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L'homme est il un animal politique?

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« Introduction et énoncé du problème Aristote définit la nature humaine en la qualifiant de «politique».

Une référence hâtive à l'étymologie peut nous inciter à assimiler « politique » et « social » ; mais, à la réflexion, cette équivalence semble réductrice.

En outre, définir la nature de l'homme par son caractère «politique» paraît exclure bon nombre d'individus, qui ne jouissent pas de droits civiques.

L'exposé portera donc sur le sens à donner à l'adjectif «politique ».

Nous commencerons par cerner la conception du politique chez Aristote, par opposition à celle de son maître Platon ; ensuite, nous définirons notre propre approche du politique en la référant à la notion de citoyenneté. I.

L'analyse de la thèse aristotélicienne 1.

Approche du politique Dans sa Politique, Aristote cherche à définir le politique de manière rationnelle; il commence par critiquer ses prédécesseurs, notamment Platon, qui, pour lui, confondent le chef de famille avec le dirigeant politique.

Pour Aristote, il faut définir plus nettement les rapports qui se nouent dans une famille, au sens large du terme : relations de complémentarité entre l'homme et la femme, relations de dépendance entre le maître et l'esclave — car, dans l'Antiquité, il est tout à fait légitime de posséder des esclaves : ce sont des instruments de travail.

Platon lui-même fut capturé, remis aux Spartiates comme prisonnier de guerre et vendu comme esclave — puis, racheté et libéré par un admirateur. 2.

Approche de la complexité — le développement Pour Aristote, l'homme évolue de la famille naturelle à l'organisation sociale, d'abord dans le village (point de vue économique) et dans la cité (économie et idéologie).

La cité figure la forme achevée de son évolution dans la mesure où elle est autosuffisante.

Autrement dit, la cité permet à l'homme d'échapper au besoin, qui le rapproche de l'animal, qui le maintient dans l'état de nature — fondamentalement haïssable pour un Grec, qui veut surtout assurer le passage de la nature à la culture et ne pas revenir à un stade primitif de l'évolution ; il faudra attendre Rousseau pour que la tendance s'inverse.

Donc, dans la cité, selon Aristote, l'homme devient un homme au sens plein du terme. 3.

Réalisation de la nature humaine Pour Aristote, l'homme développe tous ses dons dans la cité.

On se rappelle que, pour ce philosophe, la nature ne fait jamais rien en vain — c'est ce qui justifiera, par la suite, les interprétations finalistes les plus absurdes que les véritables savants devront combattre pendant longtemps.

Donc, la nature a doué l'homme de parole et de raison : la cité lui permettrait d'exercer ces dons de manière privilégiée parce qu'elle le libère des soucis matériels.

Elle lui permet de se civiliser. Transition Nous pouvons donc affiner notre définition de l'adjectif «politique» en l'identifiant à «civilisé».

La civilisation et, plus encore, l'exercice des droits politiques, permettraient, de la sorte, aux individus d'exprimer l'essence de l'humanité, de réaliser leur nature d'homme. II.

La citoyenneté en question Aristote a tendance à ne parler que des Grecs libres, qui, par état, constituent le groupe des citoyens.

Il exclut de sa définition les esclaves — car il considère que l'esclavage permet de pallier un développement technique insuffisant; en effet, dans l'Antiquité, l'esclave remplace les machines. L'analyse de ce présupposé va nous conduire à nous interroger sur la dimension politique de l'homme moderne.

A une époque où le malaise social se généralise, il devient urgent de s'interroger sur les conditions qui rendraient possible la constitution de sociétés unitaires, non exclusives. 1.

L'exercice actif de la citoyenneté La nature de l'homme ne saurait se réduire à sa capacité à vivre en communauté car les tribus préhistoriques en témoignent déjà et, pourtant, elles ne forment que des embryons d'évolution.

Réduire le sens de « politique » à « civilisé » manque de précision.

L'homme se civilise aussi en exerçant ses droits civiques et en respectant ses devoirs. En outre, le fait de vivre en groupe ne permet pas d'affirmer qu'il existe une conscience du groupe — ainsi, dans les banlieues modernes, les individus se sentent souvent rejetés ; ils ne le sont pas en théorie mais dans les faits : ils rencontrent en effet de multiples difficultés à s'intégrer dans une société qui semble les ignorer car elle fonctionne. »

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