Aide en Philo

LÉNINE et LÉNINISME.

Extrait du document

Chaque texte de Lénine voulait résoudre un problème posé par l'actualité: son oeuvre est toujours une oeuvre de circonstance. Même un livre de philosophe comme «Matérialisme et empiriocriticisme» correspond à un souci de polémique. La vie de Lénine est jalonnée par des initiatives doctrinales autant que politiques: l'ensemble forme le léninisme, une doctrine originale qui ne s'est intégrée à aucune tradition de la pensée marxiste du début du XXe siècle. On peut caractériser le léninisme par trois analyses fondamentales: La théorie et l'organisation du premier parti communiste: Dans la problématique marxiste, le parti a pour mission d'amener les ouvriers à la conscience de classe: il est la médiation nécessaire par laquelle se concrétise le rôle historique du prolétariat. Lénine formule une théorie d'ensemble du parti révolutionnaire marxiste s'opposant au seul exemple empirique d'organisation alors existante: la social-démocratie — et singulièrement la social-démocratie allemande.

« LÉNINE Vladimir Ilitch Oulianov, dit (1870-1924) Fondateur du bolchevisme et premier dirigeant de la Russie soviétique.

Issu de la petite bourgeoisie intellectuelle et avocat de formation, il élabore une doctrine dont les partisans (les bolcheviks) se regroupent au sein du parti bolchevique, constitué à Prague en 1912.

Lénine décide et organise la prise du pouvoir par ce parti en octobre 1917, créant le premier pays communiste.

Venu au marxisme au début des années 1890, il s'oppose d'abord à la tradition populiste qui préconise la régénération de la Russie à partir de la commune rurale (obchtchina).

À ses yeux, la Russie connaît un développement capitaliste, même si l'« asiatisme » empêche l'essor d'une bourgeoisie et d'un prolétariat à l'occidentale.

D'où le rôle attribué au parti.

En tant que militant, Lénine s'emploie d'abord à organiser des cercles ouvriers, ce qui lui vaut une relégation en Sibérie (1897-1900), puis le contraint à l'exil.

Dans Que faire ? (1902), il insiste sur l'importance d'avoir un journal révolutionnaire pour édifier un parti discipliné de révolutionnaires professionnels, principal point de divergence avec les mencheviks de L.

Martov (1873-1923) au IIe congrès du Parti ouvrier social démocrate de Russie (POSDR) en 1903.

Depuis Genève, Paris, Cracovie ou Zurich, les affrontements entre révolutionnaires marxistes sont virulents et Lénine toujours très polémique.

Son arme est l'écrit, même s'il estime que le parti, dont l'un des modèles est l'armée, doit d'abord établir un rapport de forces et que la parole doit viser à formuler les mots d'ordre.

Aussi, lors de la révolution de 1905, incite-t-il à l'insurrection contre l'autocratie, ne considérant les élections que comme un moyen de propagande.

Dès le début de la guerre de 1914, il condamne les socialistes qui, dans leur quasi-unanimité, ont adopté des positions patriotiques : il prône la transformation de la « guerre étrangère » en guerre révolutionnaire visant à mettre à bas les gouvernements dans chaque pays.

Et, en 1916, il théorise dans L'Impérialisme, stade ultime du capitalisme l'arrivée du capitalisme à son terme avec la guerre qui n'est autre qu'une lutte pour le partage du monde.

Après la révolution de février 1917, qui renverse le tsarisme, il rentre de Zurich via l'Allemagne (dans un train où voyagent des révolutionnaires de tendances diverses) et arrive à Saint-Pétersbourg en avril 1917. Immédiatement, il affirme qu'il est possible de s'engager, sans phase intermédiaire bourgeoise, dans une révolution prolétarienne.

Dans L'État et la Révolution, rédigé à l'été 1917, il définit l'État bourgeois comme un appareil de violence dictatorial et fait l'éloge des soviets, qu'il rapproche de la Commune de Paris.

Mais peu après, dans Les bolcheviks garderont-ils le pouvoir ?, il énonce son objectif : la prise insurrectionnelle du pouvoir par les seuls bolcheviks.

C'est ce qu'il réalise en octobre 1917, avec l'approbation enthousiaste de quelques-uns comme Léon Trotski, tandis que certains bolcheviks - Grigori Zinoviev ou Lev Kamenev - ou des intellectuels comme Maxime Gorki (1868-1936) s'inquiètent d'une telle innovation, de fait la naissance de la première dictature de parti unique, présentée comme étant la dictature du prolétariat.

La prise du pouvoir est marquée par deux décrets célèbres, l'un sur la terre, l'autre sur la paix.

Mais cette réponse aux attentes des paysans-soldats qui ont fait tomber le tsarisme et, pour une part, soutenu la radicalisation léniniste, s'accompagne de la suppression des libertés fondamentales. Dès l'automne 1917 est créée une police politique, la Tchéka (dont le dernier avatar dans l'histoire soviétique sera le KGB).

La dissolution de l'Assemblée constituante (élue au suffrage universel) en janvier 1918 marque le refus de principe de la représentation politique et de toute démocratie.

Mais, radical sur certains principes, Lénine sait parfois faire preuve de souplesse : il fait accepter la paix de Brest-Litovsk (mars 1918) avec l'Allemagne qui permet, au prix du sacrifice de certains territoires, de sauver la révolution.

Cependant, les leçons qu'il a tirées de l'accumulation primitive du capital en Angleterre et de la Révolution française le décident à exporter la lutte des classes dans les campagnes, au printemps 1918, pour « épurer » la terre russe des paysans riches (koulaks), assimilés à des « parasites », croisade que le début de la guerre civile interrompt.

Sur ses ordres se développe la « terreur de masse » : selon un adage auquel il attache une portée générale, il faut savoir utiliser des moyens barbares pour lutter contre la barbarie, contre les restes de l'ancienne société.

À l'issue de la guerre civile, sanglante, contre les Blancs, il organise la NEP (Nouvelle Politique économique), à partir de 1921, où une place est redonnée à l'économie de marché et à la propriété privée.

Mais le pouvoir reste concentré dans les mains de la direction du Parti et l'épuration de la société est toujours une priorité comme le montre en 1922 la liquidation physique de nombreux prêtres orthodoxes.

Malade, dès la fin de 1921, Lénine est incapable d'organiser sa succession, qui reviendra à Staline.

Il meurt à Gorki (Nijni Novgorod), près de Moscou, le 21 janvier 1924, puis il est momifié.

Toujours en place, dix ans après la fin du régime communiste, mais fermé à la visite, son mausolée sur la place Rouge témoigne du poids de son héritage, et notamment de l'absence d'une croyance collective en la validité du droit et des lois, dans la société post-communiste. Révolutionnaire russe et théoricien politique, on lui doit la création de l'Union soviétique et la direction de son premier gouvernement.

Vladimir Ilich Oulianov de son vrai nom, Lénine est né le 22 avril 1870 à Simbirsk, et mort en 1924.

Son père est un haut et brillant fonctionnaire.

Le premier choc que reçoit Lénine se produit en 1887, lorsque son frère est arrêté puis pendu pour complot contre le tsar Alexandre III.

Plus tard, il est expulsé de l'Université de Kazan à cause des troubles qu'il fomente, puis exilé dans la propriété de son grand-père situé dans le village de Kokushino.

Pendant son premier exil, Lénine étudie les pensées révolutionnaires européennes.

Il lit "Le Capital" de Karl Marx et épouse ses thèses.

Lorsqu'il en a enfin la possibilité, il passe des diplômes de droit, est admis au barreau et travaille comme avocat pour les pauvres dans le village de Samara (Volga).

Il déménage à SaintPetersbourg en 1893, où il rejoint le Cercle marxiste, et participe à la création de l'Union pour la lutte pour l'émancipation de la classe ouvrière en 1895.

La police arrête les dirigeants de cette organisation et Lénine passe quinze mois en prison avec Nadezhda Krupskaya (1869-1939), qui deviendra sa femme peu de temps après.

Ensuite, il part en exil en Sibérie jusqu'en 1900.

Après cette période en Sibérie, il part à l'étranger pour créer le journal "Iskra" (l'étincelle), avec Georgy Plekhanov (1857-1918), L.

Martov (1873-1923) et d'autres marxistes.

Ce journal permet de réunir les sociaux-démocrates et d'en convaincre de nouveaux.

Pendant son exil, Lénine explique comment il conçoit la révolution.

Elle doit être fondée sur un groupe de révolutionnaires professionnels qui serviraient "d'avantgarde pour le prolétariat" et mèneraient la classe ouvrière à une victoire certaine contre l'absolutisme du Tsar. Comme certains sociaux-démocrates ne sont pas d'accord pour former des révolutionnaires professionnels, le parti travailliste social-démocrate russe se divise.

Lors de son second congrès, le parti est dissout.

Lénine prend la tête. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓