La liberté peut-elle être un fardeau ?
Extrait du document
«
[La liberté ne consiste pas à laisser libre cours
à ses envies.
Être libre, c'est prendre des décisions, s'engager et par là même être responsable de ses
choix.
L'homme véritablement libre ne connaît pas de repos.
Il lui faut toujours penser, inventer sa vie.
La
liberté est bien un fardeau !]
N'est pas libre celui qui n'obéit qu'à ses penchants ou qu'à ses désirs
Si la liberté était le pouvoir d'agir comme bon me semble, elle ne serait pas un fardeau.
Mais il n'en est pas
ainsi.
Être libre n'est pas chose si simple.
Il me faut toujours agir en conscience et de manière responsable.
" On pense que l'esclave est celui qui agit par commandement et
l'homme libre celui qui agit selon son bon plaisir.
Cela cependant
n'est pas absolument vrai, car en réalité être captif de son plaisir
et incapable de rien voir ni faire qui nous soit vraiment utile, c'est
le pire des esclavages, et la liberté n'est qu'a celui qui de son
entier consentement vit sous la seule conduite de la Raison.
Quant à l'action par commandement, c'est-à-dire à l'obéissance,
elle ôte bien en quelque manière la liberté, elle ne fait cependant
pas sur-le-champ un esclave, c'est la raison déterminante de
l'action qui le fait.
Si la fin de l'action n'est pas l'utilité de l'agent
lui-même, mais de celui qui la commande, alors l'agent est un
esclave, inutile à lui-même." SPINOZA
La liberté est un fardeau qui m'engage auprès de l'humanité tout
entière.
L'homme est condamné à être libre
Sartre doit son immense notoriété à la vogue de l'existentialisme
(philosophie de la liberté et de la responsabilité), dont il fut considéré
comme le fondateur, même si la lecture de la « Phénoménologie » de
Husserl et de « L'Etre et le Temps » de Heidegger l'a profondément
influencé.
Deux formules pourraient résumer sa conception de la liberté.
La première, que l'on trouve dans « Saint Genet » (1952): « L'important n'est pas ce qu'on a fait de nous,
mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous.
» La seconde, qui figure dans un opuscule
intitulé « L'Existentialisme est un humanisme » (Nagel) où Sartre répond à diverses objections formulées
notamment, par les catholiques et les marxistes à sa conception existentialiste de l'homme: « L'homme est
condamné à libre.
»
Qu'est-ce que l'existentialisme ? C'est l'affirmation que, chez l'homme, l'existence précède l'essence.
Autrement dit, rien n'est donné d'avance à l'homme.
N'ayant pas d'essence préalable, l'homme se trouve
condamné à choisir librement son essence :
« Qu'est-ce que signifie ici que l'existence précède l'essence ? Cela signifie que l'homme existe d'abord, se
rencontre, surgit dans le monde, et qu'il se définit d'abord.
L'homme tel que le conçoit l'existentialiste, s'il
n'est pas définissable, c'est qu'il n'est d'abord rien.
il ne sera qu'ensuite, et il sera tel qu'il se sera fait.
»
L'homme n'est ni ceci ni cela.
Son existence n'est d'abord soutenue par rien.
C'est précisément parce que
l'homme n'est d'abord rien qu'il se distingue de toute autre réalité et que son existence est liberté, ne peut
qu'être liberté.
La chose qui est ceci ou cela, qui n'est que ce queue est, ne saurait être libre.
Un arbre ne
peut jamais être que l'arbre qu'il est.
Un objet n'a pas à être : un coupe-papier, par exemple, est.
Tout objet
matériel est.
L'homme n'est pas.
Il n'est pas d'avance ceci ou cela, ce qu'il va devenir n'est pas décidé
d'avance.
L'homme est ce qu'il se fait:
« Ainsi il n'y a pas de nature humaine, puisqu'il n'y a pas de Dieu pour la concevoir L'homme est seulement,
non seulement tel qu'il se conçoit, mais tel qu'il se veut, et comme il se conçoit après l'existence, comme il se
veut après cet élan vers l'existence; l'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait.
»
Et si l'homme n'est d'abord rien et doit librement choisir son essence, cela signifie qu'il est pure subjectivité,
projet :
« C'est aussi ce qu'on appelle la subjectivité.
et que l'on nous reproche sous ce nom même.
Mais que dire par
là, sinon que l'homme a une plus grande dignité que la pierre ou la table ? Car nous voulons dire que l'homme
existe d'abord, c'est-à-dire que l'homme est d'abord ce qui se jette vers un avenir, et ce qui est conscient de
se projeter dans l'avenir L'homme est d'abord un projet qui se vit subjectivement, au lieu d'être une mousse,.
»
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