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Les hommes ne vivent-ils en société que par intérêt ?

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« Analyse du sujet : Homme : Le trait saillant qui définit l'homme semble être le fait que c'est un être vivant doué de raison.

Cette hypothèse résulte d'une longue tradition philosophique qui a construit le concept d'humanité en opposition à celui d'animalité.

Ainsi, on a tendance à considérer que l'homme se distinguerait du reste des créatures vivantes parce qu'il serait capable de pensée, de conscience, de langage et de liberté, alors que les animaux n'en auraient pas la capacité.

Cela confèrerait à l'homme une dignité particulière : seul d'entre les créatures à posséder la raison, il serait également le seul à pouvoir se représenter une fin, et à ce titre, il serait en lui-même une fin, c'est-à-dire une personne que l'on devrait respecter, et non pas une simple chose dont on pourrait disposer. Société : La société renvoie habituellement à l'idée d'un regroupement d'individualités, structuré par des liens de dépendance réciproque, et évoluant selon des schémas réglés.

On peut parler, de ce point de vue, de « sociétés animales » autant que de « sociétés humaines ».

Les sociétés humaines diffèrent des sociétés animales en cela qu'elles seraient pourvues d'une histoire et qu'elles seraient régies par des institutions.

Chez l'être humain, la question se pose de savoir si l'état de société renvoie à une disposition fondamentale de l'être humain ou si c'est seulement de l'extérieur que cet état s'impose à lui.

En effet, autant il semble logique de considérer que l'être humain est naturellement sociable, autant cette conception apparaît partout contredite par les divers conflits et tensions de société.

Cela pourrait nous pousser à imaginer que les sociétés ne soient pas des réunions naturelles, mais qu'elles résultent d'un processus historique fondé sur un pacte.

Enfin, la société pose encore cette question : l'être humain se réalise-t-il plus complètement en société qu'en solitaire ? Permet-elle à l'individu de développer des penchants qui sans elle resteraient cachés, ou bien ne fait-elle que brimer ses aspirations en rompant le développement naturel de l'individu ? Intérêt : Ici, l'idée d'intérêt renvoie d'abord à celle d'égoïsme.

Le problème de « l'intérêt » que l'individu trouve à vivre en société est celui qui renvoie à la question de savoir si l'homme vit en société parce qu'il y « trouve son compte » ou bien parce qu'il aime la vie sociale.

Dans le premier cas, on comprendra que l'homme vit en société par la force des choses mais qu'il n'y tient pas spécialement, alors que dans le deuxième, on considérera le fait que l'homme jouit d'un bien-être social immédiat, et qu'ainsi les problèmes viennent peut-être d'autre chose que du fait social. Problématisation : On pourrait très bien considérer que c'est la nature qui nous pousse à vivre en société, car en tout état de cause, il apparaît finalement que nous n'entrons jamais en société : nous y naissons.

Ainsi nous ne faisons pas un calcul rationnel qui nous dicte que notre intérêt est dans l'état social ; nous constatons que nous vivons en société, et ce n'est qu'ensuite que nous cherchons une issue.

Toutefois, si la société était un état naturel, il serait difficile de rendre compte du fait que nombreux sont ceux qui voudraient en sortir.

On pourrait ainsi penser que c'est en conséquence de contraintes quelconques que nous nous décidons à vivre en société.

Cet état social résulte-t-il d'un instinct parfois déficient ou bien d'une nécessité extérieure à l'homme ? Proposition de plan : 1.

L'homme est un animal politique. a) Aristote part d'un constat : il n'y a pas d'hommes vivant en dehors de la société.

L'homme est « un animal politique par nature » (Politiques I, 2, 1252b) et « celui qui est hors cité, naturellement bien sûr et non par le hasard des circonstances est soit un être dégradé soit un être surhumain » (Politiques I, 2, 1252b).

La naturalité de la vie sociale est par ailleurs attestée par le fait que l'homme naît au sein d'une famille, première forme de vie sociale. Vivre en communauté est naturel et nécessaire à l'homme.

Nécessaire à son existence, mais aussi à son bonheur.

L'homme ne s'associe pas avec d'autres seulement pour assurer sa survie, mais pour accomplir son essence. L'individu est en effet un être inachevé, qui a pour fin et perfection la relation à autrui.

Si la famille et le village existent en vue de la satisfaction de besoins élémentaires (alimentation, sécurité), ils sont subordonnés à la communauté politique, la cité, dont la fin propre est le « bien vivre », le bonheur.

Celui-ci implique la visée commune d'un bien commun, dans une relation d'amitié réglée par la justice.

Là seulement se trouve la vraie liberté'. Et c'est parce qu'il est un animal parlant que l'homme est un animal politique : alors que la « voix » des animaux (qui ne sont pas politiques, mais grégaires) se limite à l'expression des passions, le langage permet la formulation de jugements objectifs sur le juste et l'injuste, règles de la vie commune. b) D'autre part, « seul parmi les animaux l'homme a un langage » (Politiques I, 2, 1253a), et si l'homme est doué du langage, c'est bien parce qu'il est fait pour la vie en société.

En effet, le langage sert à « manifester l'avantageux et le nuisible, et par suite aussi le juste et l'injuste » (Politiques I, 2, 1253a2), or, échanger des idées sur la justice, c'est bien ce qu'on appelle faire de la politique et se soucier du lien social.

Si donc la nature a donné les moyens à l'homme de faire de la politique, c'est pour qu'il le fasse.. »

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