Le philosophe vit-il dans les nuages ?
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PREMIERE CORRECTION
Discussion : L'image que l'on peut donner du philosophe qui vit hors du monde est aussi ancienne que la philosophie
elle-même.
Déjà Aristophane, dans Les Nuées, mettait en scène un philosophe en train de compter les sauts d'une
puce, afin de le ridiculiser.
Et Calliclès, chez Platon, disait que la philosophie devait être une activité réservée aux
jeunes gens, comme s'il s'agissait d'une fantaisie enfantine !
I.
On pourrait affirmer que le philosophe n'est pas de ce monde de par son activité.
Car la vocation de la philosophie
est d'analyser le monde sensible et pour ce fait elle doit nécessairement prendre une certaine distance par rapport à
lui.
Elle se met en recul afin de mieux pouvoir l'observer et le comprendre.
Ainsi la philosophie a pour rôle de se
détacher de l'opinion, elle ne doit pas respecter l'évidence et par conséquent le monde sensible.
II.
Mais ce n'est pas parce que le philosophe n'est pas de ce monde de par son exercice qu'il ne le connaît pas.
Au
contraire c'est parce qu'il ne s'inscrit pas dans l'opinion et dans le monde qu'il est le seul capable de le comprendre
et de l'analyser.
Le philosophe est donc capable de penser le monde grâce à la distance qu'il a prise par rapport à
lui.
Si l'on prend l'exemple de Montaigne qui a fait tabula rasa de toutes les connaissances qu'on lui avait enseigné
est l'exemple même du philosophe qui pour penser le monde a besoin de tout remettre en question.
Ainsi il ne se
contente pas d'appliquer son savoir mais de la mépriser afin de l'améliorer.
Conclusion :
On constate que toute pensée est rupture, toute pensée est création d'un monde à part.
SECONDE CORRECTION
A regarder dans les astres, on ne voit plus la réalité quotidienne
Platon rapporte que Thalès se plaisait à observer les astres.
Les yeux perdus dans le ciel, il tomba dans un
puits.
Une servante se moqua de lui, disant qu'il se préoccupait des étoiles, et non de ce qui se passait sous
ses pieds.
Cette anecdote traduit bien l'image que l'on se fait du philosophe.
C'est un être perdu dans ses
pensées, qui vit en dehors de la réalité.
L'homme mûr doit se détacher de la philosophie
0n reconnaît volontiers que l'étude de la philosophie forge l'esprit.
Mais pourquoi prolonger cette étude alors
qu'il est temps, l'âge adulte venu, de s'occuper de choses sérieuses ? C'est ce que pense un sophiste grec du
nom de Calliclès.
Devant Socrate, il affirmera qu'un homme d' âge mûr qui pratique encore la philosophie est
ridicule.
Pratiquer la philosophie n'a de charme que si l'on s'y livre avec modération dans la jeunesse; poursuivie audelà, elle devient une calamité, faisant du philosophe un étranger à toutes les choses qu'il faut connaître afin
de devenir bien élevé et socialement considéré.
A l'âge mûr, un philosophe se remarque par son ignorance des
lois de la Cité; peu doué pour traiter des affaires publiques et privées, sa connaissance de l'homme "tel qu'il
est", sujet aux passions et en quête des plaisirs et des divertissements, est quasiment nulle.
Sans ambition, ne
visant aucune "publicité", il porte à rire par sa gaucherie et sa maladresse en public.
La philosophie ne peut
servir qu'à la prime éducation car ses débats forment l'esprit, mais elle est indigne de l'homme parvenu à la
maturité.
Le philosophe est détestable quand il fuit la compagnie de ses semblables, quand il méprise les
préoccupations ordinaires et quotidiennes de l'existence, quand il refuse de s'illustrer d'une quelconque façon.
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