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Le collectivisme est-il la négation de l'individu ?

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« Introduction Le collectivisme est un système fondé sur la mise en commun : le terme vient du latin collectus qui signifie rassemblé.

Le collectivisme peut désigner l'organisation d'un Etat, mais aussi de groupements plus restreints : associations, coopérations ouvrières, communautés villageoises ; il peut être politique ou économie : le collectivisme politique implique que les moyens de décisions se font au nom de la majorité, les démocraties sont par exemple collectivistes.

Le collectivisme économique quant à lui est caractérisé par la mise en commun des moyens de production : c'est le cas des régimes communistes, où les terres et les usines sont en la possession de l'Etat.

Cela répond à un certain idéal de justice social, d'égalité.

Le collectivisme économique comme le collectivisme politique sont donc en un sens fondés sur le soucis de l'individu.

On peut en effet définir l'individu comme l'être ayant une existence propre, possédant une unité de caractère, or, dans une démocratie, c'est au nom de la liberté de chacun que le bonheur du tout est remis au main de la majorité et dans un régime communiste, c'est au nom de l'égalité des individus que les moyens de production sont collectifs. Pourtant, le collectivisme suppose que l'on subordonne les individus à un tout : dans un régime démocratique, l'individu ne peut-il pas se sentir oppressé par la majorité ? Si ses convictions politiques ne sont pas conformes à ce qui est choisi, il pourra justement ressentir le collectivisme comme une négation de son individualité propre, tout comme dans le collectivisme économique l'individu peut se sentir dépouillé de ses biens et des fruits de son travail au nom de l'égalité.

Le collectivisme suppose donc les individus ne soient plus considérés dans leur unicité, mais comme membre du tout, ils peuvent alors se sentir lésés, avoir l'impression que c'est leur individualité propre qui niée, qu'on refuse de les prendre en compte.

Le collectivisme est-il donc fondé sur la valeur accordée à l'individu, ou au contraire, nie-t-il l'individu au nom de la collectivité ? I.

Le collectivisme suppose que les individus soient considérés comme les membres d'un corps social A.

Le corps social : le collectivisme, économique ou politique, passe par la formation d'une collectivité au nom de laquelle les décisions sont prises.

Dans le cadre politique, on parle alors de « corps social » ou de « corps politique », qui est le tout formé par l'ensemble des individus.

Les intérêts privés des individus doivent donc y être subordonnés.

Dans la théorie du contrat social écrite par Rousseau, les individus donnent au Souverain tout ce qui lui est nécessaire, y compris leurs biens propres.

Cela ne nie pas pour autant l'individu, puisque celui-ci ne peut vivre conformément à sa nature que s'il est libre, or la liberté ne peut être garantie que par la constitution politique. Même quand les intérêts des individus semblent être sacrifiés au profit des intérêts collectifs, il n'en demeure pas moins que l'individu n'est pas nié, puisque c'est au nom de ce qu'il est par essence – libre – que la collectivité, ici l'Etat, doit être maintenue.

Au yeux de Rousseau, le collectivisme est donc la promotion de la vraie nature l'individu, et s'il faut parfois contraindre l'individu à suivre la loi dictée par le tout, ce n'est rien d'autre que « le forcer à être libre », c'est-à-dire le forcer à se plier aux règles d'une communauté politique qui peut seule lui garantir la liberté. B.

le problème politique de la démocratie.

Le problème, c'est que la démocratie, qui consiste à donner le pouvoir au peuple, peut devenir une dictature de la majorité.

Rien ne garantit en effet que la majorité fait des choix justes.

Le problème pour Rousseau, et pour tous les défenseurs de la démocratie, c'est que si la formation politique tient sa légitimité du fait qu'elle respecte la liberté des individus, elle doit ne doit jamais représenter des intérêts particuliers, mais toujours des intérêts généraux.

Les lois ne doivent pas être votées afin d'en avantager certains, mais en fonction de ce qui est le mieux pour le corps social.

Cela suppose donc négation des intérêts individuels, mais non des l'individu. C.

la volonté de tous et la volonté générale.

Rousseau, dans le Contrat Social (II, 3) distingue la volonté générale, qui vise le bien commun et qui sert donc un collectivisme, et la volonté de tous, qui n'est que la somme des intérêts particuliers, mais ne vise pas nécessairement le bien commun.

Mais comment faire pour qu'un vote effectué à la majorité puisse représenter autre chose que des intérêts particuliers, puisque ce ne sont que les individus particuliers qui prennent part au vote ? Selon Rousseau, les petites différences que entre un individu et un autre vont s'annuler.

Mais pour cela, il est essentiel que ce soit des votes absolument individuels qui s'expriment, et non des votes groupés (comme c'est le cas quand il y a des partis), car alors les différences ne seraient plus infimes.

Le vote à la majorité ne peut donc représenter la volonté générale qu'à condition d'être individuel. ROUSSEAU : l'État, expression de la volonté générale Selon Rousseau, les hommes sont contraints de s'associer pour survivre.

Le problème est de « trouver une forme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun s'unissant à tous, n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant ».

Sa solution, c'est le contrat social.

Rousseau l'énonce ainsi : « Chacun de nous met en commun sa personne et toute sa puissance sous la suprême direction de la volonté générale, et nous recevons en corps chaque membre comme. »

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