Aide en Philo

La tolérance implique-t-elle qu'on laisse les autres dans l'erreur ?

Extrait du document

« Problématique envoyée par l'élève: La tolérance est un principe fondé sur l'égale liberté et dignité des convictions, qui exige de ne pas contraindre une opinion lorsqu'elle est contraire à la sienne.

On peut alors se demander si le fait de tolérer ne consiste pas à laisser de côté la question de la vérité en ne s'attachant qu'à la question de la conviction.

Ainsi, au nom de la tolérance qui consisterait à respecter l'opinion de l'autre, je serais susceptible de laisser l'autre dans l'erreur et dans l'illusion.

Il faudrait donc se demander ici si la tolérance ne devient pas une forme d'indifférence à la vérité.

Deux possibilités se présentent.

Soit vous montrez que la tolérance reconnaît la liberté des convictions tout en insistant sur le fait qu'une conviction n'est pas nécessairement vraie. Auquel cas, il n'y aurait pas d'incompatibilité entre la tolérance et la vérité.

Soit vous pouvez aussi montrer que la tolérance suppose des limites et qu'elle ne consiste pas à considérer, à moins de vouloir se ruiner elle-même, que tout se vaut.

Ainsi, vous pouvez montrer, qu'au premier abord, tolérer, c'est accepter les opinions de l'autre.

Dans ces conditions, cela ne consiste pas à les rejeter quand bien même elles seraient fausses.

Refuser les opinions de l'autre consisterait à ne pas être tolérant en considérant que la tolérance a moins de valeur que la vérité.

Mais alors il faut se demander si tolérer implique de tolérer tout et n'importe quoi.

En d'autres termes, la tolérance ne supposet-elle pas des limites si elle ne veut pas perdre tout son sens ? En effet, on peut se demander si le fait de laisser les autres dans l'erreur ne relève pas plus de l'indifférence que de la tolérance.

Si on voit une personne croire par erreur qu'en prenant tel médicament elle se guérit alors même qu'un autre serait plus efficace, peut-on considérer, au nom de la tolérance qu'il faut la laisser dans l'erreur ? Vous pouvez montrer en quoi ici la tolérance ne consiste pas simplement en une mise à distance de l'autre auquel on devient indifférent. Définition et problématique : La tolérance s'oppose au fanatisme.

Elle est une attitude ou disposition d'esprit par laquelle on laisse à chacun la liberté d'exprimer ses opinions ou de vivre selon des modes qui ne sont pas les nôtres. Mais laisser les autres exprimer librement leurs opinions signifie-t-il les laisser se tromper ? N'y a-t-il pas une différence entre l'opinion et la connaissance juste ? I – L'opinion n'est pas la connaissance mais nous est utile 1) L'opinion est un intermédiaire entre la connaissance et l'ignorance Platon, La République, livre V : « L'opinion est quelque chose d'intermédiaire entre la connaissance et l'ignorance.

» Platon, La République, livre V : « L'opinion est la faculté intermédiaire qui saisit les choses qui flottent entre les deux extrêmes, le néant et l'être absolu.

» Aristote, Organon, Seconds analytiques, livre I, §33 : « L'opinion s'applique à ce qui, étant vrai ou faux, peut être autrement qu'il n'est : en fait, l'opinion est l'appréhension d'une prémisse immédiate et non nécessaire.

» 2) A chacun sa vérité Platon, Théétète, 166d-167d : « J'affirme que la Vérité est telle que je l'ai écrite : chacun de nous est mesure de ce qui est et de ce qui n'est pas.

Et de l'un à l'autre, il existe des différences à l'infini, du fait même que ce qui apparaît et qui est tel à l'un, apparaît différemment à l'autre.[...] Les choses qui paraissent à chaque cité justes et belles sont telles pour elle, aussi longtemps qu'elle en convient ; mais le sage fait paraître et être justes, à la place de choses qui, pour l'une ou l'autre, son,t nuisibles, des choses qui leur sont profitables.

Pour la même raison, le sophiste qui est capable d'éduquer de cette façon ses élèves est sage, et mérite de recevoir un large salaire de la part de ceux qu'il a éduqués.

Et ainsi il y a des gens qui sont plus sages que d'autres, sans que personne n'ait d'opinions fausses.

» A ce stade de la réflexion, il nous apparaît utile et juste de laisser chacun avoir et exprimer ses opinions.

La tolérance doit alors s'appliquer pleinement. II – Attention aux opinions et préjugés qui passent pour des connaissances véritables ! 1) La force des opinions Adorno, Modèles critiques : « Avoir une opinion, c'est affirmer, même de façon sommaire, la validité d'une conscience subjective limitée dans son contenu de vérité.

La manière dont se présente une telle opinion peut être vraiment anodine.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles