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l'existence peut-elle se prouver ?

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« Dans la tradition philosophique le problème des preuves de l'existence de Dieu est un paradigme majeur de la pensée et des discussions théologico-métaphysiques.

La question à laquelle nous sommes ici confrontés est différente, puisque c'est de l'existence en général et non plus de celle de Dieu, dont on demande si elle peut-être prouvée. Toutefois il nous faudra dans un premier temps assimiler la leçon kantienne de la troisième partie de la « Dialectique transcendantale », selon laquelle l'existence n'est pas un prédicat et ne saurait donc être démontrée.

Or nous verrons que si nous devons reconnaître que l'existence n'est pas un prédicat elle peut malgré tout être logiquement démontrée, en particulier s'il s'agit de mon existence.

Enfin nous verrons quels problèmes soulève l'intention de prouver l'existence de ce qui n'est pas moi, en effet, si l'existence est une pure position, dont on ne s'assure de l'effectivité qu'en en faisant l'épreuve, nous pouvons légitimement nous attendre à ce que l'autre, avec son intériorité propre, demeure pour moi énigmatique. I-L'existence ne se prouve pas. Pour des raisons qui tiennent à l'économie générales des Méditations métaphysiques, Descartes doit produire la preuve de l'existence de Dieu, il la déduit de l'idée d'être parfait, en effet il serait contradictoire que l'être parfait n'existe pas, donc Dieu doit nécessairement exister.

Ce raisonnement syllogistique ouvre donc une perspective métaphysique : Dieu existe et garantit l'objectivité de mes perceptions relatives au monde et à ses objets. Or, Kant l'a vu et dénoncé dans la Critique de la Raison pure, l'existence ne peut-être considérée comme un prédicat que l'on déduirait logiquement à partir d'autres propriétés. L'existence ne se prédique pas, elle n'est pas une détermination parmi d'autres mais la pure position d'un étant, son être-au-monde (pour parler dans un langage qui n'est plus celui de Kant), en rapport à quoi les déterminations modales, régionales, sont secondaires.

D'abord j'existe, ensuite seulement j'existe de telle façon. Dès lors l'existence ne saurait être prouvée, l'argument ontologique repris par Descartes à Saint Anselme (et dont la postérité dans le débat des preuves de l'existence de Dieu ne revient qu'à la critique kantienne qui en a été faite, cf.

Alquié La critique kantienne de la métaphysique), est vicié puisqu'une méprise est commise quant à ce que c'est que l'existence.

Celle-ci ne s'ajoute pas du dehors à autre chose, si le marchand, en reprenant l'exemple donné par Kant, ajoute quelques zéros à son compte, il n'en deviendra pas plus riche pour autant, ajouter ces quelques zéros ce n'est pas devenir riche. Descartes avait tout d'abord, dans son « Discours de la méthode », montré que les idées que nous concevons clairement et distinctement, qui s'imposent donc à nous avec évidence, sont innées (antérieures à notre propre naissance) et vraies (auxquelles par conséquent nous pouvons nous fier).

Par la suite, dans les « Méditations métaphysiques », l'auteur avait avancé un argument a posteriori de l'existence de Dieu : j'ai en moi l'idée (claire et distincte) de parfait ; moi qui suis un être imparfait, je ne peux l'avoir posée en moi-même ; seul un être parfait peut donc être la cause de la présence en moi de cette idée de parfait (« Méditation troisième »). Dans le présent texte (« Méditation cinquième ») , Descartes double cet argument a posteriori d'un argument ontologique, purement conceptuel.

Parmi les idées innées, se trouvent les nombres et figures mathématiques, mais aussi l'idée de Dieu, que l'auteur définit comme « un être souverainement parfait et infini ». A partir de cette définition, Descartes développe sa version de l'argument ontologique : il déduit l'existence de Dieu de son essence même.

En effet, Dieu est par définition doté de toutes les perfections ; or l'existence est une perfection : l'existence en tant que perfection fait partie de sa définition.

Dieu ne peut donc pas ne pas exister. La distinction entre essence et existence ne convient pas au sujet de Dieu. Descartes associe ces deux arguments, l'un qui remonte de l'effet à la cause, l'autre qui déduit l'existence de l'essence, pour démontrer l'existence de Dieu, « être parfait ». Pour Descartes, la première vérité est l'existence de ma conscience.

C'est donc à l'intérieur même de la pensée qu'il faut rechercher l'effet qui postule Dieu comme cause.

La première preuve avancée par Descartes est la suivante : Dieu possède toutes les perfections, or l'existence est une perfection, car un être sans existence est nécessairement imparfait.

Donc nous devons aussi compter parmi les perfections de Dieu donc il faut que Dieu existe (« Discours de la méthode », IV et « Méditations métaphysiques », III). Cette preuve est, au fond, la formulation originale de l'argument ontologique de Saint Anselme (XI ième siècle).

Elle avait été critiquée par Gaunilon.

Kant la critique aussi dans la « Critique de la raison pure ».

Pour Kant, les preuves de l'existence de Dieu sont des niaiseries.

Il n'est pas possible de prouver l'existence d'un être transcendant.

Il est impossible de connaître un être qui nous dépasse.

Dans l'argument ontologique, le premier concept, ce n'est pas Dieu mais l'idée de Dieu.

Si nous disons Dieu, nous supposons qu'il existe avant même de le démontrer.

L'idée de Dieu est l'idée d'un être qui possède toutes les perfections.

Or, un être parfait est un être qui existe, donc l'idée de Dieu existe.

Il s'agit pour Kant d'un jugement analytique du type : un tri-angle a trois angles.

Un tel jugement n'ajoute rien à l'idée de triangle.

Le prédicat est contenu dans le sujet.

Les propriétés du triangle sont contenues dans le concept même de triangle.

L'argumentation de Descartes reste donc au niveau des idées. La preuve ontologique n'est qu'une misérable tautologie.

Pour Kant le concept n'est qu'une possibilité logique mais on ne peut pas conclure de la possibilité logique des concepts à la possibilité réelles des choses.

Autrement dit, de l'idée d'un Etre parfait, j'ai bien le droit de conclure à l'idée que l'existence doit lui appartenir, mais nullement à son existence elle-même.

Dans la preuve cartésienne, le passage à l'existence, du Logique à l'Ontologique est indu.

Le concept est toujours possible quand il n'est pas contradictoire.

Ainsi, par exemple, le concept de carré est possible si je. »

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