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L'amitié peut-elle être prouvée?

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« L'amitié peut-elle être prouvée ? Analyse du sujet : Le sujet prend la forme d'une question fermée, à laquelle il s'agira de répondre par « oui » ou « non » en conclusion, au terme d'une argumentation documentée. L'amitié désigne un type de relation qui unie au moins deux personnes.

Elle peut également désigner un sentiment éprouvé à l'égard de quelqu'un, lorsque par exemple nous disons : « j'ai de l'amitié pour lui/elle ». Dans tous les cas, l'amitié présuppose autrui. Il est assez difficile de déterminer des caractères qui distingueraient radicalement le sentiment amical du sentiment amoureux d'une part, la relation amicale de la relation amoureuse de l'autre.

Nous devons nous en tenir à la formulation d'hypothèses qui réclament d'être nuancées : Hyp.

1 : le sentiment amical exclut le désir pour l'autre.

On pourrait rétorquer qu'il est possible d'éprouver du désir pour ses amis.

Cependant, les « amis » en question désignent dans ce cas les personnes avec lesquelles il existe de fait une relation amicale, et non ces mêmes personnes en tant qu'on éprouve pour elles un sentiment.

Il peut sans doute exister une relation amicale sans sentiment amical. Hyp.

2 : le sentiment amical, d'après ce qui vient d'être dit, peut paradoxalement n'être pas réciproque, au même titre que le sentiment amoureux.

La relation amicale, en tant que relation, réclame une certaine réciprocité.

Cependant, on peut imaginer une situation dans laquelle l'un des membres de la relation se comporte « comme un ami », alors que l'autre ne le fait pas.

La question est alors de savoir s'il s'agit véritablement d'une relation amicale. Hyp.

3 : le sentiment amical n'a pas besoin d'être déclaré (même s'il peut l'être), alors qu'il y a des déclarations d'amour. On voit bien toute la difficulté qu'il y alors à prouver qu'une relation ou un sentiment amical.

La question est de savoir comment les identifier comme tels. Problématisation : Prouver son amitié, c'est apporter la preuve que celle-ci existe.

Cela suppose d'une part de pouvoir identifier l'amitié, c'est-à-dire, de déterminer des critères permettant de la reconnaître, d'autre part que ces critères soient acceptés par celui à qui il s'agit de prouver son amitié.

Mais autrui, précisément, n'est pas moi.

La question est donc de savoir comment de tels critères peuvent s'établir en commun. I – A quoi reconnaît-on une amitié ? Quand bien même nous établirions les critères de l'amitié, il faudrait encore démontrer que nous répondons bien à ces critères.

On ne peut pas se contenter, pour apporter une preuve, d'affirmer son amitié pour quelqu'un ; il faut encore montrer que nous la ressentons effectivement. II – Comment démontrer qu'on éprouve de l'amitié ? Proposition de plan : I – A quoi reconnaît-on une amitié ? Référence : Aristote, Ethique à Nicomaque, VIII, 4 « La parfaite amitié est celle des hommes vertueux et qui sont semblables en vertu : car ces amis-là se souhaitent pareillement du bien les uns aux autres en tant qu'ils sont bons, et ils sont bons par eux-mêmes.

Mais ceux qui souhaitent du bien à leurs amis pour l'amour de ces derniers sont des amis par excellence (puisqu'ils se comportent ainsi l'un envers l'autre en raison de la propre nature de chacun d'eux, et non par accident) ; aussi leur amitié persiste-t-elle aussi longtemps qu'ils sont eux-mêmes bons, et la vertu est une disposition stable.

Et chacun d'eux est bon à la fois absolument et pour son ami, puisque les hommes bons sont en même temps bons absolument et utiles les uns aux autres.

Et de la même façon qu'ils sont bons, ils sont agréables aussi l'un pour l'autre : les hommes bons sont à la fois agréables absolument et agréables les uns pour les autres, puisque chacun fait résider son plaisir dans les actions qui expriment son caractère propre, et par suite dans celles qui sont de même nature, et que, d'autre part, les actions des gens de bien sont identiques ou semblables à celles des autres gens de bien. Il est normal qu'une amitié de ce genre soit stable, car en elle sont réunies toutes les qualités qui doivent appartenir aux amis.

Toute amitié, en effet, a pour source le bien ou le plaisir, bien ou plaisir envisagés soit au sens absolu, soit seulement pour celui qui aime, c'est-à-dire en raison d'une certaine ressemblance ; mais dans le cas de cette amitié, toutes les qualités que nous avons indiquées appartiennent aux amis par eux-mêmes (car en cette amitié les amis sont semblables aussi pour les autres qualités) et ce qui est bon absolument est aussi agréable absolument.

Or ce sont là les principaux objets de l'amitié, et dès lors l'affection et l'amitié existent chez ces amis au plus haut degré et en la forme la plus excellente.

». »

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