend des événements en modifie en même temps le sens et le cours.

Le temps vécu, subjectif, n'est pas le temps physique, objectif.

C'est en distinguant temps physique et durée psychologique que Bergson, par exemple, tente de sauver la liberté des rets du déterminisme.

La délibération qui précède le choix n'est pas simple oscillation entre des motifs de force égale, mais consiste en un « progrès dynamique où le moi et les motifs eux-mêmes sont dans un continuel devenir» (Essai sur les données immédiates de la conscience, ch.

III).

De son côté, Sartre, à l'école de Husserl et de la phénoménologie, revendique pour l'homme une totale liberté.

L'homme n'est pas un objet, mais un sujet.

Les motifs ou les mobiles qui semblent commander son choix n'agissent pas sur lui de façon mécanique, comme le feraient des poids ou des forces physiques.

Ils n'ont de force que celle que je leur donne, par rapport à une fin que je projette. Le déterminisme, entendu comme principe métaphysique, pose que tout effet résulte d'une cause, qui est elle-même l'effet d'une autre cause qui l'a précédée.

Un tel déterminisme est incompatible avec la liberté, puisqu'il affirme que l'effet - par exemple, tel acte, telle décision - dépend d'une cause antécédente qui échappe par conséquent à toute action.

Il est impossible de faire que ce qui fut n'ait pas été.

Un tel déterminisme peut être qualifié de métaphysique, au sens propre, parce qu'il suppose achevée la régression - en réalité infinie - des causes et des effets.

Que la raison en pose néanmoins nécessairement le principe peut se comprendre, si, avec Kant, on remarque que la relation de causalité est applicable aux phénomènes à travers la forme du temps.

Mais le temps, n'est, pour Kant, que la forme a priori de la sensibilité à travers laquelle nous appréhendons la nature comme phénomène, non comme chose en soi.

Il est par conséquent possible de penser une causalité hors du temps, une causalité intelligible, c'est-à-dire la liberté.. »

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