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Le beau est-il toujours surprenant ?

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« La tâche de la science est de produire des objets pouvant aider les hommes dans leur quotidien à appréhender le monde et à avoir une plus grande mainmise sur lui.

Or, l'art lui n'a pas comme visée de produire un objet, quelque chose de palpable, au contraire l'art produit du beau c'est-à-dire quelque chose que l'on ne peut pas prendre dans les mains mais quelque chose que l'on ressent.

Ainsi nous pouvons dire que la seule fin de l'art est l'œuvre et plus particulièrement la beauté de l'œuvre.

De cette manière, la tâche de l'art n'est donc pas de nous donner des objets mais de nous toucher, de susciter une émotion à travers la beauté.

Vers le XVIIIème siècle, les artistes et philosophes avaient marqué cette distinction entre technique et art en fondant une nouvelle discipline sous l'œil de Baumgarten, qui se nomme depuis « esthétique ».

L'esthétique est la science du beau, les recherches concernant la beauté avec la question récurrente : qu'est ce que le beau ? On peut se poser la question : car si l'art cherche à nous faire éprouver le beau, la jouissance esthétique, comment se manifeste le beau ? Le beau nous atteint-il directement ou doit-on répondre de la surprise pour le ressentir ? En d'autres termes, le beau est-il surprenant ? I : le beau est subjectif: L'expérience de la beauté est une expérience qui se vit à titre individuelle : mon voisin n'a pas la même définition de la beauté que celle que je peux émettre.

D'où la difficulté de donner une définition rigide au terme de beauté.

Pour Platon, le beau était quelque chose qui se trouvait dans le monde intelligible, au rang des Idées comme le Bien, la Vérité…Et donc éloigné de ce fait du monde sensible, de l'homme.

Or, au XVIIIème, les philosophes se détournent vite de cette scission établit par Platon et Emmanuel Kant par exemple, va replacer la notion de subjectivité au centre des débats des débats d'esthétique.

Ainsi, pour le philosophe Allemand, le beau est « l'objet d'une satisfaction désintéressée ».

Ce qui prétend à dire que le sujet n'a pas d'intérêt avant de rencontrer la beauté, il ne s'attend à rien.

Cette sensation de beauté n'apparait alors que lorsque nous ressentons un accord et un plaisir liés à l'objet que nous percevons sans que ce soit pour autant des mobiles sensibles ou des intérêts conceptuels qui nous déterminent à le faire.

L'idée du beau repose donc sur nos facultés personnelles et ne sont pas détachées de nous : c'est l'être qui perçoit qui ressent la beauté en lui : c'est le produit du libre jeu entre notre entendement et notre imagination (Kant) LE beau est donc dépendant de notre faculté de juger, de la faculté du sujet en tant qu'il est un être pensant : le beau doit être pensé dès lors comme élément subjectif mais non relatif puisque le beau est ce qui plait « universellement et sans concept » Kant distingue « la beauté libre » c'est-à-dire celle qui n'est déterminée par aucun intérêt ni par aucun concept, de la « beauté adhérente » en tant qu'elle est déterminée par un jugement d'opinion.

Ainsi, si la beauté est une affaire de subjectivité et donc qu'elle est propre à chacun, le sentiment éprouvé lorsqu'elle s'affirme devant nous répond à nos gouts personnels.

Je ne vais pas être surpris de trouver telle ou telle chose belle si cette chose porte en elle toutes les caractéristiques susceptibles de correspondre à mes critères de beauté.

Or, mon ami qui se trouvera avec moi lors de ma jouissance esthétique face à un tableau ne va pas forcément y adhérer et ressentir la même chose : il sera peut être surpris en voyant que je trouve le tableau beau mais lui n'aura aucune émotion de beauté qui le transpercera.

La beauté est donc affaire de subjectivité, et elle ne surprend pas le sujet qui retrouve dans l'œuvre tous les critères qu'il porte en lui concernant la beauté. Au début de la « Critique du jugement » Kant propose quatre définitions du beau qui définissent le plaisir éprouvé et partent donc du sujet et non de l'objet. · Première définition : « Est beau l'objet d'une satisfaction désintéressée ». La satisfaction est désintéressée, ce qui signifie que nous ne pouvons l'éprouver que si nous sommes dans un certain état d'esprit par rapport à l'objet.

Kant ne veut pas dire que la beauté ne nous intéresse pas, que nous sommes indifférents mais que le plaisir esthétique naît lorsque nous n'avons pas le souci de l'utilité (celui qui va en mer dans le seul but de pêcher, qui porte sur elle un regard de technicien, n'éprouvera pas de plaisir esthétique), de l'agréable ( celui qui porte un regard lubrique sur un Nu, éprouve une satisfaction charnelle qui est d'un autre ordre que la satisfaction esthétique), du bien ( celui qui apprécie une œuvre engagée en raison de son caractère moral, éprouve une satisfaction morale qui n'est pas esthétique).

Le beau n'est ni l'agréable ni le Bien.

Certes une satisfaction peut être morale et esthétique, les deux ne s'excluent pas mais en tant qu'esthétique, elle n'est pas morale.

A l'encontre de Platon, Boileau, Hegel, Kant affirme que le beau n'est pas le vrai.

Mais il n'est pas non plus le pur sensible puisque le beau ne se réduit pas à l'agréable bien que satisfaction esthétique et sensuelle ne s'excluent pas.

Et de cela Hume ne peut rendre compte.

De même qu'une œuvre d'art immorale peut être belle, de même, peut l'être une œuvre désagréable, qui nous déchire et bouleverse.

Et inversement, une musique agréable (par les sonorités, le passé qu'elle évoque) n'est pas belle pour autant bien que nous ayons tendance à confondre beauté et agrément.

Par conséquent, le plaisir esthétique est le seul plaisir libre.

Il n'est pas l'effet de la satisfaction de quelque chose, du besoin du corps ou d'une impératif de la raison.

Libre parce que désintéressé. · Deuxième définition : « Est beau ce qui plaît universellement sans concept ». Ø « Ce qui plait universellement »: Le fait que cette satisfaction soit universelle, valable pour tous découle de. »

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