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Le philosophe est-il un sceptique ?

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« Termes du sujet: PHILOSOPHIE La philosophie, selon Pythagore, auquel remonte le mot, ce n'est pas la sophia elle-même, science et sagesse à la fois, c'est seulement le désir, la recherche, l'amour (philo) de cette sophia.

Seul le fanatique ou l'ignorance se veut propriétaire d'une certitude.

Le philosophe est seulement le pèlerin de la vérité.

Aujourd'hui, où la science constitue tout notre savoir et la technique, tout notre pouvoir, la philosophie apparaît comme une discipline réflexive.

A partir du savoir scientifique, la visée philosophique se révèle comme réflexion critique sur les fondements de ce savoir.

A partir du pouvoir technique, la sagesse, au sens moderne se présente comme une réflexion critique sur les conditions de ce pouvoir. Problématique: Le scepticisme est un courant qui traverse de part en part l'histoire de la philosophie, et qui ne se limite pas à la période de l'Antiquité.

La permanence d'un "camp sceptique" à travers le développement de la réflexion philosophique n'est-elle pas un indice sûr de l'identité profonde entre scepticisme et philosophie ? Certes, on rétorquera facilement que face aux contestations des sceptiques, se sont toujours dressées les prétentions des "philosophes dogmatiques".

A mieux analyser toute philosophie, on peut constater que le point de vue sceptique y prend peutêtre sa place comme un moment, une étape indispensable, même si cette étape est destinée, plus ou moins rapidement à être dépassée. Introduction Le philosophe apparaît volontiers comme un sceptique dans la mesure où il se défie de tout jugement hâtif, des opinions et préjugés courants, et semble ainsi ne croire ni à Dieu ni à Diable.

L'assentiment qu'il donne à une idée quelconque semble même retenu : le philosophe serait l'homme des arrières-pensées.

Il peut même se montrer ironique, voire cynique, c'est-à-dire sans illusions.

Il est vrai qu'on ne prête qu'aux riches : le philosophe n'est-il pas en partie responsable de cet état de choses ? Il lui faut alors se démarquer de l'attitude sceptique et montrer qu'il n'est pas ce qu'il paraît être, et que le scepticisme n'est pas ce qu'on croit. I - La philosophie comme critique du savoir a) A cet égard, le philosophe a fort à faire : la vision spontanée qu'on a de lui n'est pas nouvelle, puisque Platon et Aristophane la décrivaient déjà très précisément — pour des raisons différentes il est vrai : si Aristophane dépeint un Socrate ridicule vivant dans les nuées, c'est pour terminer sur un appel au meurtre.

Platon dépeint l'attitude philosophique pour en montrer les limites mais surtout pour mettre en lumière ce qui est visé par le philosophe : la sagesse comme savoir théorique, ce qui suppose une rupture avec l'esprit simplement pratique.

La conception spontanée du philosophe est celle d'un incapable qui vit dans les nuages, comme Thalès qui, regardant les étoiles, tombe dans le puits qui se trouve devant lui.

Il y a donc un ridicule de la vie contemplative, qui est d'ignorer les choses les plus banales : quand on prétend aimer la sagesse, comment peuton être aussi ignorant ? b) Le philosophe peut bien tenter de se justifier, jamais il n'échappe à ce reproche, d'autant plus que, fait aggravant, il prétend démontrer à ses contemporains qu'ils vivent dans l'erreur et l'illusion et que lui, le philosophe, vit dans la réalité.

Dès lors, le philosophe peut être considéré comme un sceptique universel, qui met tout en doute et n'adhère à aucune doctrine. II - Scepticisme et philosophie a) Ajoutons enfin que les philosophes ne sont même pas d'accord entre eux : ils constituent des sectes et se déchirent mutuellement.

Épicure fulmine contre Platon, les Stoïciens rejettent et l'épicurisme et le platonisme, Aristote critique Platon et tous ses prédécesseurs ; la philosophie ne semble donc pas un lieu de paix.

Cet état de choses surprenait beaucoup les grecs : qu'une école philosophique se nomme école sceptique pour douter des doctrines philosophiques n'a donc rien pour surprendre.

La critique sceptique de la philosophie a consisté à montrer que la prétention des uns et des autres de détenir la vérité était illusoire, car les philosophes élaborent leurs doctrines sur des principes qui ne peuvent jamais être démontrés : autant dire qu'ils bâtissent sur du sable, et que la sagesse ne consiste pas à développer un impossible savoir, mais à suspendre son jugement sur le vrai et le faux. b) La philosophie a immédiatement vu le danger : sa réfutation du scepticisme a consisté à montrer que le scepticisme était inconséquent, puisqu'il fait une vérité de sa négation de toute vérité, et que par conséquent il rend impossible l'énonciation de sa propre thèse.

Le sceptique n'est ainsi que celui qui, constatant la variabilité des opinions et des choses, se tient au refus de toute affirmation comme de toute négation. III - Scepticisme et criticisme. »

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