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LES ANIMAUX SONT-ILS COMPARABLES À DES MACHINES ?

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« Traitement: Introduction : Bien définir les termes du sujet : - " Les animaux " : ce sont des êtres vivants, et ils se caractérisent de ce fait par leur organisation, le rapport qu'ils entretiennent avec leur milieu, et une capacité d'autoréparation, d'autoformation, de reproduction, et d'autoconservation.

Les animaux plus particulièrement se définissent par leur capacité à se mouvoir eux-mêmes, et par leur sensibilité. - " Machines " : agencement de pièces solides en un système cohérent et préétabli, en vue de produire un résultat déterminé.

S'applique à des instruments très différents, comme la poulie, le moteur à essence, ou l'ordinateur. - " Comparables " : désigne la possibilité d'établir les ressemblances et les différences entre deux ou plusieurs termes, ici les animaux et les machines. Construction de la problématique : Le sujet nous invite à traiter uniquement le cas des animaux : ce qui comprend l'homme sous son aspect biologique (nous ne parlerons donc pas de l'âme ou de la conscience qui nous différencient à coup sûr des machines), mais exclu les vivants qui ne se meuvent pas seuls (cf.

les végétaux).

Quoi qu'il en soit, d'un point de vue extérieur, la comparaison entre les animaux et les machines est tentante. Une machine est composée de parties inertes, alors qu'un animal est composé d'organes plus, ou moins autonomes. L'être vivant peut se reproduire, mais pas la machine.

La physique et la chimie ne suffisent pas pour expliquer le vivant.

Mais est-ce à cause de leurs limites actuelles? Il s'agit cependant de savoir si cette comparaison est réellement possible, quel serait alors son intérêt, et jusqu'où il serait légitime de la mener. Plan : I/ La théorie des animaux-machines de Descartes : La cinquième partie du "Discours de la Méthode" expose la physique cartésienne, forme résumée du Traité du monde ; c'est une déduction rationnelle des principales lois de la nature à partir d'un chaos initial fictif.

« Démontrant les effets par les causes » (V), il s'appuie sur le principe mécaniste d'une nature explicable par figure et mouvement, et fait ainsi l'économie du recours à la notion d'âme (il développe l'exemple de ses travaux sur les fonctions cardiaques).

C'est particulièrement dans l'étude du vivant qu'un tel geste se trouve mis en relief.

De là, le modèle de la machine ou de l'automate pour penser le corps animal et ses divers mouvements, l'image technique ayant pour vocation de souligner ici l'approche mécaniste du monde naturel.

Mais, là où l'animal peut s'y réduire complètement (car il est tout matière), on doit reconnaître en l'homme, et en l'homme seulement, une composition de deux substances : machine jusqu'à un certain point (le corps), ce qui le caractérise en propre reste l'exercice de la pensée qui, elle, est immatérielle.

Parler avec à propos est le signe extérieur d'une telle spécificité. Si pour Aristote le vivant ne pouvait être comparé à rien d'autre parce qu'il possédait une âme, c'est-à-dire la possibilité de se mouvoir seul, le raisonnement n'est plus tenable avec l'apparition des instruments qui ont une certaine autonomie, comme les fontaines ou les horloges.

Le mouvement autonome n'est donc plus le propre des animaux, et les machines se rapprochent ainsi par leur autonomie de ces derniers. - C'est ce rapprochement que tente Descartes qui étend les principes de la physique mécaniste au domaine de la biologie.

à Si les objets automates peuvent se mouvoir seuls, alors le vivant qui lui aussi se meut seul peut être un automate, une machine (cf.

Lettre à *** de mars 1868 ou Discours de la méthode V).

L'auteur compare ainsi le mécanisme d'une fontaine à celui d'un organisme (="machine de terre"), en rapprochant le cœur de la pompe, les veines des tuyaux... - Descartes pense donc le vivant animal selon le modèle mécaniste, c'est-à-dire qu'il considère que l'organisme étant de la matière, il obéit aux simples lois de la matière.

De ce fait, la connaissance des organismes relève de la physique et de la chimie.

Ce modèle inventé par Descartes, a une portée heuristique, puisqu'il permet de comprendre le fonctionnement du vivant en le comparant à celui d'une machine.

Le rapport vivant / machine chez Descartes est double, la mécanique n'est pas uniquement un modèle épistémologique d'explication du vivant, il s'agit aussi de montrer que la machine est naturelle (le vivant est une machine créée par Dieu). »

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