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Les maux l'emportent-ils sur les biens ?

Extrait du document

« [Nous ne pouvons pas réaliser nos désirs, et ceux que nous réa lisons ne nous contentent pas longtemps.

Nos bonheurs ne sont que des illusions.

La vie est une «vallée de larmes» dans laquelle nous sommes condamnés à vivre en attendant la mort.] Le bonheur est l'absence de malheur SCHOPENHAUER: Pour nous autres cependant, le moindre hasard suffit à nous rendre parfaitement malheureux ; le parfait bonheur, rien sur terre ne nous le peut donner.

Quoi qu'on dise, le moment le plus heureux de l'homme heureux est encore celui où il s'endort, comme l'instant le plus malheureux de la vie de l'homme malheureux est celui de son réveil.

Au surplus, une preuve indirecte, mais certaine, de ce que les hommes se sentent malheureux et, en conséquence, le sont, est encore fournie par l'envie féroce, innée en chacun de nous, qui, dans toutes les circonstances de la vie, éclate au sujet de quelque supériorité que ce soit, et ne peut retenir son venin.

Le sentiment qu'ils ont d'être malheureux empêche les hommes de supporter la vie d'un autre, présumé heureux ; celui qui se sent momentanément heureux voudrait aussi répandre le bonheur tout autour de soi, et dit : Que tout le monde ici soit heureux de ma joie.

(Helvétius, De l'esprit, discours III, chap.

XII.) Si la vie était en soi un bien précieux et décidément préférable au non-être, la porte de sortie n'aurait pas besoin d'en être occupée par des gardiens aussi effroyables que la mort et ses terreurs.

Mais qui consentirait à persévérer dans l'existence, telle qu'elle est, si la mort était moins redoutable ? - Et, si la vie n'était que joie, qui pourrait aussi endurer la seule pensée de la mort ! - Mais, dans notre situation présente, elle a toujours du moins ce bon côté d'être la fin de la vie, et nous nous consolons des souffrances de la vie par la mort, et de la mort par les souffrances de la vie.

La vérité est qu'elles sont toutes deux inséparablement liées, et constituent pour nous un labyrinthe, d'où il est aussi difficile que désirable de revenir. Avez-vous compris l'essentiel ? 1 Pourquoi la vie offrirait-elle plus de malheur que de bonheur ? 2 Le fait que nous ayons peur de la mort prouve-t-il que nous aimions la vie ? 3 Comment parvenons-nous à supporter l'idée de la mort ? Réponses: 1 - Le bonheur est rare et difficile à obtenir, alors que les causes de malheur sont multiples et n'ont pas besoin d'une grande force pour nous accabler.

Il faut réunir beaucoup de conditions pour être heureux, mais il suffit souvent d'une peccadille pour nous affliger. 2 - Non.

Ce qui nous tient en vie n'est pas l'amour de la vie, mais la crainte de la mort. Si on décrivait la mort d'une façon plus plaisante, nous quitterions la vie volontiers. 3 - En ayant en tête que la mort mettra fin à cette vie difficile.. »

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