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l'égoïsme et l'altruisme.

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« Lorsqu'il est évident que quelqu'un a agi égoïstement aux dépends d'un autre ou d'autres, son acte est quasiment systématiquement condamné par l'opinion commune, l'acte égoïste est connoté extrêmement péjorativement la plupart du temps. Mais qu'est-ce, exactement, que l'égoïsme ? Ce terme est un dérivé d' « ego », substantif inventé par Port-Royal et lui-même issu du latin « ego » qui est le pronom personnel de la première personne du singulier ; il signifie « je », « moi ».

Dans l'antiquité, égoïsme était synonyme d'amour-propre.

Ensuite, égoïsme, amour propre et amour de soi ont été distingués.

Aristote[1] écrit par exemple que « l'égoïsme n'est pas l'amour de soi, mais une passion désordonnée de soi.

» Aujourd'hui, est égoïste celui qui n'agit que pour son propre intérêt, en général de manière consciente et réfléchie.

L'égoïste ne prend pas en compte les nécessités d'autrui, c'est en ce sens que Karl Marx [2] écrit que « le droit de propriété est donc le droit de jouir de sa fortune et d'en disposer « à son gré », sans se soucier des autres hommes, indépendamment de la société; c'est le droit de l'égoïsme.

» Le terme peut qualifier des individus ou des collectivités, Karl Marx pense qu'une classe sociale dirigeante agit contre les autres classes pour ses propres intérêts, par exemple.

L'égoïsme est couramment opposé à l'altruisme.

Qu'est-ce que l'altruisme ? Le substantif altruisme, dérivé du latin « alter » ; en français « autre », a été inventé par Auguste Comte pour désigner des penchants sociaux et une attitude généreuse, résultant d'un sentiment naturel ou réfléchi d'amour pour autrui.

L'altruiste fait passer les besoins d'autrui avant ses propres besoins. Par exemple, en philosophie utilitariste, un acte « altruiste » tend à optimiser le bénéfice d'autrui, sans prendre en compte celui de l'agent.

L'acte altruiste peut être effectué par un individu ou par un groupe en faveur d'un individu ou d'un groupe (comme c'est le cas d e l'égoïsme).

Penser l'altruisme est problématique dans la mesure où celui-ci semble devoir être fondé sur un désintéressement, faute de quoi il ne s'agirait que d'égoïsme déguisé.

Or il est impossible de connaître les intentions d'autrui, voire m ê m e ses propres intentions.

Par exemple, si quelqu'un veut inconsciemment améliorer son estime d e soi et d'aider quelqu'un uniquement pour se croire généreux, l'acte est foncièrement égoïste.

Nos propres intentions ne sont pas claires et évidentes pour nous-même.

L'acte altruiste n'est-il qu'un acte égoïste déguisé ? Comment penser le rapport de l'altruisme à l'égoïsme ? I. L'individu, étant par définition plus proche de lui-même que d'autrui, privilégie son propre intérêt par rapport à celui d'autrui.

L'égoïsme est le choix le plus rationnel que peut faire l'individu, or, l'homme est l'animal le plus rationnel, donc, il est le plus égoïste.

De plus, les instincts qui pourraient contrer l'égoïsme sont plus faibles chez l'homme que chez la plupart des animaux.

Par exemple, nombre d'êtres humains parviennent à contrôler leurs instincts reproducteurs, voire ne les ressentent pas ; beaucoup d'hommes n'ont volontairement pas d'enfants, alors que l'ensemble des animaux y sont soumis.

Tout individu est donc égoïste, or l'égoïsme est condamné par la communauté qui ne veut pas voir ses intérêts lésés par l'égoïste, donc l'homme à inventé des procédés pour cacher et se cacher son propre égoïsme.

Emmanuel Kant[3] souligne l'inclination naturelle de tout individu pour l'égoïsme : « Il (l'homme) abuse à coup sûr de sa liberté à l'égard de ses semblables; et, quoique, en tant que créature raisonnable, il souhaite une loi qui limite la liberté de tous, son penchant animal à l'égoïsme l'incite toutefois à se réserver, dans toute la mesure du possible, un régime d'exception pour lui même." Ce qui sous tend l'idée d'altruisme est la même chose que ce qui sous-tend l'idée de politesse.

A propos de cette dernière, Arthur Schopenhauer [4] écrit que « l'égoïsme inspire une telle horreur que nous avons inventé la politesse pour le cacher, mais il perce à travers tous les voiles et se trahit en toute rencontre.

» II. Pourtant, l'homme est également un animal social qui doit vivre en communauté, en harmonie avec les autres individus.

C'est pourquoi il est obligé de faire preuve d'une certaine forme d'altruisme dans sa manière d'agir, sinon il ne pourrait pas vivre en groupe.

Ses intentions ne sont peut-être pas altruistes, mais si l'acte avantage ponctuellement autrui aux dépends de l'agent(qui évite tout d e même ainsi d'être rejeté par la communauté), on peut parler d'altruisme.

De facto, l'altruisme n'est donc pas qu'un masque, c'est aussi un fait, il existe en acte. III. Le gestion des égoïsmes individuels pour le bien collectif est une forme d'altruisme, dans la mesure où chacun sacrifie un peu pour recevoir beaucoup.

L'altruisme devient alors une forme particulièrement raffinée d'égoïsme, un égoïsme contrôlé dont on ne tire que des bénéfices sans en subir les inconvénients.

Par exemple, le citoyen d'un pays doit s'acquitter de certains devoirs pour que l'Etat puisse exister mais en fin de compte, l'individu humain a tout intérêt à vivre sous la protection d'un état et à bénéficier des services qu'il propose.

C'est d'ailleurs en ce sens qu'Arthur Schopenhauer[5] écrit que « c'est [...] de l'égoïsme que naît l'État, mais d'un égoïsme bien entendu, procédant méthodiquement, d'un égoïsme qui s'élève au-dessus du point de vue individuel jusqu'à embrasser l'ensemble des individus, et qui en un mot tire la résultante de l'égoïsme commun à nous tous ; servir cet égoïsme-là, c'est la seule raison d'être de l'État.

» [1] Poétique [2] La Question juive [3] Idée d'une histoire universelle du point de vue cosmopolitique. [4] La Morale [5] Le Monde comme volonté et comme représentation. »

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