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L'Homme est-il un être d'artifices ?

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« Analyse du sujet Notre sujet se présente sous la forme d'une question à laquelle il s'agira de répondre par oui ou non. Il fait intervenir les notions d'homme et d'être.

Il nous invite à nous demander si cet être qu'est l'homme peut être qualifié d'être d'artifice.

C'est sur ce qualificatif qu'il convient de concentrer dans un premier temps sa réflexion. Un être « d'artifice » peut s'entendre de deux manières : c'est, selon la compréhension courante du terme, un être qui se pare d'artifices, par exemple d'accessoires de mode.

C'est également l'être artificiel, par opposition à l'être naturel.

Or ce qui distingue ces deux modes d'être, c'est que le premier suppose un créateur (pensons à Frankenstein, l'homme artificiel qui se retourne contre créateur), alors que le second est le résultat d'une évolution qui ne nécessitait pas l'intervention d'un tiers.

La question du créateur doit donc être posée. L'illustration théologique de la question vient immédiatement à l'esprit : se demander si l'homme admet un créateur revient à se poser la question de l'existence de Dieu.

Dans le champs des sciences, la fécondation in vitro aboutit-elle à des êtres dont on pourrait dire qu'ils sont « plus d'artifice » que d'autres ? Ces deux illustrations dévoilent les enjeux et l'intérêt de la question. Problématisation Pour que l'homme soit un être d'artifice, il faut qu'il soit déjà un être, d'où notre question : 1 L'homme est il un être ? (Ce qui nécessitera une définition de l'être) Tout être d'artifice, a-t-on fait remarquer, suppose un créateur, mais nous ne pouvons pas utiliser le créateur comme critère distinctif de l'être d'artifice (c'est une condition nécessaire mais non suffisante).

Il nous faut donc dans un second temps définir précisément ce qu'est un être d'artifice. 2 Qu'est ce qu'un être d'artifice ? 3 S'il est un être d'artifice, alors qui est le créateur de l'homme ? I – L'homme est-il un être ? « Un être est un être » écrit Leibniz.

La formule en apparence tautologique s'éclaire si nous appuyons sur « être » dans sa première partie et « un » dans la seconde : la propriété fondamentale d'un être, nous dit Leibniz, c'est l'unité, le fait d'être un.

Un ensemble d'êtres (par exemple un troupeau d'animaux) n'est donc pas un être, puisqu'il n'est pas unité. Qu'en est-il de l'homme ? Référence : Leibniz, Discours de métaphysique, art.8 : « Il est assez difficile de distinguer les actions de Dieu de celles des créatures ; car il y en a qui croient que Dieu fait tout, d'autres s'imaginent qu'il ne fait que conserver la force qu'il a donnée aux créatures : la suite fera voir combien l'un ou l'autre se peut dire.

Or puisque les actions et passions appartiennent proprement aux substances individuelles (actiones sunt suppositorum), il serait nécessaire d'expliquer ce que c'est qu'une telle substance.

Il est bien vrai que, lorsque plusieurs prédicats s'attribuent à un même sujet, et que ce sujet ne s'attribue à aucun autre, on l'appelle substance individuelle ; mais cela n'est pas assez et une telle explication n'est que nominale.

Il faut donc considérer ce que c'est que d'être attribué véritablement à un certain sujet.

Or il est constant que toute prédication véritable a quelque fondement dans la nature des choses, et lorsqu'une proposition n'est pas identique, c'est-à-dire lorsque le prédicat n'est pas compris expressément dans le sujet, il faut qu'il y soit compris virtuellement, et c'est ce que les philosophes appellent in-esse, en disant que le prédicat est dans le sujet.

Ainsi il faut que le terme du sujet enferme toujours celui du prédicat, en sorte que celui qui entendrait parfaitement la notion du sujet, jugerait aussi que le prédicat lui appartient.

Cela étant, nous pouvons dire que la nature d'une substance individuelle ou d'un être complet est d'avoir une notion si accomplie qu'elle soit suffisante à comprendre et à en faire déduire tous les prédicats du sujet à qui cette notion est attribuée.

Au lieu que l'accident est un être dont la notion n'enferme point tout ce qu'on peut attribuer au sujet à qui on attribue cette notion.

Ainsi la qualité de roi qui appartient à Alexandre le Grand, faisant abstraction du sujet, n'est pas assez déterminée à un individu, et n'enferme point les autres qualités du même sujet, ni tout ce que la notion de ce prince comprend, au lieu que Dieu voyant la notion individuelle ou hecceïté d'Alexandre, y voit en même temps le fondement et la raison de tous les prédicats qui se peuvent dire de lui véritablement, comme par exemple qu'il vaincrait Darius et Porus, jusqu'à y connaître a priori (et non par expérience) s'il est mort d'une mort naturelle ou par poison, ce que nous ne pouvons savoir que par l'histoire.

Aussi, quand on considère bien la connexion des choses, on peut dire qu'il y a de tout temps dans l'âme. »

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