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Le progrès technique implique-t-il un progrès moral ?

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« Termes du sujet: PROGRESSER /PROGRÈS: * Progresser: évoluer du moins bien vers le mieux, (s') améliorer. * Progrès: 1) Passage graduel du moins bien vers le mieux, évolution dans le sens d'une amélioration.

2) Le Progrès: marche en avant de la civilisation, par le biais du développement des sciences et techniques. TECHNIQUE Tout ensemble de procédés pour produire un résultat utile.

La technique moderne s'appuie sur la science; mais elle s'en distingue puisque la science est un effort pour expliquer ce qui existe tandis que la technique cherche à produire ce qu'on souhaite qui soit — qui n'est pas.

La technique peut se définir comme un vouloir, incarné en un pouvoir par l'intermédiaire d'un savoir. Comme adjectif: par opposition à esthétique, qui concerne des procédés susceptibles d'être développés et transmis, et non des dons ou capacités innées. Morale: La morale est l'ensemble des devoirs qui s'imposent à l'être humain, en tant qu'être raisonnable, et lui commandent le respect de l'humanité en lui comme en autrui. Il faut distinguer les devoirs moraux, universels et absolus, des devoirs sociaux, variables et relatifs. A.

L'homme maîtrise-t-il le développement de la technique ? • Cette question traverse toute la philosophie depuis le projet cartésien d'une humanité contrôlant techniquement la nature.

Les progrès incessants de la technique et leurs conséquences peuvent-ils rester sous le contrôle permanent de l'homme, ou peuvent-ils lui échapper, se développer indépendamment de la volonté humaine ? • Les philosophes du siècle des Lumières croyaient au progrès technique comme au progrès moral — à l'exception de Rousseau qui a tout de suite compris l'ambivalence du progrès technique.

Le XIXe siècle accentua cette idée, en rationalisant de plus en plus les méthodes de travail, en instrumentalisant de plus en plus les tâches.

Mais c'est aussi au XIXe siècle que des philosophes tels que Marx, Proudhon, Engels mirent en évidence les dangers d'une technique « inhumaine » qui ne va pas de pair avec le progrès moral. • À notre époque, il est devenu inimaginable de vivre sans techniques.

Il est absurde de vouloir retourner à un soidisant « âge d'or » d'avant la technique (pensez au servage, au manque d'hygiène, etc.).

Nous sommes désormais confrontés à ce paradoxe : la technique, qui a amélioré les conditions de vie des hommes, est devenue si complexe qu'on a l'impression que la technologie, qui sait maintenant maîtriser la nature, instrumentalise aussi l'homme. Technique et humanisme n'évoluent pas ensemble. • Devant les dangers que font courir à l'humanité les progrès de la technique, on peut donc se demander si l'homme a plein contrôle sur ce qu'il produit, s'il est capable, aujourd'hui, de stopper, de modifier, ou de faire prendre une autre direction au développement de la technique.

Ou s'il est irrémédiablement « envahi » par ses propres inventions, dépassé par elles. • « Le monde est plein de dangers, mais aucun n'est plus formidable que l'homme.

» Voilà l'avertissement que nous adressait le poète tragique grec Sophocle, il y a 2 500 ans.

Pourquoi ? Parce que seul l'homme agit sur la nature, seul il fabrique ce que la nature ne lui procure pas.

Les accidents survenus dans les centrales nucléaires, les armements militaires et leurs panoplies d'armes chimiques, bactériologiques, le défrichement intempestif des grandes forêts, la pollution, les autoroutes de l'information, et tous les « gadgets » qui ont envahi notre vie quotidienne — et dont nous ne pouvons plus que difficilement nous passer, tels la télévision, le four à micro-ondes, le téléphone portable, etc.

— nous plongent au coeur même de cette interrogation : L'homme maîtrise-t-il vraiment cette prolifération technique ? Nous posons ici la question morale de la conduite humaine, mais aussi celle de la finalité de la technique. B.

La technique au péril du genre humain ? • Si l'humanité a progressé grâce au développement considérable de la technique et si celle-ci nous a apporté de multiples bienfaits, comment se fait-il que nous ne soyons pas heureux ? L'homme aurait-il du mal à contrôler ses inventions ? La technique, facteur indéniable de civilisation, pourrait-elle déshumaniser l'homme ? L'homme en auraitil perdu le contrôle ? Le développement de la technique moderne, son gigantisme (cf.

le film Métropolis, de Fritz Lang, 1926 ; le roman d'Aldous Huxley, Le Meilleur des mondes, 1932) et son caractère « inhumain » montrent que la technique a échappé au contrôle humain.

Mais est-ce la technique elle-même qui crée ces caractères ou ne fait-elle que développer un trait préexistant ? • Il y a sans doute plusieurs façons de concevoir le changement que la technique introduit dans notre vie et dans notre civilisation 1.

Accepter la technique, c'est-à-dire la louer, ou rejeter cette « barbarie » technique en en appelant à l'humain. Mais une telle position semble bien utopique.

Par exemple, si nous détruisions les centrales nucléaires pour ne plus utiliser que l'énergie solaire – ce qui est techniquement possible – que ferions-nous de tous les déchets radioactifs pour des milliers d'années, que ferions-nous du « coeur » de ces centrales nucléaires ? Continuer à développer des centrales nucléaires semble inacceptable mais les éliminer l'est tout autant. 2.

Essayer de définir les conditions de ce changement : comment le monde est-il devenu un monde de moyens ?. »

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