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L'art répond-il à un besoin ?

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« VOCABULAIRE: ART: 1) Au sens ancien, tout savoir-faire humain, toute pratique produisant un résultat non naturel (artificiel).

2) Au sens esthétique moderne, production ou création d'oeuvres destinées à plaire (beaux-arts), c'est-à-dire à susciter par leur aspect, une appréciation esthétique positive. Oeuvre d'art : ensemble organisé de signes et de matériaux manifestant un idéal de beauté. BESOIN: Ce qui est nécessaire à l'existence, à la conservation ou au développement d'un être vivant. En dehors des besoins strictement vitaux (boire, manger, dormir), on peut identifier chez l'homme des besoins spirituels et moraux (aimer, être aimé, être reconnu, etc.) dont semble dépendre son épanouissement. I - LES TERMES DU SUJET Par "art" on entend une certaine pratique.

L'artiste élabore des objets ou provoque des évènements sensibles.

Ces produits stimulent nos sens et suscitent une pensée.

Ils font l'objet d'une admiration particulière.

On leur consacre des lieux publics d'exposition. Par "besoin" on entend une sensation de manque vital.

Mon corps a besoin d'eau, par exemple.

Par extension, j'ai besoin de tout ce qui me manque.

Je considère comme besoin ce qu'il me semble important d'obtenir ou d'atteindre. Ainsi on peut parler d'un besoin social : le besoin de posséder une maison pour vivre comme tout le monde. II - L'ANALYSE DU PROBLÈME L'art ne produit pas d'outils ni de choses consommables.

On pourrait dès lors penser qu'il ne répond à aucun besoin. Pourtant, dans toutes situations, les hommes s'entourent d'oeuvres d'art.

Ils les font ou les admirent avec passion. Ils leur donnent une place centrale, comme les choses les plus indispensables. On comprend donc pourquoi la question se pose.

L'art semble bien répondre à un besoin.

Mais lequel, plus précisément ? III - UNE DÉMARCHE POSSIBLE A) L'OMNIPRÉSENCE DE L'ART DANS LA VIE MATÉRIELLE ET SOCIALE DES HOMMES 1 - L'utilisation de l'oeuvre d'art On constate un souci commun, partagé par la plupart, de faire de belles choses ou des choses intéressantes.

Pour se loger, il suffirait de construire un cube fonctionnel, or nous voulons que nos maisons soient belles, originales, capables d'attirer l'attention ou l'admiration.

Nous en attendons un profit social : un certain statut.

Le raffinement esthétique est une forme de distinction sociale. 2 - Le besoin d'expression En écoutant de la musique, il nous semble souvent que le compositeur a su dire ce que nous ressentons et que nous ne parvenons pas à exprimer d'ordinaire. De même, le psychologue déchiffre dans le dessin de l'enfant les peurs qu'il ne peut pas décrire.

Les mots sont trop communs et trop généraux pour nous satisfaire : ils expriment mal ce que nous sommes singulièrement.

L'oeuvre d'art est une forme d'expression originale qui transmet mieux notre vie intérieure.

Hegel développera cette thèse: Hegel rompt avec Kant, pour qui la beauté naturelle tient une large part.

La contemplation de la belle nature accorde mystérieusement l'imagination et l'entendement.

Hegel rejette la beauté naturelle, car la beauté artistique étant un produit de l'esprit lui est nécessairement supérieure.

C'est pour nous et non en soi et pour soi qu'un être naturel peut être beau.

L'imitation de la nature n'est donc pas de l'art, tout au plus un exercice d'habileté, par lequel on imite le Créateur.

Il y a plus de plaisir à fabriquer des outils ou des machines qu'à peindre un coucher de soleil.

La valeur de l'art est tout autre : c'est l'esprit à l'oeuvre, qui s'arrache de la nature en la niant.

Au moyen de l'art, l'homme se sépare de la nature et se pose comme distinct.

L'art peut donc faire l'objet d'une science, pense Hegel, il suffit d'en montrer la nécessité rationnelle dans l'histoire de l'humanité.

L'oeuvre d'art ne décrit pas une réalité donnée, elle n'est pas faite pour notre plaisir, mais l'art est en son essence une intériorité qui cherche à s'exprimer, à se manifester ; c'est un contenu qui cherche une forme, un sens qui veut se rendre matériel.

On ne peut le condamner pour son apparence, car il faut bien à la vérité une manière de se montrer.

L'art étant historiquement la première incarnation de l'esprit, il se confond d'abord à la religion : la religion grecque est l'art grec lui-même.

Ce sont Homère et Hésiode qui ont inventé les dieux grecs.

Cet âge d'or de l'art, que Hegel définit comme "classique", sera dépassé par l'art romantique avec l'apparition du christianisme. La religion chrétienne est essentiellement. »

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