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La liberté est-elle le plus grand de nos biens ?

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« Introduction Si la liberté est notre plus grand bien alors un homme non libre n'est plus un homme.

Voilà tout l'enjeu de notre sujet.

Dire de la liberté qu'elle est notre plus grand bien, c'est préférer la mort à la perte de notre liberté.

Si on dit que la liberté est notre plus grand bien, alors il faudra démontrer en quoi la vie peut être inférieure à la liberté.

Le second problème qui se pose est le suivant : si la liberté est notre plus grand bien comment expliquer qu'on troque notre liberté contre notre vie ? Celui qui se fait esclave, place la vie au dessus de la liberté.

La question est donc double : 1) Comment placer la liberté au dessus de la vie ? 2) Si la liberté vaut plus que la vie comment expliquer qu'on échange la première pour conserver la seconde ? Première Partie La vie n'est pas notre plus grand bien Dans l'éthique à Nicomaque, Aristote cherche ce qu'est une vie spécifiquement humaine.

Le raisonnement d'Aristote est le suivant : La vie humaine doit avoir quelque chose de spécifique, par rapport aux autres vies.

Bien conduire sa vie humaine consiste donc à exceller en ce que la vie humaine a de spécifique.

La question d'Aristote le conduit à examiner la vie.

Le fait de vivre est-il ce qu'il y a de spécifiquement humain ? Nous n'avons pas besoin d'Aristote pour constater que l'humain n'est pas le seul qui possède la vie.

Ce n'est donc pas dans le fait de vivre que se trouve la spécificité humaine.

La conclusion d'Aristote est que l'excellence humaine ne peut pas consister à vivre.

Vivre n'est pas le propre de l'homme.

Ce qui est le propre de l'homme pour Aristote est de délibérer avec raison, c'est la raison qui est ce qui est spécifiquement humaine.

La raison est ici à entendre au sens de faculté rationnelle qui permet de juger. Transition La vie n'est donc pas ce qui est spécifiquement humain.

Elle n'est pas notre plus grand bien.

Si la raison est ce qui est spécifiquement humain, en quoi cela fait-il de la liberté notre plus grand bien ? Quel line entre raison et liberté ? Seconde partie Vivre selon sa raison = vivre libre Pour un philosophe comme Kant vivre en accord avec sa raison revient à vivre librement.

Aristote fait de la vie gouvernée par la raison ce qui fait l'excellence humaine.

Une vie gouvernée par la raison est-elle libre ? La raison pure, pour Kant, est la raison déterminée par des principes indépendants de tout motif empirique.

La raison pure s'oppose à toute détermination pathologique, les passions, l'intérêt, ne peuvent déterminer la raison pure.

L'œuvre de Kant, intitulée Critique de la raison pratique, a pour but de montrer que la raison pure peut être pratique.

Cela veut dire que la raison pure peut déterminer la volonté de l'homme.

Être gouverné par la raison pure c'est être libre. La raison pure échappe au déterminisme, elle n'est pas soumise à l'ordre des causes empiriques, cette raison rend libre celui qui la suit.

Etre déterminé par la raison pratique cela revient à être libre.

Le line est donc fait entre liberté et raison.

Ce qui est spécifiquement humain, c'est la raison, vivre sous le gouvernement de la raison.

Et vivre sous le gouvernement de la raison cela revient à être libre. Transition Si vivre libre est ce qui est spécifiquement humain, comment justifier que la vie soit parfois préférée à la liberté ? Comment expliquer que l'homme méprise parfois la liberté alors qu'elle est son bien le plus précieux ? Troisième Partie Rousseau : le goût de la liberté Rousseau dans le premier livre du contrat social combat, entre autre, l'idée selon laquelle la vie serait le plus grand bien.

Les adversaires de Rousseau partent du constat suivant : les hommes acceptent de perdre leur liberté en échange de leur vie.

En conséquence la liberté ne peut pas être ce qui est le plus précieux pour l'homme.

Le raisonnement est vicieux selon Rousseau.

D'abord, on ne peut pas s'appuyer sur le fait que ceux qui n'ont jamais connu la liberté ne la désirent pas.

La liberté on ne peut la désirer que si on la connaît, si les esclaves ne réclament pas la liberté c'est qu'ils ne la connaissent pas.

Ensuite, celui qui cède sa liberté en échange de sa vie le fait car il ignore la nature de la liberté.

Il croit pouvoir se séparer de sa liberté pour un temps et la récupérer par la suite.

Or Rousseau signale que la liberté est comparable au goût.

En renonçant à la liberté, on en perd le goût.

On ne renonce pas impunément à sa liberté.

On renonce à sa liberté croyant qu'on pourra y re-goûter par la suite.

C'est là la solution à notre question.

On se demandait comment l'homme en arrive à renoncer à la liberté s'il y a là ce qui est son plus grand bien.

Or on voit que bien que la liberté soit notre plus grand bien, on peut pourtant en perdre le goût. Conclusion La liberté est ce qui est le plus grand bien de l'homme.

Cependant ce bien est tel que l'homme peut y refuser, et même en perdre le goût.. »

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