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Le beau artistique est-il l'expression d'une idée ?

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« Le beau artistique est-il l'expression d'une idée ? Le beau est ce qui provoque le sentiment esthétique.

Et si le beau naturel renvoie à la production de la nature, seule le beau que nous qualifions d'artistique est issu d'une activité de l'esprit humain.

Que cette activité puisse exprimer une idée, c'est-à-dire qu'elle ait une signification, cela n'est pas évident, car l'art est un produit inerte, qui ne semble pouvoir dire de lui-même quelque chose. En effet comme nous le verrons en premier lieu l'art est souvent plate imitation de la nature.

A cet égard éloigné de la vérité des choses, de leur idée il ne saurait exprimer quelque chose, dans la mesure où il ne fait que nous éloigner de la vérité. Et pourtant l'art suscite en nous un sentiment esthétique qui est bien distinct de l'agréable, c'est-à-dire de ce qui ne plaît qu'au sens, et ce sentiment en droit prétend à l'universalité.

N'est-ce donc pas que le beau artistique est en somme un idéal que chacun forge en soi ? N'y a-t-il pas un idéal du beau, ou une idée du beau certes difficile à atteindre mais qui est présente en chacun de nous ? Enfin, si l'art ne saurait être réduit à sa dimension sensible, ne faut-il pas voir dans l'art une signification ? L'art n'est-il pas d'ailleurs la manifestation sensible de l'idée ? L'art ne participe que de loin à l'être, il est avant tout illusion Pour Platon, l'idée existe en soi, indépendamment de la connaissance que les hommes en ont.

L'idée est toute intelligible et constitue l'essence de l'être.

Mais un art comme la peinture façonne des représentations qui éloignent l'âme de la vérité.

Ainsi Platon explique au cours du livre 10 de La république que alors que les paysans travaillent à reproduire les êtres naturels, certes périssables mais nécessaires pour notre subsistance, que les artisans produisent des objets précaires mais utiles à la vie domestique et économique, les artistes ne produisent rien que des apparences.

La représentation de l'œuvre d'art est ainsi assimilée au reflet d'un miroir capable de réfléchir l'image de toutes choses.

Jugé ontologiquement, l'art de l'art ne compte pour rien : l'œuvre d'art est un semblant de réalité comme l'image du miroir.

Elle est même encore plus illusoire.

Tandis que le miroir réfléchit un objet présent, l'œuvre d'art produit l'illusion de la chose en son absence même.

Ainsi comme il l'explique au cours de ce même livre : il faut distinguer entre le lit en soi (l'Idée du lit), modèle intelligible originaire, l'objet lit produit par l'artisan à son image, et l'image de lit reproduit par l'artiste en imitant l'objet.

Ainsi le tableau du peintre est éloigné de trois degrés du lit véritable.

Or, tout ce qui n'est pas idée est image, et être image c'est participé de l'être, donc être en déficit d'être.

Et être image de ce qui est déjà image c'est être un quasi néant. Ce qu'il y de dangereux dans l'art c'est qu'il n'est pas sans effet sur l'âme de chacun.

En effet, l'art est ce par quoi l'apparence impose l'illusion, l'apparence se fait simulation, et il en résulte des productions de croyances, d'opinions : « toutes les œuvres de ce genre (poésie imitative) causent la ruine de l'âme de ceux qui les entendent s'ils n'ont pas l'antidote, c'est-à-dire la connaissance de ce qu'elles sont réellement » (République, 509e ). L'idéal régulateur du beau Pour Kant, l'idée ou idéal c'est ce que la raison produit lorsqu'elle s'efforce de penser au-delà de la diversité des représentations subjectives, l'existence, l'existence du monde par delà la diversité des phénomènes. Dans l'esthétique est elle un prototype du beau, une idée de l'imagination, Idéal de la représentation qui convient à cette idée (comme concept ne pouvant déterminer un jugement esthétique).

L'esprit dégage de la diversité une idée normale (comme règle) dont la représentation est simplement correcte : puis de là un idéal de beauté.

Pour Kant il ne peut y aucunes règles objectives du goût qui déterminerait par concept ce qui est beau. Chercher au moyen de concepts déterminés ce qu'est le beau, est une entreprise vaine.

Car il explique : « La communicabilité universelle de la sensation (de satisfaction ou de déplaisir (…) voilà le critérium empirique, si faible soit-il à peine suffisant pour asseoir la présomption, qui fait dériver un goût ainsi attesté par des exemples de l'unanimité commun à tous les hommes dans le secret de leur être, quand ils apprécient les formes sous lesquelles les objets qui leur sont donnée.

C'est pourquoi, on regarde certaines productions du goût comme des exemples ».

Mais le goût ne peut pas s'acquérir par imitation, il doit être une faculté propre au modèle.

« Il suit de là que le parangon suprême, le modèle originaire du goût est une simple idée que chacun doit produire en soi-même et d'après laquelle il doit apprécier tout ce qui est objet de goût tout ce qui est exemple d'appréciation par le moyen du goût, et même le goût de tout à chacun.

Idée veut dire proprement concept de la raison, Idéal, représentation d'un individu en tant qu'être adéquat. »

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