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Le travail a-t-il une valeur ?

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« VOCABULAIRE: VALEUR: Du latin valor, « mérite », « qualités ». (1) Propriété de ce qui est jugé désirable ou utile (exemple : la valeur de l'expérience).

(2) En morale, norme ou idéal orientant nos choix et nos actions (exemple : le bien, la justice, l'égalité).

(3) En économie politique, on distingue la valeur d'usage d'un objet, qui est relative au degré d'utilité que chacun lui attribue, et sa valeur d'échange (son prix), qui résulte du rapport de l'offre et de la demande. TRAVAIL: Du latin populaire tripalium, «machine à trois pieux » destinée à immobiliser les chevaux pour les ferrer, d'où « instrument de torture ». Toute activité visant à la production d'une oeuvre utile.

Spécialement, ensemble des activités accomplies par l'homme pour produire des biens et des services en contrepartie desquels il est rémunéré. • Le travail est souvent associe a la peine et a la souffrance.

Dans la Bible d'ailleurs, Dieu punit le premier péché en chassant Adam du jardin d'Eden et en l'obligeant à cultiver désormais une terre stérile : « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front ».

• Pour Marx, le travail humain contribue à transformer l'homme tout autant que la nature.

En effet, contrairement à l'animal, qui agit par pur instinct, l'homme détermine dans sa conscience le but qu'il veut atteindre avant de le réaliser.

« Ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, écrit Marx, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche.

» • Le travail salarié constitue, selon Nietzsche, « la meilleure des polices » : « il tient chacun en bride et s'entend à entraver puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût de l'indépendance ». Travail et émancipation Le travail semble avoir une double valeur.

D'une part, il est humanisant : il permet à l'individu de développer ses facultés et son intelligence.

D'autre part, il est un moyen de s'affirmer et d'exister socialement. Tous les métiers se valent-ils ? Pourtant, la division sociale des tâches a produit des métiers de différentes valeurs, tant sur le plan de leur statut social que de leur rémunération.

On peut à la limite se demander si certaines activités de production mécanique, si certains services peu gratifiants ne contribuent pas à dévaloriser le concept de travail, à le rattacher à l'idée de servitude, de contrainte.

La question est au fond de savoir si tout travail a une valeur, ou s'il ne faut pas plutôt renoncer à faire du travail une valeur en soi. Le travail exploité Il faut distinguer ici « exploitation » et « aliénation ».

Ce ne sont pas des termes équivalents : le mot « exploitation » désigne la réalité économique d'un travail non payé, au moins en partie.

Le mot « aliénation » renvoie à une situation où le travailleur ne se « reconnaît » plus dans son travail.

Il ne s'agit plus seulement de la dimension économique.

La dénonciation se fait en fonction d'une certaine idée de ce que devrait représenter le travail pour l'homme : permettre la réalisation de l'individu en étant la manifestation, l'extériorisation de lui-même.

La critique de l'aliénation fait référence à une « essence » de l'humanité, dont le travail est censé accomplir la réalisation.

Cette critique suppose donc un point de vue « philosophique », en quoi elle se distingue de la problématique plus « économique » qui analyse l'exploitation du travail. Cette réflexion sur l'aliénation implique en effet que le travail, non seulement comme rapport à la nature, mais aussi comme rapport à autrui, met en jeu la définition et la réalisation de l'humanité. La production capitaliste entraîne d ‘abord l'appauvrissement continu de toute une partie de la population : « L'ouvrier s'appauvrit à mesure qu'il produit la richesse, à mesure que sa production gagne en puissance et en volume.

» Mais ce n'est là encore que l'aspect le plus extérieur, et en quelque sorte quantitatif, du phénomène.

En réalité, l'ouvrier se perd lui-même dan le processus de production.

« Plus il crée de marchandises, plus l'ouvrier devient lui-même une marchandise vile.

La dévalorisation des hommes augmente en raison de la valorisation directe des objets.

Le travail ne produit pas seulement des marchandises, il se produit lui-même et il produit l'ouvrier comme des marchandises dans la mesure même où il produit des marchandises en général.

» L'ouvrier se perd comme homme et devient chose dans l'acte économique de production.

Cette aliénation se présente sous un double aspect, que Marx caractérise brièvement comme suit : « 1.

Le rapport entre l'ouvrier et les produits du travail comme objet étranger et comme objet qui le domine.

Ce rapport est en même temps son lien avec le monde environnant sensible, avec les objets de la nature, monde sensible hostile à l'ouvrier. 2.

Le rapport du travail avec l'acte de production à l'intérieur du travail.

C'est la relation de l'ouvrier avec son activité propre comme avec une activité étrangère, qui ne lui appartient pas, une activité qui est souffrance, une force qui est impuissance, une procréation qui est castration.

» C'est donc à la fois le rapport du travailleur avec le produit de son travail et son rapport avec ce travail lui-même qui portent la marque de l'aliénation.

Le premier a d'ailleurs pour corollaire un rapport aliéné à la nature. Précisons.

L'ouvrier est d'abord aliéné par rapport à son produit.

Celui-ci lui échappe.

Aussitôt qu'il est créé, l'ouvrier en est dépossédé : « L'objet que le travail produit, le produit du travail, vient s'opposer au travail comme s'il s'agissait d'un être étranger, comme si le produit était une puissance indépendante du producteur.

» L'ouvrier ne perd pas seulement son produit, mais son produit se présente en face de lui comme une puissance hostile :. »

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