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La servitude volontaire La Boétie

Publié le 03/05/2023

Extrait du document

« Discours De La Servitude Volontaire, Etienne de La Boétie Etienne de La Boétie, dans le Discours de la Servitude Volontaire, essaie d’analyser les raisons de la soumission d’un peuple face à une autorité.

Il aborde le thème de la liberté en opposition au rapport domination/servitude.

Son œuvre ressemble à un réquisitoire, contre la domination et contre l’absolutisme.

Dès le titre, La Boétie affirme un paradoxe : l’acceptation d’être soumis. 1 / La Boétie décrit la liberté comme le bien le plus précieux qui soit « bien si grand et si doux ».

Selon lui, la liberté est évidente et naturelle : les hommes sont naturellement libres puisqu’ils sont naturellement égaux. La nature nous a donné la même demeure, la terre, elle nous a donné la communication pour nous rencontrer et fraterniser, elle nous a formé sur le même modèle, elle nous a mis en compagnie les uns des autres et non en servitude.

C’est donc un bien naturel et inaliénable, c’est à dire qui ne peut être ni cédé, ni vendu.

L’homme est né avec elle et avec la passion de la défendre.

L’homme est sensé se battre pour la conserver.

La Boétie met en opposition la liberté et la servitude en disant « soyez résolus à ne plus servir et vous voilà libres ». 2/ « Cherchons donc à comprendre, si c’est possible, comment cette opiniâtre volonté de servir s’est enracinée si profond qu’on croirait que l’amour même de la liberté n’est pas si naturel.

» La Boétie soulève ici la question : Comment peut-on accepter de perdre sa liberté ? Si celle-ci est naturelle, si l’homme est né avec la passion de la défendre, comment est-il possible d’accepter la domination ? la soumission ? Comment des populations entières sont-elles soumises au bon vouloir d’un seul homme ? Comment l’homme peut accepter de se faire piller, voler son travail, ses cultures ? ses biens ? La réflexion de la Boétie réside sur le paradoxe même du titre de son œuvre : nous acceptons, de bon gré, de nous soumettre.

La thèse qu’il défend est que la soumission des peuples à l’autorité d’un seul homme est en fait volontaire.

Il n’y a pour lui aucun doute possible. Il sort volontairement du débat politique du choix de la gouvernance d’un pays puisqu’il ne veut pas « débattre ici la question tant de fois agitée, à savoir « si d’autres sortes de républiques sont meilleures que la monarchie ».

» Il expose la problématique en l’abordant par la logique, presque de façon mathématique : comment un homme seul face à un groupe, un village, un pays, une nation toute entière peut imposer seul sa loi et sa tyranie ? Selon lui la réponse est claire, le groupe, le village, le pays ou même la nation lui donne l’autorisation, lui donne l’accord de cette servitude, d’où la Servitude Volontaire utilisée dans le titre.

De façon logique et mathématique, si tout le groupe (village, pays, nation) refuse de donner son accord alors le tyran seul n’a plu aucun pouvoir.

Il n’est même pas forcément utile de se battre contre le tyran, juste refuser de le servir.

La Boétie le résume clairement en essayant de comprendre : « comment il se peut que tant d’hommes, tant de bourgs, tant de villes, tant de nations supportent quelquefois un tyran seul qui n’a de puissance que celle qu’ils lui donnent, qui n’a pouvoir de leur nuire qu’autant qu’ils veulent bien l’endurer, et qui ne pourrait leur faire aucun mal s’ils n’aimaient mieux tout souffrir de lui que de le contredire ».

Alors comment en sommes nous arriver là ? Comment l’homme peut-il en arriver à accepter de perdre sa liberté, sa vraie nature ? « Ainsi donc, puisque tout être pourvu de sentiment sent le malheur de la sujétion et court après la liberté ; puisque les bêtes, même faites au service de l’homme, ne peuvent s’y soumettre qu’après avoir protesté d’un désir contraire, quelle malchance a pu dénaturer l’homme — seul vraiment né pour vivre libre — au point de lui faire perdre la souvenance de son premier état et le désir de le reprendre ? » La Boétie va proposer trois réponses dans son œuvre pour résoudre ce problème. 3/ Premièrement, selon lui, c’est l’habitude de l’obéissance qui amène les hommes à oublier qu’ils sont naturellement libres.

En effet, si nous parton du principe que la liberté est naturelle et que tout homme qui y a goûté fera tout pour la garder, alors une façon d’empêcher l’homme de chercher à être libre et indépendant est de l’accoutumer à la soumission.

« On ne regrette jamais ce qu’on n’a jamais-eu.

Le chagrin ne vient qu’après le plaisir et toujours, à la connaissance du malheur, se joint le souvenir de quelque joie passée.

La nature de l’homme est d’être libre et de vouloir l’être, mais il prend facilement un autre pli lorsque l’éducation le lui donne.

» Ainsi, la première raison de l’asservitude volontaire serait l’habitude.

« la première raison pour la- quelle les hommes servent volontairement, c’est qu’ils naissent serfs et qu’ils sont élevés comme tels ».

Si l’homme est soumis dès la naissance, si il est élevé dans des conditions de servitude et qu’à aucun moment il n’a accès à la liberté, alors il acceptera cette état d’être et ne cherchera pas à en changer.

Nous pouvons comparer cela à un animal sauvage né dans un Zoo qui ne cherchera pas à retrouver sa liberté puisqu’il n’y a jamais goûté.

Nous pouvons même aller plus loin, puisque si ce dernier retrouvait sa liberté alors qu’il a toujours été enfermé, il aurait perdu son instinct de survie, sa vivacité et aurait peu de chance de survivre dans la nature.

De la même manière l’homme assouvi perd son enthousiasme, son courage et su pugnacité. 4/ La deuxième réponse de La Boétie dans l’acceptation de l’asservitude, c’est l’abêtissement du peuple.

Là encore, il utilise l’exemple du règne animal pour exposer sa théorie.

De la même manière qu’il suffit de mettre un vers accroché à un hameçon pour attirer et attraper le poisson, il suffit de détourner l’attention de la population par des « passe-temps » parfois obligatoires (tavernes, bordels, jeux publics) pour qu’ils trouvent du plaisir futile et acceptent de servir leur.... »

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