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Les rapports de l'âme et du corps

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« Définition des termes du sujet: CORPS: Composante matérielle d'un être animé, en particulier chez l'homme. Extériorité opposée à l'intériorité de la conscience; le corps est ce qui tombe sous ma perception; parmi les corps, il y en a un avec lequel mon esprit a un rapport particulier, c'est mon corps, il y en a d'autres qui sont organisés de telle façon que j'en puisse déduire l'existence en eux d'un âme; l'homme est une substance composée d'un corps et d'une âme. âme Du latin anima, « souffle, principe vital ».

Désigne chez Aristote, la forme immatérielle qui anime tout corps vivant, et qui se manifeste à travers les différentes activités que sont la nutrition, la sensation ou l'intellection.

Les stoïciens et les épicuriens en font une réalité matérielle. Dans la tradition chrétienne et chez Descartes, l'âme est rapportée à la pensée, propre à l'homme ; séparable du corps, elle est considérée comme immortelle. I.

Tout le monde sait que l'âme et le corps paraissent distincts et même opposés et que pourtant ils entretiennent des relations incessantes l'un avec l'autre.

Une lésion du cerveau entraîne un déficit de la mémoire, du langage ou de la pensée.

Plus simplement, un choc sur mon corps produit une douleur dans ma conscience.

Au rebours, l'âme agit sur le corps.

Ma volonté est capable de mouvoir mon corps à tout instant.

Plus curieusement mes préoccupations, mes chagrins psychiques peuvent provoquer de véritables maladies organiques (ulcère à l'estomac par exemple) que la médecine psycho-somatique a bien étudiées au XX siècle. II.

L'interaction de deux « substances » aussi différentes, comme disait Descartes, a toujours paru mystérieuse aux philosophes.

Comment mon esprit, étranger à l'espace, indivisible, peut-il être étroitement lié à mon corps, ce fragment d'étendue géométrique indéfiniment divisible ? Comment ce qui est conscience, intériorité pure, peut-il être en rapport avec l'extériorité, la dispersion ? D'où le dualisme cartésien qui, malgré les relations étroites de l'âme et du corps, proclame l'opposition des deux substances, livrant ainsi à la philosophie un problème irritant, car aucune philosophie ne peut s'accommoder d'un dualisme.

Toute philosophie est avant tout recherche d'unité. III.

Le dualisme n'est pas seulement irritant au point de vue métaphysique, il est dangereux au point de vue moral.

Puisque l'esprit, bien qu'incarné dans une enveloppe charnelle, s'oppose à la matière, il ne se retrouve vraiment luimême qu'en essayant de s'en délivrer complètement.

Malebranche exprimait bien cette position dans la formule suivante : « L'esprit de l'homme est tellement situé entre Dieu et les corps qu'il ne peut quitter les corps sans s'approcher de Dieu, de même qu'il ne peut courir après eux sans s'éloigner de Lui.

» Bien vite on arriverait, dans cette direction, à proposer une morale ascétique pour laquelle âme est synonyme de bien, corps synonyme de mal. On retrouverait l'inspiration platonicienne (elle-même empruntée aux sectes pythagoriciennes mystiques).

L'union de l'âme et du corps ne serait pas naturelle, ce serait un accident, une chute, la punition d'une faute.

Le corps ne serait pour l'âme qu'un tombeau (soma = sêma), qu'une prison que l'âme aspire à quitter.

Une telle conception est profondément antihumaniste.

Elle brise l'unité de l'homme, prétend que l'homme ne s'élèvera qu'en renonçant à ce qui est en fait une partie intégrante de lui-même.

Elle est responsable des pires erreurs morales : le mépris de l'hygiène, la mortification de la chair, parfois la haine de la vie (la mort seule délivre l'âme de ce corps qui la trahit et l'obscurcit). IV.

A l'opposé du dualisme, nous trouvons le monisme matérialiste.

Dans l'Antiquité, Épicure avait soutenu que l'âme était matérielle, composée d'atomes.

Mais c'est surtout depuis le XVIII siècle que le matérialisme a trouvé des défenseurs, par exemple au XVIII siècle Diderot, Helvétius ou d'Holbach qui disait : « c'est le corps qui pense et qui juge, qui souffre et qui jouit.

» Au XIX siècle, pour Karl Marx ce n'est pas seulement le cerveau, mais c'est l'organisation matérielle de la société tout entière qui se manifeste (et en même temps se dissimule) dans la pensée juridique, philosophique, religieuse.

Mais nous nous bornerons en ce chapitre au seul problème des rapports du cerveau et de la conscience. V.

Certes les matérialistes ont pu montrer que le cerveau était une condition nécessaire à l'exercice de la pensée, mais cela ne veut pas dire qu'il est la cause de la pensée elle-même.

Les spiritualistes avec Bergson (Matière et Mémoire) objectent qu'on ne voit pas comment un fragment d'espace produirait la pensée immatérielle, tout. »

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