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L'artiste est-il un rêveur ?

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« On a l'image d'Epinal dans l'esprit de l'artiste comme étant un rêveur, une personne qui vit dans un autre monde, le sien parfois.

Aussi, il faut se demander quelle part le rêve tient réellement dans la création artistique, ou celui-ci n'est-il que le pendant psychique de l'art, en somme que le rêve n'aurait qu'une part minime dans la création artistique.

Aussi, il ne faut pas confondre le rêve avec le talent, ni avec le génie ou avec l'inspiration ou l'imagination.

Le rêve reste un processus psychique à part entière que chacun expérimente, et qui ne tient peut être pas une place aussi importante qu'on l'imagine.

Le rêve, ce sont des images psychiques qui naissent dans notre inconscient, donc à notre insu et qu'on ne maîtrise pas.

Il peut être nocturne ou Diurne, provoqué dans des séances d'hypnose. 1) L'utilisation du rêve dans l'art. Le mouvement surréaliste a fait une grande utilisation du rêve dans la conception de son art.

Il y avait l'ambition moins de fonder une nouvelle école artistique qu'un organe de connaissance de ces continents jusqu'ici refoulés que sont le rêve, la folie, les états hallucinatoires.

Ce qu'on commence à identifier sous la notion d'inconscient.

La première œuvre surréaliste que Breton et Soupault écrivent en collaboration dès 1920, Les Champs magnétiques, se présente en effet moins comme le produit d'une littérature d'avant-garde que comme une évaluation expérimentale des pouvoirs du langage exercé sans contrôle.

Les textes « automatiques », dont cette œuvre inaugure l'abondante production, vont être le terrain d'essai du surréalisme naissant, la cristallisation du projet collectif qui trouvera en 1924.

Cette « pensée non dirigée » était rien moins que subjective ou complaisamment poétique.

Sommeils hypnotiques, récits de rêves, simulations de délires, paranoïa- critique allaient très vite enrichir l'équipement méthodologique des surréalistes. 2) L'artiste est un rêveur inconscient. Si l'on se tourne vers la peinture, on observera qu'elle occupe, dans la pensée de Freud et dans la théorie psychanalytique en général, une position bien différente.

Les références à l'objet pictural sont très nombreuses dans les écrits, du début à la fin de l'œuvre ; un essai tout entier (Freud, 1910) lui est consacré ; mais surtout, la théorie du rêve et du fantasme, voie d'accès majeure à la théorie du désir, est construite autour d'une esthétique latente de l'objet plastique.

L'intuition centrale de cette esthétique est que le tableau, au même titre que la « scène » onirique, représente un objet, une situation absents, qu'il ouvre un espace scénique dans lequel, à défaut des choses mêmes, leurs représentants du moins peuvent être donnés à voir, et qui a la capacité d'accueillir et de loger les produits du désir s'accomplissant.

Comme le rêve, l'objet pictural est pensé selon la fonction de représentation hallucinatoire et de leurre.

Se saisir de cet objet avec des mots qui le décrivent et qui vont servir à en comprendre le sens, ce sera pour Freud le « dissiper », tout comme en convertissant l'image onirique ou le fantasme hystérique en discours on conduit la signification vers sa localité naturelle, celle des mots et de la raison, et l'on rejette le voile de représentations, d'alibis derrière lequel elle se cachait.

Pour Freud en situation esthétique comme dans le sommeil, une partie de l'énergie de contre-investissement, employée à refouler la libido, est libérée et restituée, sous forme d'énergie libre, à l'inconscient, qui va pouvoir produire les figures du rêve ou de l'art ; ici comme là, c'est le rejet de tout critère réaliste qui permet à l'énergie de se décharger de façon régressive, sous la forme de scènes hallucinatoires.

L'œuvre nous offre donc une prime de séduction en ceci qu'elle nous promet, de par son seul statut artistique, la levée des barrières de refoulement (Freud, 1911).

On voit qu'une telle analyse de l'effet esthétique tend à l'identifier à un effet de narcose.

L'essentiel y est la réalisation de la déréalité qu'est le fantasme. Conclusion. L'artiste est un rêveur dans la mesure où il ne s'en tient pas à la réalité première, il ne se contente pas de la réalité telle qu'il la voit.

Il crée un autre monde, en parallèle au nôtre dans le cadre du merveilleux ou du fantastique car il a la capacité de donner une réalité, une matière à ses rêveries contrairement aux personnes ordinaires.

Mais le rêve ne peut être le tout de l'art, l'artiste doit ordonner son rêve , lui donner une cohérence, lui donner une portée universelle, le rendre communicable par les procédés de l'art qui n'ont rien d'une rêverie mais qui relève du travail, de l'artisanat.

L'artiste est un rêveur, mais il n'est pas que cela.. »

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