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Le besoin de sécurité est-il compatible avec le besoin de liberté ?

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« PROBLEMATIQUE DE L'ELEVE: On fait souvent de la sécurité une valeur politique essentielle.

En effet, ne pas vivre en sécurité, c'est être amené à risquer sa vie à tout moment, à craindre la mort violente et à avoir peur pour ses biens.

C'est une telle situation que Hobbes décrit comme étant l'état de nature, état de guerre de tous contre tous et de chacun contre chacun.

Dès lors, rechercher la sécurité, la désirer, c'est rechercher un état dans lequel on peut vivre en paix sans avoir rien à redouter.

Pourtant, un tel état, peut avoir comme condition la suppression de la liberté.

En effet, un Etat sécuritaire implique que de nombreuses limites sont imposées.

Là encore, vous pouvez vous reporter aux analyses de Hobbes qui montre que dans l'Etat civil ne reste de liberté que là où il n'y a pas de loi.

Il semble donc qu'il y ait une contradiction entre la liberté et la sécurité.

Rechercher la sécurité peut conduire à une forme d'aliénation.

Rousseau au livre 1 Du Contrat social le note lorsqu'il dit au chapitre 4 qu'on est bien en sécurité au fond d'un cachot.

Faut-il alors penser qu'un choix est nécessaire entre la sécurité et la liberté ? Vous pouvez alors revenir ici sur la notion de liberté et montrer qu'elle ne s'oppose pas nécessairement à celle de loi.

La question est de savoir ce qu'on considère comme étant la principale valeur politique.

Affirmer que la sécurité est la principale valeur politique risque de se faire au détriment de la liberté, mais vouloir un Etat libre n'implique pas nécessairement la présence d'une insécurité constante.

Ici, les analyses de Rousseau peuvent vous être utiles. [La sécurité est incompatible avec la liberté.

L'homme doit sacrifier une partie de sa liberté pour pouvoir vivre en sécurité.

Dans l'état de nature, l'homme a un maximum de liberté mais un minimum de sécurité. Dans l'état civil, l'homme a un minimum de liberté pour un maximum de sécurité (Hobbes).] « Aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tienne tous en respect, ils sont dans cette condition qui se nomme guerre, et cette guerre est guerre de chacun contre chacun.

Car la guerre ne consiste pas seulement dans la bataille et les combats effectifs ; mais dans un espace de temps où la volonté de s'affronter en des batailles est suffisamment avérée : on doit par conséquent tenir compte, relativement à la nature de la guerre, de la notion de durée, comme on tient compte, relativement à la nature, du temps qu'il fait.

De même en effet que la nature du mauvais temps ne réside pas dans une ou deux averses mais dans une tendance qui va dans ce sens, pendant un grand nombre de jours consécutifs, de même la nature de la guerre ne consiste pas dans un combat effectif, mais dans une disposition avérée, allant dans ce sens, aussi longtemps qu'il n'y a pas d'assurance du contraire.

Tout autre temps se nomme paix.

» Hobbes , « Léviathan », chapitre XII.. »

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