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La liberté n'est elle qu'un idéal ?

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« Introduction - La liberté, c'est le fait de ne pas être déterminé par quelque chose d'extérieur. - Or, tout peut s'expliquer de manière causale, même nos comportements dont nous sentons pourtant leur origine inconditionnée. - D'où la possibilité de se demander si la liberté est quelque chose de réel, puisqu'elle ne peut jamais se vérifier comme telle. - L'aspect invérifiable de la liberté implique-t-elle sa relégation au rang de chimère ? Ou bien constitue-t-elle une forme de réalité chez l'homme, qui excède la notion commune de réalité entendue comme champ de l'expérience possible ? I.

La liberté, c'est notre condition naturelle, elle constitue la réalité de l'état de nature chez l'homme (Rousseau) - L'homme est naturellement libre, au sens où dans l'état de nature l'individu n'est subordonné à personne, et où il accès à tout : l'absence de hiérarchie sociale et de propriété garantissent la liberté de l'homme naturel.

Toute la philosophie morale et politique de Rousseau repose sur cette idée: concevoir une société qui soit à l'image de cet état de nature dans lequel vivaient librement les hommes avant l'instauration du pacte social.

Cette société idéale n'existant pas, celui qui veut la liberté doit retourner à la nature. - Néanmoins, cet état originaire constitue une fiction, comme le dit Rousseau au début de son Discours sur l'origine des inégalités parmi les hommes.

Il s'agit de reporter cet état de liberté fictif dans l'état social, afin de réaliser la liberté comme modalité saine du vivre-ensemble.

La liberté peut donc être considérée comme un idéal. II.

La liberté n'est pas un idéal, c'est le fait même de la conscience, en tant que conscience absolue (Sartre) - La liberté constitue l'expérience authentique originaire, celle de l'appréhension de la structure contingente de la réalité : "L'essentiel, c'est la contingence", comme le dira Roquentin, dans la Nausée.

La liberté, c'est "la pâte même des choses", en tant que la conscience imprime au monde dont elle a conscience la marque de sa liberté constitutive. - La liberté, c'est le fait pour la conscience de se désengluer du réel pour se pro-jeter vers l'éventail de ses propres possibilités (L'Etre et le Néant).

La liberté, c'est le néant d'être (le pour-soi) à travers lequel l'être (l'en-soi) advient à l'être (à l'existence).

La liberté rend donc possible le réel en sa contingence essentielle, elle le fait advenir à l'être en tant qu'être-pour-laconscience. La liberté est donc, pour Sartre, un absolu qui ne se choisit pas.

L'homme ne choisit pas d'être libre, il l'est, il ne peut que l'être.

Il l'est tout entier et toujours.

Il ne saurait être tantôt libre, tantôt esclave.

Ce que Sartre exprime sous cette formule : « L'homme est condamné à être libre.

» Dans « L'existentialisme est un humanisme », tirant les conséquences « morales » du principe existentialiste : « L'existence précède l'essence », Sartre en conclut que nous sommes radicalement libres, et par suite radicalement responsables.

Si « nous sommes condamnés à être libres », c'est que nous devons assumer une liberté que nous n'avons pas choisie, mais qui nous définit. La philosophie de Sartre est un philosophie de la liberté, dont les prémisses reposent sur la fameuse formule : « L'existence précède l'essence ». La conséquence la plus immédiate de ce principe est que « l'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait ».

Nous sommes tout entier liberté, libres –dans les limites de notre condition, de notre situation- de nous faire.

Aucune nature humaine, aucun destin ne dicte notre conduite.

La liberté est ici l'absence de norme qui préexisterait à notre action. Or, cette conscience de notre liberté ou de notre totale responsabilité peut provoquer soit l'angoisse qui s'empare de nous face à cette responsabilité, soit toutes les conduites de « mauvaise foi » qui visent à nous dissimuler cette liberté, à nous démettre de nos responsabilités en accusant le destin, les circonstances, ou la pression d'autrui. C'est pourquoi « nous sommes condamnés à être libres.

» Bien saisir la conception sartrienne de la liberté, de l'angoisse et de la mauvaise foi, présuppose que l'on ait saisi ce que signifiait : « L'existence précède l'essence ». Tout objet fabriqué a d'abord été conçu.

Pour reprendre l'exemple de Sartre, un coupe-papier est un objet fabriqué par un artisan, selon une idée préalable dont il déduit la façon de fabriquer l'objet.

Aucun objet technique n'est produit sans que son utilité n'ait d'abord été définie, sans que sa nature ou son essence (« c'est-à-dire l'ensemble des recettes et des qualités qui permettent de le produire et de le définir ») ne soit posée.. »

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