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Les objets techniques nous imposent-ils une façon de penser ou une manière de vivre ?

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« Problématique: Un outil est un objet entièrement fabriqué ou obtenu par la modification d'un objet naturel afin de satisfaire ses besoins naturels.

Un simple bâton est à peine un outil, puisque sa structure physique n'est que peu modifiée par l'homme, même s'il est entièrement soumis aux fins de son utilisateur.

En revanche, la roue est indéniablement un outil.

L'existence d'outils est un trait permanent des sociétés humaines.

Certains ont même pu soutenir, sans doute à tort, que c'était le caractère essentiel de l'humanité. Vous devrez définit la notion d'objet technique, employée par le sujet, par rapport à cette notion d'outil: un objet technique, est-ce simplement un outil ? Ou est-ce la forme que prennent les outils dans une civilisation technique comme la nôtre ? Sans doute la notion d'objet technique désigne-t-elle tout objet produit par l'homme, indépendamment des finalités strictement utilitaires des outils: en ce sens, cette notion est plus vaste que la notion d'outils. Le problème est donc le suivant: l'existence d'objets créés par l'homme a-t-elle une signification intellectuelle ? Il est évident que l'invention d'un objet technique modifie notre façon de vivre: tout d'abord, nous satisfaisons autrement, souvent plus facilement, nos besoins. En outre, elle entraîne l'apparition de nouveaux besoins et de nouveaux désirs. L'invention technique modifie la structure de nos sociétés.

Mais, à la différents titres, elle bouleverse également la manière dont nous pensons.

tout d'abord, modifier la structure de nos sociétés, c'est modifier le fondement qui détermine les idéologies des sociétés. Enfin, et plus profondément, les objets techniques changent notre rapport au monde et à notre propre existence: la prolifération d'outils nous empêche de percevoir le monde comme une totalité, et notre existence comme un profond mystère. Les objets techniques nous imposent-ils une façon de penser ou seulement une manière de vivre ? Comment les objets techniques peuvent-ils nous imposer quoi que ce soit, puisque ce ne sont que des objets, et que théoriquement ils ne devraient pas avoir d'impact sur notre liberté, ou sur notre volonté ? Comment parviennent-ils à s'imposer à nous ? Quelle distinction peut-on faire entre les deux expressions "façon de penser" et "manière de vivre" ? Les deux ne sont- elles pas en elles-mêmes problématiques ? Et s'opposent-elles nécessairement ? La technique ne nous impose-t-elle pas l'une et l'autre, ou aucune ? Si les objets techniques, produits de la raison humaine, nous imposent quelque chose, n'est-ce pas dans leur fin ? La technique n'a-t- elle pas pour but d'améliorer notre manière de vivre ? Et si elle améliore notre vie au quotidien, ne prend-elle pas une part dans notre façon de penser (qui devient plus utilitaire, ou différente, par un facteur temps, rendu plus souple par la technique) ? Mais le verbe "imposer" ne remet-il pas en question ces effets ? La technique doit-elle apparaître comme un facteur de déshumanisation, d'esclavage de la pensée comme de la manière de vivre ? Éléments pour le développement * Quel rapport entretenons-nous avec les objets techniques ? Kostas Axelos, Pour une éthique problématique « Apparemment, technique et sciences se passent de l'éthique : elles l'expliquent, psychologiquement, historiquement, sociologiquement, et prétendent rendre effectifs ses anciens commandements, dans le processus transformant homme et monde.

Psychologie et sociologie, surtout, dévorent avec grand appétit la sphère éthique. Le moral est produit par le social, décrète-t-on, à juste titre d'ailleurs.

Sans voir toutefois que le social est aussi produit par le moral.

Quasi symétriquement le moral est un résultat du psychique qu'il forme, informe et déforme. Faisant tout cela, sciences et techniques obéissent néanmoins à une éthique inélucidée.

Ni les visées, ni les méthodes, ni les contenus de l'activité technoscientifique à l'exception peut-être de la sphère mathématique pure ne sont neutres : ils véhiculent une orientation, des « partis pris » initiaux, des intérêts, des idéologies. De plus, là où cette activité ne croit viser que l'efficacité pratique, elle continue à être mue par une curiosité et une inquiétude qui la propulsent toujours vers l'exploration et l'exploitation de tout ce qui est, que ce soit de manière intéressée ou gratuite si l'on peut maintenir cette distinction -, que cela rapporte et transforme dans le présent ou que cela prépare un lointain avenir.

Les recherches et les enquêtes spatiales, par exemple, ont moins de justification pratique immédiate elles n'en sont pas tout à fait dépourvues que d'intérêt apparemment gratuit, tendant à remplir le « vide », tant cosmique qu'humain. Elles obéissent à la philosophie théorique et pratique de la modernité : devenir maître et possesseur de tout ce qui est, transférer vers le haut les problèmes insolubles d'ici-bas, affronter le néant.

L'éthique de la volonté de. »

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