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l'état provient t-il de la passion des hommes ?

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« La passion est un terme ambigu.

En effet, il peut être connoté négativement et dans ce cas, il désigne ce qui assouvit les hommes ; mais il peut être aussi envisagé de manière neutre, c'est-à-dire comme étant une faculté de l'homme qui témoigne de son caractère humain. Dans les deux cas, la passion est un sentiment naturel spontané.

A contrario, la convention, est tout à fait artificielle, elle résulte d'un contrat et d'un accord que les hommes passent entre eux.

Mais alors, l'Etat provient-il d'une convention ou d'une passion ? L'homme de la rue serait sans doute plus favorable à la première proposition, en effet l'Etat est conçu rationnellement (la passion passe pour irrationnelle : elle ne s'explique pas) : il est un système, une organisation pensée pour fonctionner de manière optimale.

De plus, l'Etat est un bien collectif dans lequel l'intérêt de tous passe avant l'intérêt particulier de l'individu.

La passion quant à elle est un désir, une impulsion personnelle, une volonté d'assouvir son désir sans se soucier d'autrui.

Comment un sentiment naturel personnel qui n'engage que soit peut-il engendrer un système organisé rationnel dans lequel les parties passent après le tout, et surtout dans lequel certaines passions sont condamnées ? I. L'Etat provient d'une convention. Locke explique que les hommes ont fondé l'Etat de manière réfléchit, en se consultant les uns les autres.

Mais pourquoi sont-ils sortis de l'état de nature ? En effet, l'auteur nous montre que l'état de nature, n'était pas du tout un état de crainte d'autrui, mais c'était un état harmonieux dans lequel les hommes étaient libres.

Ainsi l'on voit bien que pour sortir d'un tel état agréable, il fallait bien qu'une décision soit prise.

Les hommes ont tout de même acceptés de perdre leur liberté pour entrer dans l'Etat.

Ce n'est donc pas naturellement (par passion) qu'ils sont passés d'un état à l'autre, mais bien par un accord commun.

Mais alors pourquoi prendre la décision rationnelle de perdre sa liberté pour entrer dans l'Etat ? Locke explique que l'état de nature ne répondait pas à toutes les attentes des hommes, il y avait de nombreuses carences trop importantes.

Les hommes ont donc conventionnellement décidés de supprimer leur liberté naturelle, afin d'entrer dans l'Etat, c'est-à-dire dans une organisation où aucune carence n'est possible.

Mais les hommes avaient-ils vraiment le choix ? II. L'Etat, une nécessité. En dehors de l'Etat, les hommes jouissent d'une liberté absolue.

Mais chacun disposant d e l a m ê m e liberté absolue, tous sont exposés à subir des autres ce qui leur plaît.

La constitution d'une société civile et d'un État oblige à une nécessaire limitation de la liberté : il n'en reste que ce qu'il faut pour vivre bien et vivre en paix.

Chacun perd de sa liberté cette part qui pouvait le rendre redoutable pour autrui.

Dans l'état d e nature, chacun jouissait d'un droit illimité sur toutes choses, mais tous disposant d u m ê m e droit, nul n'était assuré d e ne rien posséder durablement.

L'État garantira la sécurité d'un droit d e propriété limité.

Enfin, dans l'état de nature, chacun était exposé à la menace d'autrui : il pouvait être à tout instant dépouillé de ses biens et tué.

Dans une société civile, seul le pouvoir de l'État s'arroge ce droit.

Un Etat capable de protéger tous les citoyens de la violence des uns et des autres, de garantir la sécurité de leurs corps et de leurs biens, de leur assurer la jouissance des fruits de leur travail, de faire régner la paix, la civilité, le savoir et la sociabilité ne peut être que despotique.

Pour sortir les hommes de l'empire des passions, de la guerre, de la crainte, de la pauvreté, de la solitude, de l'ignorance et de la férocité, l'État est une puissance absolue, instituée en vue de la paix et de la sécurité.

"Quiconque a droit à la fin, a droit aux moyens." Chaque homme ou assemblée investis de la souveraineté sont juges absolus de tous les moyens nécessaires pour protéger ou garantir cette fin.

"Une doctrine incompatible avec la paix ne peut pas davantage être vraie, que la paix et la concorde ne peuvent être contraires à la loi de nature." La seule manière d'ériger un État est que tous confient leur pouvoir et leur force à u n seul souverain (homme ou assemblée).

Toutes les volontés doivent être réduites à une seule volonté. L'État n'est pas un consensus ou une concorde, mais une unité réelle de tous en une seule et même personne. Hobbes, contrairement à Locke ne pense pas que l'Etat soit fondé sur un choix libre et délibéré.

En effet, il explique qu'à l'état de nature les hommes connaissaient la guerre de tous contre tous.

Personne n'était à l'abris, et la crainte régnait.

Aucune passion ne connaissait d'entrave.

Ainsi la vision gentille de Locke est ici bousculée.

Les hommes n'ont pas choisi d'entrer en société, mais y ont été poussé par la nécessité.

Pour leur survie personnelle, les hommes ne pouvaient pas continuer à vivre dans un tel état de nature destructeur.

Ils ont ainsi fondé l'Etat, c'est-à-dire une instance régulatrice réprimant les passions grâce à des lois strictes qu'un homme, le souverain, applique ayant dans une main le livre d e la loi, et dans l'autre un glaive près à punir toute infraction.

La passion a donc conduit les hommes à s e protéger d'eux-mêmes en fondant l'Etat.

Les hommes subissent donc les méfaits de leur passion, ils sont soumis à la nécessité de changer d'état pour survivre.

La passion est donc cause de l'Etat puisque si elle n'avait pas cours, les hommes n'auraient jamais fondé l'Etat.

Cependant, comme le dit Spinoza, remonter de cause en cause n'est pas bon, car ne pouvant tout expliquer, l'on en viendrait à invoquer Dieu pour tout.

Aussi ici, doit-on reconnaître que la passion n'est pas cause immédiate d e l'Etat, mais sa cause immédiate est bel et bien une décision commune et une capacité à se mettre d'accord.

Quel type de passion peut engendrer l'Etat ? III. Une passion réfléchit. C'est Rousseau qui répond à cette question.

En effet, l'auteur explique que l'état de nature n'était pas un état de guerre, mais un état individuel.

Chacun puisait dans la nature ce dont il avait besoin, mais un jour, un homme eut besoin du concours d'un autre homme.

Les hommes sont entrés en lien les uns avec les autres.

Il a fallu organiser ces nouvelles relations.

Mais pourquoi ? Par amour.

Par la passion de l'amour.

C'est par amour d'autrui, de la nature environnante et surtout de la liberté que les hommes ont institué l'Etat.

Les hommes ont donc choisit de transformer leur liberté naturelle, en liberté conventionnelle.

Mais comme nous l'avons vu, la passion est individuelle. Elle ne l'est pas dans tous les cas, ici c'est une passion commune qui anime les hommes, lorsqu'ils se donnent mutuellement les uns aux autres afin de former un grand corps.

Formant ce grand corps, c'est-à-dire une nouvelle individualité, les hommes n'ont tous qu'une même passion, qu'une même volonté. Conclusion : - L'Etat semble provenir d'une convention, c'est-à-dire d'une décision rationnelle et réfléchit de tous les hommes qui passant un contrat s'organisent par choix. - Ils n'ont pas réellement eut le choix, cela leur était nécessaire pour leur survie.

Il fallait créer une instance qui domine leurs passions. - Enfin, il semble qu'il y ait à l'origine de l'Etat une passion réfléchit.

Les hommes par amour de la liberté acceptent de n'avoir qu'une volonté et qu'une passion commune.. »

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