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Le respect de la liberté d'autrui fait-il obstacle à ma propre liberté ?

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« La liberté peut avoir différente définition : on peut se considérer comme libre lorsqu'on fait ce que l'on veut quand on le veut, ou encore lorsque nos actions ne connaissent aucun obstacle empêchant la réalisation, ou encore lorsqu'on travaille, ou enfin lorsque l'on pense d'une certaine façon.

Malgré tous ces différents modes de liberté, il semble que le premier élément qui bafoue notre liberté soit autrui.

Bien souvent cette impression vient du fait qu'il est protégé par des lois.

Ainsi, je ne peux pas prendre un fruit à l'étalage d'un commerçant sans payer, car c'est du vol, ou encore, je ne peux pas entrer chez mes voisins et m'installer dans leur canapé, parce que je trouve leur salon agréable.

Il semble donc qu'autrui marque la limite de ma liberté.

Mais alors, les libertés s'entrechoquent-elles dans une lutte permanente ? Dans le même temps, c'est parce que je ma liberté est limitée par le respect que je dois à celle des autres et que l'Etat me garantie qu'entre tous les individus un traitement égal à cours, que je sais ma liberté garantie.

Mais alors, autrui est-il le garant ou bien la limite de ma liberté ? I. Autrui comme obstacle. "La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui" est-il écrit dans la "Déclaration universelle des droits de l'homme" de 1789.

Ce qui signifie que seule la liberté doit arrêter la liberté.

C e n'est qu'au nom de la liberté qu'il est admissible, légitime et nécessaire de poser des limites à la liberté.

C ette limitation mutuelle des libertés se base sur un principe de tolérance réciproque. Pourtant cette conception se fonde sur des présupposés clairement pessimistes puisque ici les libertés paraissent potentiellement liberticides et s'excluant l'une l'autre.

Trop de liberté tue la liberté.

Il est possible d'être trop libre et de ce fait d'user et d'abuser de sa liberté contre et envers autrui. Il existe donc un mauvais usage de la liberté qu'il convient de contenir dans et par la loi. De plus, si la liberté des uns est arrêtée par celle des autres, on risque de tomber dans un rapport de force de maîtrise et de servitude (Cf.

la dialectique du maître et de l'esclave chez Hegel).

Ainsi ma liberté sera d'autant plus menacée et limitée que l'autre parviendra à faire prévaloir la sienne.

La liberté risque alors d'être réduite à être l'expression d'un certain rapport de force. Rousseau nous explique qu'à l'état de nature les hommes étaient parfaitement libres, car ils ne se préoccupaient pas d'autrui.

A insi chacun vivait sa vie, se nourrissait à la terre sans jamais inhiber une seule envie.

Puis la liberté, en changeant d'état, a changé de nature.

En effet, à l'état de nature, la liberté d'un individu ne se souciait que d'elle-même, puis à l'entrée dans l'Etat, la liberté a été bâillonnée, on l'a limité, son champ d'action a rétrécit.

Il a fallu faire coïncider toutes ces libertés qui se rencontraient pour la première fois.

Les hommes entrant dans un contact qu'ils n'avaient jamais eu, de nouvelles organisations étaient nécessaires.

Ainsi la liberté naturelle était la liberté parfaite, car elle s'épanouissait sans entrave, tandis que la liberté civile est régit, soumise à des lois.

Mais est-ce bien ce que défend Rousseau ? L'auteur fait-il réellement l'éloge de la liberté naturelle au détriment de la liberté civile ? Il semble que non.

En effet, Rousseau recommande la liberté civile, car cette liberté, bien que plus petite est garantie. II. Autrui garant de ma liberté. Hannah Arendt va même plus loin, pour elle la liberté ne peut être que politique, autrement dit, elle n'existe pas sous un autre mode.

A insi elle défend qu'il n'y a pas d'autre liberté possible, que la liberté civile où chaque liberté s'épanouit dans une limite mutuelle.

La liberté n'est en rien individuelle, elle n'a cours qu'en tant qu'elle est partagée, qu'en tant qu'elle publique.

C'est parce que notre liberté est vue et qu'elle est reconnue qu'elle est liberté.

En effet, c'est parce qu'autrui délimite un champ de liberté et un champ de non-liberté (un champ où le déterminisme règne), que je peux savoir que je suis libre. A insi, L'on comprend qu'autrui est l'élément qui me permet d'être libre, mais aussi que c'est lui qui me garanti le cours inébranlable de ma liberté.

T ant que ma liberté est limitée par celle autrui, cela veut dire que ma liberté limite la leur et qu'elle a donc toute sa part d'existence.

Cependant, s'il arrive qu'un jour ma liberté ne soit plus limitée, et que je trouve le moyen d'agrandir son champ d'action, alors il faudra que je m'inquiète de ma propre liberté, car elle est désormais en danger.

M ais autrui limite-t-il vraiment ma liberté profonde ? III. Une liberté intrinsèque autonome. Kant, contrairement à A rendt (postérieur dans le temps) ne croit pas que la liberté soit publique, et dans le même temps il dit qu'autrui ne peut limiter ma liberté.

C omment est-ce possible ? Si l'on retire à autrui le caractère de garant de ma liberté, alors il devient limite et donc obstacle à ma liberté.

C omment donc autrui peut-il ne pas être garant et ne pas être obstacle ? L'auteur explique que c'est parce que ma liberté est intrinsèque.

Elle consiste en une volonté libre.

Ainsi autrui, qui n'a accès qu'à mon extériorité ne peut avoir d'influence sur mon intériorité.

Mais qu'est-ce qu'une volonté libre ? Consiste-t-elle à vouloir sans contrainte, tout ce que nos désirs appellent ? La réponse est négative.

Une volonté libre est une volonté autonome, autrement dit une volonté qui ne dépend que de celui qui la pense.

C 'est le libre arbitre le fait de vouloir indépendamment d'autrui et des préjugés, conformément au devoir.

Nous comprenons donc qu'une volonté libre est un principe de moralité.

A insi, l'on est libre lorsque l'on est moral.

De cette façon les autres ne sont pas une limite, puisque nous nous limitons nous-même grâce à notre volonté libre, et par ailleurs autrui n'est pas non plus garant, car nous sommes, nous et notre volonté libre, les meilleurs garants de notre liberté. En effet, pour Kant, le principe de la moralité réside dans l'autonomie, soit la faculté de se déterminer soi-même de par une législation rationnelle.

L'homme est lié à son devoir par une loi qui ne lui est pas extérieure.

A ucun intérêt ne vient le forcer à faire son devoir, aucune force étrangère à sa propre volonté ne vient le contraindre. Si le devoir procédait d'une contrainte, l'homme ne serait pas libre mais hétéronome, c'est-à-dire sous la dépendance d'une loi qui ne procède pas de lui-même.

Le devoir ne se définit que par l'autonomie de la volonté.

Être libre et moral, c'est agir conformément à sa propre volonté législatrice universelle. C ette loi du devoir, bien qu'en nous, vise l'universalité.

Le principe suprême du devoir est inconditionné et absolu.

La volonté n'y est pas intéressée, et elle n'est pas non plus motivée par la crainte d'un châtiment ou d'une sanction s'il y a désobéissance.

Dans l'accomplissement du devoir, la volonté est fondée sur un principe d'autonomie : "L'autonomie de la volonté est cette propriété qu'a la volonté d'être à elle-même sa loi (indépendamment de toute propriété des objets du vouloir).

Le principe de l'autonomie est donc : de choisir de telle sorte que les maximes de notre choix soient comprises en même temps comme lois universelles dans ce même acte de vouloir." Conclusion : - Il semble que la vraie liberté soit la liberté naturelle, contrairement à la liberté civile qui n'est que la soumission à des lois. Pourtant, c'est parce que la liberté est publique (étatique) qu'elle est assurée et qu'elle perdure. Enfin, autrui n'est ni un obstacle, ni un garant de notre liberté, car cette dernière nous est intrinsèque : c'est la volonté libre.. »

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