Aide en Philo

L'État doit-il obéir à la morale ?

Extrait du document

« Définition des termes du sujet: Obéir: verbe transitif indirect (latin oboedire, de audire, écouter). * Se soumettre à la volonté de quelqu'un, à un règlement, exécuter un ordre : Obéir à ses parents, à la loi. * Céder à une incitation, un sentiment, etc.

: Obéir à ses instincts. * Répondre au mouvement commandé, fonctionner correctement : Les freins n'obéissent plus.

Mes jambes refusent d'obéir. * Être soumis à une force, une action, une règle par une nécessité naturelle : Les corps obéissent à la pesanteur. ÉTAT: 1) Avec une minuscule, manière d'être, disposition (un état d'esprit). 2) Avec une majuscule, un ensemble d'individus soumis à une même autorité politique, ou plus précisément cette autorité politique elle-même.

L'État c'est le gouvernement et l'ensemble des structures par lesquelles il manifeste son autorité. 3) État de droit: tout État qui s'applique à respecter la personne et à garantir les libertés individuelles. 4) Raison d'État: motif d'intérêt public invoqué par l'État pour justifier une action contraire à la loi ou à la morale. MORAL(E): Moral: 1) qui concerne la morale.

2) qui est conforme aux règles de la morale; opposé à immoral. Morale: ensemble des règles de conduite -concernant les actions permises ou défendues- tenues pour universellement et inconditionnellement valables. Introduction L'État, tout comme la morale s'occupe de ce qui doit être ; mais à la différence de celle-ci, l'État est bien obligé de composer avec l'état de chose existant.

La morale, elle, est totalement indépendante des faits : un crime peut bien être commis mille fois, il n'en est pas plus moral.

La morale peut donc s'affranchir de façon plus radicale de la réalité contingente.

L'État, lui, doit rester réaliste : tenir compte de la situation actuelle, mais aussi de ce qui est réalisable, en vertu des mœurs de la population par exemple.

L'État doit donc gouverner le pays en ajustant ses moyens à des fins, tandis que d'un point de vu moral, les moyens doivent être tout aussi moraux que les fins.

Il semblerait donc que l'État ait une autre fonction et un autre objectif que celui de la morale.

Néanmoins, ce dernier ne saurait s'affranchir de la morale étant entendu qu'il ne saurait exercer dans un domaine amoral où le bien et le mal n'ont plus de consistance : les actions de l'État peuvent toujours être jugées moralement.

Dès lors, l'État peut-il avoir une dérogation particulière qui lui donnerait le droit d'être immoral ? La loi positive peut-elle s'affranchir de la loi morale ? I. L'État doit obéir à la morale Qu'est-ce que cela voudrait dire pour l'État d'être affranchi du devoir moral ? que d'une part il est libre de commettre lui-même des actes immoraux et d'autre part, qu'il n'est pas tenu d'avoir des lois conformes à la morales. Or, on voit que la morale ne peut être pensée indépendamment de la question politique, car si la loi n'a pas pour principe d'être en accord avec la morale, elle n'est plus non plus juste.

La question de la justice impose donc de penser d'emblée l'État comme devant être conforme à la morale.

Un État qui voterait des lois injustes ne serait plus un État de droit, et il ne serait plus conforme à sa vocation première, celle qui consiste à maintenir l'ordre.

La justice semble être ce lien irréductible entre État et morale.

Ainsi chez Locke, dans le Traité de gouvernement civil, le Souverain ne peut faire des lois contraires aux lois naturelles, qui dictent de respecter la liberté et la propriété de chacun.

Le vol, l'emprisonnement ou la tyrannie sont donc des lois auxquelles même l'État doit se soumettre.

La morale prévaut donc à toute action politique, elle a une autorité supérieure à celle de l'État. De plus, la loi morale n'est pas une loi relative aux circonstances particulière.

Kant, dans sa Métaphysique des mœurs montre bien que la loi morale est toujours a priori, c'est-à-dire qu'elle précède l'expérience et qu'elle demeure donc par définition indépendante des circonstances.

Il en ressort qu'en aucun cas une circonstance particulière, telle que celle d'être à la tête de l'État ou de pouvoir dicter les lois ne peut permettre de se libérer des contraintes morales.

Elles valent en elles même : aucune fin ne saurait justifier des moyens immoraux. De plus l'État n'a de pouvoir qu'en tant qu'il est légitime, il ne saurait donc employer la force.

Rousseau, dans le livre I du Contrat social met en évidence la distinction entre la force et le droit, et montre que si c'est par la force que l'on parvient à assoir son pouvoir, ce pouvoir ne vaut que tant que la force fait son effet, aussitôt que l'on n'est plus menacée par celle-ci, l'effet disparait avec la cause, et l'on n'est plus tenu d'obéir.

L'État ne peut donc s'affranchir de la morale, puisqu'il ne tient sa légitimité que du fait qu'il est moral.

Un État qui voudrait imposer ses actions, qui serait prêt à faire le mal ne serait plus stable du tout, car le peuple serait bien en droit de se rebeller. Transition : si le pouvoir n'était pas contraint d'obéir à la loi morale, la morale serait sans consistance, puisqu'elle entrerait en contradiction avec la loi positive.

De plus, si l'on part du principe que la légitimité de l'État repose sur son respect des lois morales fondamentale, l'État n'aurait plus aucune légitimité, ni aucune consistance.

Pourtant, on sait bien que dans la pratique, certaines prérogatives de l'État sont contraires à la morale telle qu'on la pense ordinairement. II. La morale peut néanmoins être inadéquate à la gestion de l'État. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles