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l'artiste sait-il ce qu'il fait ?

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« Partie du programme abordée : L'art Analyse du sujet : C'est le problème de l'inspiration qui est ici soulevé.

La création artistique, un don divin chez celui qui ne connaît rien à tout ce qu'il fait, ou bien, au contraire, le fruit du sang-froid, de l'intelligence et du travail ? Conseils pratiques : Adaptez vos connaissances (Platon, Nietzsche,, etc.) avec précision, en vous attachant au sens de chaque terme envisagé.

Que ce sujet classique ne se transforme pas en «question de cours». Bibliographie : Nietzsche, Humain, trop humain, tome 1, NRF, Idées, § 162, pp.

166-167. Platon, Ion, Budé Belles-Lettres. Difficulté du sujet : ** Nature du sujet : Classique. Le libellé paraît provocateur et paradoxal, en ce qu'il laisse croire à l'irresponsabilité de l'artiste.

Mais en fait, « ne pas savoir ce que l'on fait » est une expression qui s'entend ici en deux sens : ou bien être conscient de ses actes sans soupçonner leurs effets possibles, ou bien ne pas en être conscient du tout.

Dans les deux cas, il s'agit de remettre en question l'imagerie du créateur démiurgique, qui maîtrise sa création à l'image d'un dieu, et de lui opposer une conception plus sourde, plus ingrate et obscure du processus créatif.

Le créateur est-il un démiurge ou un intermédiaire ? I.

La création artistique vise à produire un effet sciemment voulu et contrôlé : l'artiste maîtrise sa création comme un démiurge.

On peut penser par exemple au narrateur omniscient du roman réaliste.

Le procès platonicien de l'art repose sur l'idée que l'artiste nous trompe alors qu'il pourrait ne pas le faire. Mais : le modèle selon lequel la création passe du non-être à l'être oublie qu'il y a toujours un état donné du réel : des déterminismes peuvent aussi s'y appliquer. 2.

L'art n'est le moyen d'aucune fin, mais il est une fin en soi : l'artiste sait donc ce qu'il fait sans savoir ce que sa création fera.

Même si l'artiste veut obtenir un certain effet, il peut en obtenir un autre (cf.

la figure de l'artiste maudit).

En un autre sens, l'artiste peut être décrit comme le jouet de l'idéologie de son temps : en croyant faire une chose, il en fait une autre. Mais : ces deux premières thèses supposent une intelligibilité maximale de la création depuis l'extérieur, ce qui est peut-être illusoire. 3.

L'artiste n'est que le lieu d'une création qui le dépasse dès qu'elle est livrée au public.

Toute lecture est réécriture : l'artiste n'est alors que le lieu d'une création qui le dépasse, l'intermédiaire entre ce à quoi il accède et nous, les spectateurs.

Ceci peut être développé à partir de la critique littéraire des années 1960 et de la notion d'objet textuel. Introduction Il est courant d'associer l'activité artistique à une forme de fantaisie, voire même d'improvisation.

L'artiste serait luimême dépassé par ses propres forces imaginatives, lesquelles ne relèveraient d'aucune forme de savoir.

Pourtant, il faut bien que l'artiste possède un savoir technique qui lui donne les moyens d'entreprendre une oeuvre : il possède donc un minimum de maîtrise initiale, un savoir comme condition de possibilité même de l'art.

Mais que devient ce savoir au cours de la création de l'artiste ? Peut-il relever d'un savoir conscient, ou est-il d'une autre nature ? A partir de cette nature déterminée du savoir, quel rapport entretient l'artiste à ce savoir éventuel ? I L'artiste comme détenteur d'un savoir déficient : Platon et Hegel -Platon : l'artiste possède un savoir-faire technique (peinture, sculpture...), mais ce savoir n'est pas un savoir légitime car il ne peut produire que des copies de l'objet empirique, lui-même copie de l'Idée réelle de cet objet (La République).

Par conséquent, le savoir de l'artiste est un savoir inférieur, dégradé : il sait ce qu'il fait relativement à son art particulier, mais ce savoir n'est pas absolu et ne peut découvrir la nature réelle et éternelle des Idées. -Hegel : l'art est une forme du savoir absolu, comme intuition directe de l'absolu (Encyclopédie).

mais pour Hegel, cette accès à l'absolu reste encore extérieur : l'artiste produit une signification absolue, donc vraie pour Hegel, mais on ne peut pas dire qu'il en ait un savoir conscient.

L'art ne peut reprendre sa production dans un réel savoir : ce sera la tâche du dernier stade du savoir absolu, la philosophie.

L'artiste en fait plus qu'il ne sait : sa production est légitime, susceptible de vérité (que la philosophie peut faire advenir), mais son savoir demeure en-deça de son activité.. »

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