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L'État est-il une instance impartiale?

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« Introduction : L'état est souvent considéré comme ce qui permet d'unifier et de concilier la pluralité des intérêts différents des hommes qui constituent la société.

En effet l'Etat est l'instance qui permet aux hommes de vivre ensemble en harmonie, grâce aux lois qu'il institue et qui permettent de régir la vie collective pour qu'elle s'organise au mieux.

Cet aspect fédérateur connote une positivité certaine à l'Etat, qui nous invite à penser l'Etat comme une instance juste et équitable, autrement dit impartiale.

On peut toutefois se demander s'il en est vraiment ainsi, ou si au contraire l'Etat ne représente pas les intérêts particuliers d'une personne ou d'une classe.

L'Etat peut-il être troublé par des considérations partisanes ou demeure-t-il impartial ? 1ère partie : L'Etat idéal est une instance impartiale. - Thomas Hobbes, dans le Léviathan, explique que les hommes dans leur lutte pour leur survie ont compris qu'ils devaient s'associer et constituer la société civile pour mettre fin à l'état de guerre initial entre les hommes.

En effet pour le théoricien du droit naturel, les hommes à l'état de nature, c'est-à-dire avant toute société constituée sont tous égaux, et susceptibles de se battre les uns les autres.

C'est donc dans cette considération qu'ils en viennent à fonder l'Etat, instance à laquelle ils remettent tous leurs droits et pouvoir sur les autres pour refonder une égalité de droit permettant d'assurer la paix entre les individus.

L'Etat en ce sens est donc impartial puisqu'il considère chaque individu égal aux autres, car tous ont remis leur pouvoir à l'Etat en même temps.

Autorisé et souhaité par les hommes, l'Etat est l'ordre rationnel que l'homme met en place pour se préserver et se prémunir contre la destruction qui résulterait de l'éclatement des forces de la nature. En dehors de l'Etat, les hommes jouissent d'une liberté absolue.

Mais chacun disposant de la même liberté absolue, tous sont exposés à subir des autres ce qui leur plaît.

La constitution d'une société civile et d'un État oblige à une nécessaire limitation de la liberté : il n'en reste que ce qu'il faut pour vivre bien et vivre en paix.

Chacun perd de sa liberté cette part qui pouvait le rendre redoutable pour autrui.

Dans l'état de nature, chacun jouissait d'un droit illimité sur toutes choses, mais tous disposant du même droit, nul n'était assuré de ne rien posséder durablement.

L'État garantira la sécurité d'un droit de propriété limité.

Enfin, dans l'état de nature, chacun était exposé à la menace d'autrui : il pouvait être à tout instant dépouillé de ses biens et tué.

Dans une société civile, seul le pouvoir de l'État s'arroge ce droit.

Un Etat capable de protéger tous les citoyens de la violence des uns et des autres, de garantir la sécurité de leurs corps et de leurs biens, de leur assurer la jouissance des fruits de leur travail, de faire régner la paix, la civilité, le savoir et la sociabilité ne peut être que despotique.

Pour sortir les hommes de l'empire des passions, de la guerre, de la crainte, de la pauvreté, de la solitude, de l'ignorance et de la férocité, l'État est une puissance absolue, instituée en vue de la paix et de la sécurité.

"Quiconque a droit à la fin, a droit aux moyens." Chaque homme ou assemblée investis de la souveraineté sont juges absolus de tous les moyens nécessaires pour protéger ou garantir cette fin.

"Une doctrine incompatible avec la paix ne peut pas davantage être vraie, que la paix et la concorde ne peuvent être contraires à la loi de nature." La seule manière d'ériger un État est que tous confient leur pouvoir et leur force à un seul souverain (homme ou assemblée).

Toutes les volontés doivent être réduites à une seule volonté.

L'État n'est pas un consensus ou une concorde, mais une unité réelle de tous en une seule et même personne. - Platon, dans la République, donne sa théorie de la cité parfaite, c'est-à-dire l'Etat idéal.

Pour lui cette Etat doit être une instance impartiale puisque son principe fondateur doit être la justice.

Si la cité doit s'organiser en un système hiérarchique pour le citoyen athénien, il n'en reste pas moins que celle-ci est juste et ne privilégie aucunement l'intérêt d'individu particulier.

Au contraire, c'est parce que les hommes ne possèdent pas tous le même savoir et les mêmes compétences qu'il faut diviser la société en classes qui permettront à chaque citoyen de servir la cité entière et de se réaliser dans son activité spécifique, « cette vertu par laquelle chacun s'occupe de sa propre tâche » (République, IV).

Ainsi pour Platon, une cité juste est constituée de philosophes qui la gouvernent, de guerriers qui la protègent, et de citoyens qui assurent la production des biens. Ainsi que le rappelle Léo Strauss en tête de son ouvrage « La cité et l'homme », la tradition tient Socrate pour le fondateur véritable de la philosophie politique.

Cicéron aurait dit de lui qu'il « fut le premier à faire descendre la philosophie du ciel pour l'établir dans les cités, pour l'introduire également dans les foyers, et pour l'obliger à faire des recherches sur la vie et les manières des hommes aussi bien que sur le bien et le mal ».

en ce sens, il n'est pas d'histoire de la pensée politique qui ne doive commencer avec ce livre majeur que constitue la « République ». Rédigé par Platon, ce livre expose la conception de la justice de Socrate.

Tout y est présenté sous la forme habituelle mais hautement complexe du dialogue.

Répondant aux questions de ses interlocuteurs, Socrate développe une image de la cité idéale.

Socrate n'est-il que le porte-parole de Platon, un simple personnage dont le philosophe se sert pour exprimer ses propres idées tout en restant masqué ? A l'inverse, Platon n'est-il rien d'autre que le fidèle secrétaire du maître dont il se contente de noter scrupuleusement la pensée ? Et dans ce jeu mobile et contradictoire où s'enchaînent et s'entraînent questions et réponses sans que l'ironie soit jamais totalement absente, est-il seulement légitime de dégager une doctrine ? Derrière la fausse simplicité d'une conversation entre. »

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