L'homme est-il prédestiné ?

« [L'homme est impuissant à assurer son propre salut par ses mérites.

Seul le secours de Dieu peut lui permettre d'être sauvé et de ne plus supporter les conséquences du péché originel.] Les élus et les damnes sont prédestinés La prédestination est un concept théologique chrétien selon lequel Dieu, de toute éternité, aurait choisi ses élus. NOTE SUR LE JANSÉNISME Le jansénisme est une forme particulièrement rigoureuse de pensée et de vie chrétienne.

Il se propose de revenir à l'enseignement de Saint Augustin par réaction contre le laxisme des molinistes et des jésuites qui accordaient tant de pouvoir à la liberté de l'homme que plus rien ne restait à la puissance de Dieu..

Le jansénisme et son austérité morale constituèrent une véritable machine de guerre contre les jésuites et leur système rhétorique qui leur permettait de tout justifier y compris les actions morales les plus condamnables. Cette croyance est généralement rejetée par les catholiques, à l'exception notable des jansénistes, et acceptée par une partie des protestants (notamment calvinistes) qui ne sont pas arminiens.

Calvin, reprenant, en les accentuant, les idées de saint Augustin, soutient que l'initiative de l'homme ne peut rien contre la chute initiale, c'est-à-dire le péché originel.

L'humanité est définitivement déchue.

Dieu a décidé à l'avance que certains hommes prendraient place dans son royaume, alors que d'autres seraient voués à la damnation. Selon Pascal, la grâce "efficace" est délivrée par un Dieu souverain qui opère un changement en profondeur chez l'homme qui la reçoit.

Cela est une conséquence de la révélation, la "circoncision du cœur", déjà prônée par Moïse, ou encore la "nouvelle naissance", que Jésus évoquait avec Nicodème (cf.

299-683 et 544-91).

La grâce efficace devient le moyen par lequel Dieu révèle la vérité aux hommes et réoriente leur volonté vers le souverain bien.

Cette prédestination n'est cependant pas arbitraire, mais conforme à la justice et l'amour de Dieu, même si elle demeure mystérieuse pour l'homme. Le libre arbitre n'existe pas Si Dieu est bien omniscient et omnipotent, cela signifie que tout ce que peut faire l'homme a été déterminé à l'avance.

Si l'homme est libre, cela veut dire que la toute-puissance de la volonté divine est mise en défaut.

Or, Dieu est toute perfection.

Donc, le libre arbitre est une notion sans consistance.

Dans un contexte philosophique et théologique, tout différent, Spinoza dira également que la liberté est une illusion.

Au sens absolu, seul Dieu est infiniment libre, puisqu'il a une connaissance absolue de la réalité, et qu'il la fait être et exister suivant sa propre nécessité.

Pour Spinoza et à la différence de Descartes, la liberté n'est pas dans un libre décret, mais dans une libre nécessité, celle qui nous fait agir en fonction de notre propre nature.

L'homme n'est pas un empire de liberté dans un empire de nécessité.

Il fait partie du monde, il dispose d'un corps, d'appétits et de passions par lesquelles la puissance de la Nature s'exerce et s'exprime en nous, tant pour sa propre conservation que pour la nôtre. Bien souvent nous croyons être libres, alors que nous ne faisons qu'être mus, par l'existence de causes extérieures : la faim, la pulsion sexuelle, des goûts ou des passions qui proviennent de notre éducation, de notre passé, de notre culture.

Nul homme n'étant coupé du milieu dans lequel il vit et se trouve plongé, nous sommes nécessairement déterminés à agir en fonction de causes extérieures à notre propre nature.

"Telle est cette liberté humaine que tous les hommes se vantent d'avoir et qui consiste en cela seul que les hommes sont conscients de leurs désirs, et ignorants des causes qui les déterminent." Il faut s'en remettre à la gratuité de la grâce divine Les desseins divins sont impénétrables.

Dieu, qui est éternel, est inconnaissable pour l'homme.

Ce dernier ne peut que s'en remettre aux Écritures et accepter l'idée de la grâce.

Nulle injustice dans les choix divins. »