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l'homme n'a pas besoin de voyager pour s'agrandir. ?

Extrait du document

« Analyse du sujet: Pour comprendre le sujet posé, il faut commencer par bien comprendre ce que peut désigner ici l'expression « s'agrandir » et le rapport éventuel avec le voyage.

« S'agrandir », c'est ici dépasser sa propre vision quotidienne du monde, percevoir que d'autres conceptions du monde existent, et en faire l'expérience.

A ce titre, l'expérience du voyage n'est pas seulement l'expérience du dépaysement mais également la confrontation avec l'autre. Tout dépend de la manière dont on voyage.

Il est clair que ce que Chateaubriand récuse lorsqu'il affirme que « L'homme n'a pas besoin de voyager pour s'agrandir » est que l'homme peut sortir de sa condition sans changer de place, que le changement spatial n'est pas ce qui apporte l'expérience du voyage comme sortie de soi-même.

Cela nous invite à distinguer le voyage comme déplacement spatial et le voyage comme un déplacement du mode de vie, des croyances...

Mais, dans la citation de Chateaubriand, ce dernier poursuit en disant, contre l'idée que le voyage serait nécessaire, que « l'homme porte en lui l'immensité », on pourrait dire l'incommensurabilité.

Par le voyage, l'homme ferait l'expérience de sa propre immensité, c'est ce que rend possible l'expérience de la lecture.

Ce mouvement de retour sur soi, il nous faut, dans notre dissertation, l'éclaircir sans tomber dans une affirmation suspecte du type « tout voyage nous agrandit ». On peut également porter notre réflexion dans une autre direction que celle de Chateaubriand, car il ne suffit pas d'entendre ce qu'il a voulu dire, mais d'avoir à l'égard de sa pensée une posture critique.

Ceci peut se faire de deux manières : soit en affirmant que l'homme ne porte pas en lui l'immensité, soit en montrant que l'immensité ne contredit pas le besoin du voyage, à condition de définir ce que l'on entend par voyage. Problématisation: Si l'homme porte en lui l'incommensurabilité, au moins en capacité, l'expérience du voyage ne lui est-il pas nécessaire pour la découvrir, et en tirer des leçons pour sortir de ses propres déterminations ? 1. Le voyage peut m'agrandir par l'expérience de l'autre. a) Un exemple historique nous donne à voir combien le voyage peut être important pour l'histoire de la pensée.

Cet exemple est la découverte de nouvelles civilisations et d'autres cultures.

Or, la découverte de ces civilisations, qui n'avaient pas les mêmes valeurs que les valeurs occidentales, a eut deux effets contradictoires.

Tout d'abord, cette découverte a permis de faire émerger un regard sceptique sur la société moderne occidentale.

Montaigne et Pascal, philosophes sceptiques du XVI ème siècle, mettent au coeur de leur pensée le rôle de la coutume, rôle illustré par la célèbre citation « La coutume est une seconde nature », et de poursuivre « J'ai grand peur que cette nature ne soit elle-même qu'une première coutume.

».

Pour montrer que les valeurs occidentales ne sont pas universelles, ils recourent tout deux à l'expérience de civilisations qui ne partagent pas ses valeurs.

Cela est tout à fait similaire au regard Persan d'Uzbek dans les lettres Persanes de Montesquieu. b) Néanmoins, l'expérience d'autres civilisations n'a pas agrandi nécessairement la pensée occidentale.

Plutôt que d'envisager la culture comme un autre point de vue sur le monde, et qui remette en cause le point de vue de l'occidental sur sa propre société, l'expérience du voyage a pu donner lieu à une réaction inverse qui est celle de présenter notre culture comme d'autant plus universelle qu'elle doit s'imposer aux autres.

Les voyages vers le Nouveau Monde ne visaient pas à se nourrir d'une autre vision du monde mais au contraire de la détruire et d'asservir ...

Le voyage n'agrandit donc pas nécessairement.

L'expérience de l'autre ne nous permet pas toujours de sortir de nous-mêmes mais au contraire de renforcer notre propre identité. c) De cette première partie, il faut conclure qu'il y a une certaine manière d'appréhender le voyage qui permet d'en tirer une expérience, et d'autres qui le rendent inutile, voire pernicieux.

Le voyage de masse, touristique n'est pas tant l'expérience de l'autre mais au contraire une sorte d'impérialisme puisque c'est l'hôte qui doit se transformer et non le voyageur.

Je peux changer de lieu sans changer de point de vue.

Il ne suffit pas de manger la cuisine typique pour découvrir une nouvelle culture. 2. Le voyage est-il nécessaire ?. »

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