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La liberté est-elle pour nous une chance ou une malédiction?

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« Afin de pouvoir répondre à la question de savoir si la liberté est pour nous une chance ou une malédiction, il convient de définir ces trois termes.

La liberté peut tout d'abord être très généralement définie comme la faculté de choisir.

On peut dire d'un homme qui peut choisir de vivre à Paris ou à Marseille qu'il a la liberté de le faire.

Dire de la liberté qu'elle est une chance revient à dire qu'elle échoit à l'homme comme un heureux hasard.

En revanche, affirmer qu'elle est une malédiction signifierait qu'elle rend l'homme malheureux, et qu'elle peut même être conçue comme une punition venue d'une instance non humaine.

Que la liberté soit considérée comme une chance ou une malédiction, dans les deux cas, on la pense comme étant donnée à l'homme, et d'autre part comme pouvant être bonne soit mauvaise pour lui.

Il s'agit ainsi de se demander, en somme, si la liberté, faculté de choisir, est un cadeau empoisonné pour les hommes : cadeau si elle permet à l'homme d'être plus heureux que s'il ne pouvait être libre, empoisonné si la liberté fait son malheur. I- La liberté peut être considérée comme une chance. A- L'homme libre est heureux : en quel sens ? 1-Il est heureux dans la mesure où il peut choisir de penser ou d'agir comme il l'entend ; il n'est contraint par aucune force extérieure. 2- Son bonheur peut aussi consister en ceci qu'il n'est pas déterminé nécessairement à être ou à agir de telle ou telle manière : un homme qui provient d'un certain milieu social peut être libre d'en changer, et si son statut ne lui plaît pas, il est libre de travailler pour en acquérir un meilleur.

Négation de la fatalité. B- La liberté se manifeste comme un véritable pouvoir pour l'homme. 1- La liberté est un pouvoir : libre, l'homme peut transformer le monde qui l'entoure ainsi que lui-même.

(Nietzsche) 2- Elle permet à l'homme de devenir qui il est.

(Nietzsche) 3- La liberté est liée à l'idée de création : cela apparaît comme une chance, qu'il appartient à l'homme de saisir, de pouvoir créer, et de faire que ce qui n'était pas soit.

(Nietzsche) II- La liberté apparaît en un autre sens comme une malédiction. A- La liberté peut faire le malheur de l'homme. 1- Si l'homme n'est pas déterminé à être ce qu'il est, il ne connaît pas nécessairement ce qui est son bien et peut mal faire, en croyant bien agir.

(Cf.

le « paradoxe socratique » d'après lequel nul n'est méchant volontairement, mais par ignorance) 2- Libre, l'homme est en proie aux échecs aussi bien qu'aux réussites.

Cette notion de liberté est ainsi liée à celle de hasard et de contingence, (Aristote, Ethique à Nicomaque) et peut être ressentie phénoménologiquement par l'homme comme insécurité et risque. B- La notion de liberté peut être liée à celle d'erreur. 1- Dans les Méditations Métaphysiques, notamment la quatrième, Descartes étudie les notions de volonté, de liberté et d'erreur au même moment dans sa réflexion. 2- Il s'agit cependant de se demander si l'erreur provient d'un défaut de la volonté ou de la connaissance.

La liberté, comme puissance des possibles, est liée à la possibilité de se tromper. C-- La liberté est liée au péché. 1- Plutôt que de la notion de mauvais sort, il faudrait rapprocher ce concept de liberté de celui de péché.

(Cf.

la notion chrétienne de « péché originel »/Adam, Eve et l'arbre de la connaissance du bien et du mal) 2-D'un point de vue religieux, la liberté peut être conçue comme une malédiction si l'homme agit bien en suivant les voies divines.

Il existe un lien entre la liberté et la faute. III- La liberté comme don. A- Chance ou malédiction, elle est reçue, donnée. 1- L'énoncé du sujet invite à comprendre que la liberté est une faculté qui nous échoit, qu'elle est ainsi reçue d'une autre instance que l'homme. 2- L'autonomie est une forme de la liberté qui peut être conçue comme un don, à la fois comme une chance et comme une exigence.

( autonomie comme capacité de se donner à soi-même sa propre loi selon Kant) B- L'homme est condamné à être libre.

(Sartre) 1- Si l'homme ne choisit pas de pouvoir ou non choisir, il ne peut pas ne pas être libre.

( Cf.

l'œuvre de Sartre) 2- Cependant, cette condamnation n'est pas nécessairement une malédiction : on peut aussi la comprendre en terme de responsabilité.. »

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