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l'élégance: respect d'autrui ou vanité personnelle ?

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« L'élégance est à la fois une attitude mais aussi un style vestimentaire : c'est une alliance de grâce, de pureté et d'harmonie dans une forme, un mouvement.

L'élégance c'est donc tout à la fois un raffinement, du bon goût dans l'habillement (apparence) et dans les manières (raffinés, style vestimentaire). L'élégance, comme raffinement ou bon goût, se place-t-elle dans une relation à autrui ou dans une relation de soi à soi, et donc de l'ordre de l'amour-propre ? I. L'élégance comme manière de respecter autrui comme un autre que soi : L'élégance est donc au carrefour de l'apparence (dans l'habillement) et des manières.

En tant que manière, l'élégance renvoie donc à la délicatesse morale, et au tact.

Et dans une certaine manière au respect que je me dois envers autrui : par le fait que je prends en considération autrui et comme sentiment qui me porte à traiter autrui avec beaucoup d'égards. Qu'est-ce qu'avoir beaucoup d'égards pour autrui, en d'autres termes qu'est-ce que le respecter ? C'est selon Kant, qui en a donné la meilleure définition : quelque soit mon sentiment pour l'humanité, agir en traitant l'humanité en ma personne, et en la personne d'autrui toujours comme une fin, jamais simplement comme un moyen.

Traiter autrui comme on voudrait qu'il nous traite. Traiter autrui toujours comme une fin en soi, et non pas comme un moyen pour acquérir autre chose de lui : Aristote distingue trois types d'amitié (philia).

L'amitié fondée sur le plaisir, l'amitié fondée sur l'utilité et l'amitié fondée sur la vertu : les deux premières font d'autrui un moyen pour obtenir quelque chose de lui (autrui m'est utile pour le plaisir, par exemple) alors que la dernière consiste à considérer autrui comme une fin en soi (je le considère tel qu'il est : je l'aime tel qu'il est, et non pour ce qu'il pourrait m'apporter). L'élégance comme délicatesse morale ou tact, serait aussi un comportement : celui de ne pas dire un mot plus haut que l'autre, celui de tempérer ses émotions vis-à-vis de l'autre pour entretenir avec lui des relations harmoniques. Respecter autrui c'est avoir l'élégance de reconnaître ses torts. II. L'élégance comme apparence de ma vanité : Mais l'élégance ne réside pas essentiellement dans un respect envers autrui, et donc dans un comportement.

En effet, quand nous parlons d'élégance, nous pensons au premier abord à la façon de s'habiller : le costume-cravate reste le summum de l'élégance, par exemple.

Un type vestimentaire particulier qui allie grâce, pureté et harmonie au sein d'une forme, ou d'un mouvement.

L'élégance renvoie donc inévitablement vers l'apparence. Rousseau a distingué amour de soi et amour propre : l'amour propre renvoyant à l'apparence.

C'est une passion artificielle (née de la société) et moralement funeste, fondée sur la comparaison avec autrui et le désir de paraître et de dominer.

Il constitue une dévoiement social de l'amour de soi.

Amour de soi et amour-propre désignent deux mouvements autocentrés de la sensibilité, le premier vise les conditions de la pure et simple existence, le second est relatif à l'idée que se fait l'individu de la condition d'autrui.

L'amour-propre est la dépravation sociale de l'amour de soi, sa forme sociale et perverse, ce qui élargit donc abusivement le souci de soi à toute une série de relations artificielles, par le jeu des comparaisons que produit la raison. L'élégance en rapport avec l'apparence conduit les individus à se comparer les uns aux autres.

L'élégance dans le style vestimentaire peut être qualifiée de vain ou de superficielle, voir d'artificielle : c'est le reflet de ma vanité que de porter telle ou telle tenue vestimentaire qui m'a coûté une certaine somme (pharaonique) tout ça dans le but de me faire complimenter, que les autres me considèrent comme le mètre étalon de la mode. L'élégance comme apparence superficielle reste de l'ordre de la vanité : caractérisant ce qui est vain, inconsistant et même frivole. Conclusion : Élégance : respect d'autrui ou vanité ? L'élégance est au carrefour du respect d'autrui, en tant que l'élégance caractérise un certain type de comportement (mesuré, tempéré), et de ma vanité personnelle, en tant que ma façon de m'habiller (ou dans ce que je possède) montre, non pas ce que je suis, mais ce que j'apparais être aux yeux de tous.

Une belle voiture de sport entrevue dans la rue, tout de suite on pense que le propriétaire est riche, ou de belles conditions.

L'élégance renvoie la plupart du temps à la mode, et donc aux vêtements : ce qui nous couvre tel un « masque » : ce qui permet la comparaison.

On ne retient donc la plupart du temps que le rapport entre élégance et tenue vestimentaire : et donc l'élégance comme reflet de ma vanité, de la superficialité et de la frivolité.. »

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