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Le travail permet-il à l'homme de s'accomplir ?

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« Aide fournie par l'élève: Au premier abord, nous considérons généralement le travail comme une contrainte. Nous travaillons pour réussir nos études, pour gagner notre vie, pour satisfaire nos besoins et nous saisissons rarement cette activité comme le lieu de l'accomplissement.

Bien au contraire, nous considérons que nous pouvons mieux nous accomplir dans nos loisirs ou lors de notre temps libre.

Le travail apparaît ainsi en premier lieu comme une soumission au contraintes et à la nécessité voire même comme une punition.

Sur ce point, vous pouvez vous reporter au texte de la genèse dans la Bible qui fait du travail une punition divine.

Vous pouvez également penser à l'étymologie du terme qui l'assimile à un instrument de torture.

Vous pouvez également vous reporter aux analyses d'Aristote dans la Politique lorsqu'il montre en quoi l'homme libre, le citoyen est celui qui ne travaille pas.

Ce sont les esclaves qui travaillent, qui sont soumis à la nécessité ce qui permet au citoyen de consacrer son temps à la vie de la cité.

Vous pouvez également montrer en quoi le travail peut être source d'aliénation.

Sur ce point, reportez-vous aux analyses de Marx qui montre en quoi le travail à la chaîne réduit l'ouvrier à une chose.

Marx parle ainsi de réification, le terme res venant du latin signifiant chose.

Dans ces conditions, si le travail est susceptible de réduire l'homme à une chose on saisit difficilement en quoi il pourrait être synonyme encore d'accomplissement.

Pourtant, vous pouvez remarquer en quoi l'absence de travail peut avoir aussi de lourdes conséquences.

Vous pouvez ainsi montrer en quoi celui qui a perdu son travail et qui ne parvient pas à en retrouver est souvent petit à petit désocialisé.

Le travail pourrait apparaître ainsi comme ce qui permet à un individu de s'intégrer dans la société.

Une telle intégration ne peut-elle pas être source d'accomplissement ? Par ailleurs, par son travail, par son activité, l'homme transforme la nature et le monde qui l'entoure.

Il pose ainsi sa marque dans les choses.

Le travail ne peut-il pas alors apparaître encore en ce sens comme une source d'accomplissement ? Pensez ici aux analyses de Hegel.

Si Aristote nous dit que seuls les esclaves travaillent et sont soumis à la nécessité, il n'en demeure pas moins que l'homme libre, le citoyen, se cultive, apprend à participer à la vie de la cité.

En grec, on désigne ainsi cette activité synonyme de loisir par le terme skole qui a donné le terme d'école.

Ne peut-on pas assimiler cela à un travail ? Vous pouvez donc remarquer que l'on pourrait distinguer différentes formes de travail, un travail parfois peut-être source d'aliénation et un autre source de développement, d'accomplissement de soi. Le travail est nécessaire à l'homme. «Il est de la plus grande importance d'apprendre aux enfants à travailler.

» Kant, Réflexions sur l'éducation (1776). • Le travail est l'activité par laquelle l'homme transforme la nature pour la plier à ses besoins.

La technique est l'ensemble des moyens qu'il met en oeuvre pour cela.

D'un côté, l'homme invente des outils pour mieux exploiter les ressources naturelles, de l'autre, ces outils deviennent eux-mêmes l'objet d'un travail.

Ce cycle voue l'homme à transformer indéfiniment la nature. • On peut y voir un cercle vertueux permettant à l'homme de progresser, non seulement matériellement, mais aussi moralement.

C'est le cas par exemple de Kant, pour qui le travail ne doit pas être vu comme une malédiction (Adam chassé du Paradis et voué à «manger son pain à la sueur de son front»), mais, d'une part, comme un moyen pour l'homme de ne pas s'ennuyer, et d'autre part, comme une ruse de la nature qui pousse l'homme à développer ses facultés. Le travail dénature l'homme et l'aliène. «Le travail ne produit pas seulement des marchandises; il se produit lui-même et produit l'ouvrier comme une marchandise.» Marx, Manuscrits de 1844. • Le cercle qui lie le travail et la technique peut néanmoins être interprété de manière moins optimiste.

Marx analyse comment la transformation technique de la nature va de pair avec une transformation de l'homme lui-même en objet technique.

Dans la société industrielle capitaliste, l'ouvrier n'est pas le maître des machines sur lesquelles il travaille: il leur est asservi et la rationalisation de son travail le transforme lui-même en machine. • D'autre part, son travail devient une marchandise comme une autre.

Ainsi, «plus le monde des choses augmente en valeur, plus le monde des hommes se dévalorise»: l'extrême division et rationalisation du travail et la séparation entre les producteurs et les détenteurs des moyens de production (entre le travail et le capital) déshumanise l'homme et crée une société toujours plus inégalitaire.. »

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