Le principe de sélection naturelle s'applique-t-il à l'homme ?
Extrait du document
«
Sélection naturelle
Concept de la théorie de Darwin, selon lequel seules les variétés les plus résistantes survivent dans
l'environnement naturel.
Théorie selon laquelle toute mutation entraînant une différenciation de l'espèce
considérée subit une sélection, lui permettant ou non d'être transmise à des descendants.
Les mutations permises sont supposées être bénéfiques à l'espèce en question.
La sélection naturelle est
supposée expliquer l'absence d'animaux gravement handicapés ; pourtant, l'espèce humaine connaît de graves
handicaps, sans qu'il y ait pourtant de sélection apparente ; ceci peut s'expliquer du fait que dans le monde
purement animal, la mère ne s'occupe pas du petit handicapé (si elle ne le dévore pas !), tandis que les
hommes s'occupent indifféremment de leurs petits avec soin.
[L'homme est, de toutes les créatures vivantes,
celle qui a atteint le niveau d'évolution le plus complexe.
Cela ne signifie pas qu'il échappe aux lois expliquant
l'adaptation des espèces au milieu naturel.]
Le principe de sélection naturelle a une portée universelle
Darwin, au cours de son périple autour du monde, a eu l'occasion d'observer des quantités d'espèces animales
et végétales.
Ces observations lui ont permis de poser un principe valable pour l'ensemble du vivant: la vie ne
retient que les innovations qui permettent une meilleure adaptation au milieu naturel.
Le concept central du darwinisme est celui de sélection naturelle.
Les conditions de possibilité de la sélection
sont :
· L'existence d'une matière à sélection, à savoir l'existence de variations individuelles.
· Le fait que les individus varient imperceptiblement d'une génération à l'autre.
La variation ne concerne pas
seulement les individus mais également les générations.
· Ces variations en s'accumulant peuvent produire à long terme une espèce nouvelle.
Les caractères innés
sont donc héréditaires.
· L'existence d'une concurrence vitale.
Le milieu (milieu physique et milieu biologique) ne peut sélectionner les
individus que s'il existe entre eux une lutte.
Survivre est difficile et seuls les plus aptes y parviendront.
Comment s'effectue la sélection naturelle ? L'évolution des espèces est l'effet de deux causes qui sont - le
milieu et la variabilité c'est à dire l'existence de variations individuelles congénitales, innées et donc
indépendantes du milieu.
Pour Darwin, l'être vivant ne s'adapte pas à son milieu.
Il est adapté ou ne l'est pas.
Ceux qui sont de fait adaptés vivent plus longtemps, se reproduisent davantage et transmettent à leurs
descendants leurs caractères innés favorables à la survie (cf.
exemple du Loup dans le texte photocopié).
Il
faut bien retenir l'idée selon laquelle cette sélection naturelle est un mécanisme aveugle.
Aucune fin ne vient
régler cette sélection allant de la bactérie à l'homme.
Cette sélection est le résultat du hasard au sens où :
1° Les espèces actuellement existantes, l'homme compris, ne sont pas l'effet d'un plan de la Nature et d'une
finalité à l'oeuvre dans la nature.
2° Les espèces actuelles ne sont pas nécessaires mais contingentes.
Elles
auraient pu ne pas être.
Par exemple, le changement de climat donnant lieu à l'extinction des dinosaures
aurait pu ne pas se produire (phénomène volcanique intense ou chute d'un météorite) et les mammifères
auraient pu ne pas se développer à leur place.
"Aurai(en)t pu" signifie que le contraire n'implique pas
contradiction.
Ceux qui ont survécu sont ceux étaient les mieux adaptés à ce milieu là.
Dans un autre milieu,
leurs différences individuelles auraient été nuisibles.
Ils ne sont pas en soi "les meilleurs".
Leur aptitude à
survivre est la rencontre hasardeuse d'un milieu et de caractères innés.
Telle est la définition du hasard :
intersection de deux séries de causes et d'effets indépendantes c'est à dire dont l'intersection n'est pas
nécessaire.
La théorie de Darwin explique l'évolution à partir du hasard (intersection) et de la nécessité (séries de causes
et d'effets) sans recourir aux causes finales.
Ainsi l'adaptation n'est pas un but mais un résultat.
"On peut ( ...
) se demander comment les variétés, que j'ai nommées des espèces naissantes, se
transforment plus tard en des espèces bien distinctes, qui, dans les cas les plus nombreux, diffèrent les
unes des autres beaucoup plus que ne le font ordinairement les variétés d'une même espèce; comment
aussi se forment ces groupes d'espèces qui constituent ce que l'on appelle des genres distincts et qui
diffèrent les uns des autres plus que les espèces de chaque genre ne diffèrent entre elles.
Tous ces effets
résultent de la concurrence vitale.( ...
)
Grâce au combat perpétuel que tous les être vivants se livrent entre eux pour leurs moyens d'existence,
toute variation, si légère qu'elle soit, et de quelque cause qu'elle procède, pourvu qu'elle soit en quelque
degré avantageuse à l'individu dans lequel elle se produit en le favorisant dans ses relations complexes avec
les autres êtres organisés ou inorganiques, tend à la conservation de cet individu et, le plus généralement,.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Texte 1 : « Homme est tu capable d’être juste ? »
- « L’homme est un bipède sans plumes » DIOGÈNEDE SINOPE
- « L’homme n’est jamais moins seul que lorsqu’il est seul » CICÉRON
- « La loi de l’homme est la loi du langage » JACQUES LACAN
- Le bois dont l'homme est fait est si courbe qu'on ne peut rien y tailler de droit. Kant