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LE ZIMBABWÉ

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« LE ZIMBABWÉ AU XXe SIÈCLE Les ruines du Grand Zimbabwé témoignent de l'ancienneté des royaumes shona, mais les frontières actuelles du pays ne remontent qu'à la fin du xixe siècle.

La Compagnie britannique d'Afrique du Sud, compagnie à charte commanditée par Cecil Rhodes (1853-1902), fonde Salisbury (future Hararé) en 1890.

Elle réduit les royaumes africains et délimite la Rhodésie du Sud. Le territoire obtient de la Grande-Bretagne un statut de colonie autonome en 1923.

Un Parlement élu composé de 30 membres détient l'essentiel des pouvoirs.

Durant les années 1930, le United Party propose aux colons européens (51 000 en 1929) une politique fondée sur le principe du développement séparé des races.

Sur le modèle sud-africain, des textes législatifs partagent le pays entre terres blanches (50 % des terres agricoles) et réserves africaines (tout Africain devait être muni d'un pass pour en sortir) et protègent les travailleurs blancs de la concurrence des Africains. De 1953 à 1963, la Rhodésie du Sud est intégrée dans la Fédération de Rhodésie-Nyassaland qui réunit les territoires des actuels Malawi, Zimbabwé et Zambie.

La Rhodésie du Sud profite de cette union, car elle draine les richesses minières de Zambie et agricoles du Malawi pour financer son propre développement. En 1965, après l'éclatement de la fédération sous la pression des mouvements nationalistes africains, le Front rhodésien, après de massives victoires électorales, déclare, pour maintenir le pouvoir blanc, l'indépendance de la Rhodésie.

La Déclaration unilatérale d'indépendance (UDI) se traduit par un durcissement de l'attitude envers les Noirs : le gouvernement calque sa politique sur le modèle de l'apartheid. Les sanctions internationales échouent : la situation d'autarcie du pays a pour résultat un accroissement de la production agricole et le développement d'une industrie de substitution.

Deux mouvements armés de guérilla se développent à partir du début des années 1970 : la ZAPU (Union du peuple africain du Zimbabwé), appuyée par l'Union soviétique et dirigée par Joshua Nkomo (1917-1999), un Ndebele, et la ZANU (Union nationale africaine du Zimbabwé), appuyée par la Chine populaire et dirigée par Robert Mugabe (1924-).

La guerre civile intérieure et la disparition des soutiens régionaux au milieu des années 1970 (surtout le retrait du Portugal du Mozambique) vient à bout du régime du Premier ministre Ian Smith (1919-).

À la suite des accords de Lancaster House (1979), des élections sont organisées sous l'égide du Royaume-Uni, la ZANU l'emporte largement (son implantation rurale et l'appartenance de R.

Mugabe à l'ethnie shona majoritaire ont été décisives).

La ZAPU tentera de maintenir ses bases dans le sud du pays, mais au début des années 1980, une répression d'une extrême violence lancée dans cette région réduira l'opposition ndebele. Après l'indépendance, en 1980, les clauses des accords de Lancaster sont respectées : maintien d'un quota de députés blancs au Parlement jusqu'en 1990 et non-expropriation des fermiers blancs.

Dans le même temps, écoles et dispensaires se multiplient et le rattrapage social est une priorité réelle. Mais c'est l'absence de changement et une dégradation progressive de la situation économique qui auront caractérisé le Zimbabwé indépendant, en zone rurale en particulier, où 4 000 fermiers blancs détenaient encore en l'an 2000 30 % des terres.

L'euphorie consécutive à l'indépendance a été vite oubliée.

L'opposition politique s'est développée.

L'appareil économique n'a pas été modernisé.

Les tentatives de réformes économiques des années 1990 ont échoué, la libéralisation et l'ouverture aux marchés mondiaux, sous l'égide du FMI (Fonds monétaire international), ont provoqué inflation (70 % par mois en 1999) et chômage (50 % dans le secteur formel).

Le président R.

Mugabe, toujours au pouvoir en 2000, est apparu de plus en plus rejeté par une population qui a vu s'enrichir une élite âgée refusant les changements.

Sur le plan international, la dépendance vis-à-vis de l'Afrique du Sud s'est accrue et le poids du Zimbabwé dans la SADC (Communauté de développement de l'Afrique australe) a diminué (malgré une intervention militaire coûteuse au Congo-Kinshasa à compter d'août 1998). La dernière carte du gouvernement R.

Mugabe aura été en 1999-2000 de soutenir l'invasion violente des fermes blanches par un mouvement se réclamant des anciens combattants de la guerre de libération.

Dans ce contexte général de crise, les élections de juin 2000 avaient conduit pour la première fois au Parlement 58 députés de l'opposition (membres du Mouvement pour le changement démocratique).

R.

Mugabe avait annoncé sa décision de se retirer en 2002, mais il ne s'en est pas moins maintenu au pouvoir.. »

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