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La liberté de chacun s'arrête-t-elle seulement là où commence celle d'autrui ?

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« VOCABULAIRE: SEULEMENT: * Sans rien ou personne de plus que ceux qui sont indiqués : Il est resté deux jours seulement. * À l'exclusion de toute autre chose : J'ai fait cela seulement pour lui rendre service. * Marque l'opposition, la restriction : Je voudrais bien y aller, seulement je n'ai pas le temps. AUTRE / AUTRUI : 1) Comme Adjectif, différent, dissemblable.

2) c o m m e Nom, toute conscience qui n'est pas moi.

3) Autrui: Tout h o m m e par rapport à moi, alter e g o : "Autrui, c'est l'autre, c'est-à-dire ce moi (ego) qui n'est pas moi (alter)." (Sartre).

Les autres hommes, mon prochain.

C'est à la fois l'autre et le même (mon semblable, un moi autre, une personne). LIBERTÉ: Ce mot, en philosophie a trois sens : 1° Libre arbitre.

Pouvoir mystérieux de choisir entre les motifs qui me sollicitent sans être déterminé par aucun d'eux. 2° Liberté de spontanéité.

S'oppose non plus au déterminisme mais à la contrainte : état de celui qui agit sans être contraint par une force extérieure. 3° Liberté du sage.

État de celui qui est délivré des passions et agit à la lumière de la raison. Introduction – Nous découvrons d'abord la morale sous son aspect négatif d'interdiction (nos parents nous empêchent de manger égoïstement tout un plat sans partager, nous apprennent à ne pas abîmer les installations collectives de l'immeuble, etc.). – Dans la notion de partage, ne pouvons-nous pas pressentir que notre existence est plus intense et plus riche lorsque nous la menons à plusieurs, avec des amis? – La liberté de chacun s'arrête-t-elle seulement là où commence celle d'autrui? – Faut-il en rester à cette conception individualiste de la liberté, qui finalement nous enferme dans un « pré carré » et nous isole des autres? Le rapport à autrui n'est-il pas au contraire essentiel à l a découverte et au déploiement de l'idée de la liberté? Néanmoins, je peux me heurter aussi aux autres quand je cherche à réaliser des objectifs personnels.

Comment expliquer cela ? Et comment dépasser cette opposition entre la conception de l'autre comme limite à ma propre liberté et comme condition indispensable de celle-ci? I.

Le préjugé courant sur la liberté individuelle et ses limites 1.

Analyse de l'articulation s'arrêter/commencer – L'opposition « s'arrêter »/« commencer » conduit à la nette séparation entre moi et autrui.

Je suis chez moi et lui chez lui, « chacun chez soi et les vaches seront bien gardées ». – Risque: s'enfermer complètement et se prendre pour le centre de tout (égocentrisme), ne penser qu'à soi (égoïsme), ou considérer que sa propre culture est la meilleure (ethnocentrisme), ou ne jurer que par les valeurs de sa région d'origine (régionalisme), etc. 2.

Quelle implication sur mon rapport à l'autre? – La séparation produit la méfiance, voire la défiance (qui anticipe sur une possible hostilité de l'autre et risque de me rendre agressif avant même de savoir s'il constitue une menace). – Conséquence: les relations risquent de devenir conflictuelles ou du moins froides et distantes. – Exemple: le comportement des gens dans les transports en commun. Je risque d'oublier aussi que l'autre peut devenir une source d'enrichissement et de découverte inépuisable: mes amis me font découvrir leurs musiques ou leurs livres préférés, les voyages me font apprécier d'autres cultures et modes de vie... 3.

Illusion d'une liberté individuelle – Croire qu'on est libre tout seul est une illusion.

Certes, chacun naît libre.

Mais la liberté passe par la prise de distance vis-à-vis de nos réactions immédiates, par les connaissances acquises grâce aux autres, par l'ouverture d'esprit qui se constitue grâce aux rencontres. – La sociologie a bien montré le rôle essentiel de la société dans la formation de l'individu; un individu ne se forme pas spontanément, il est le résultat d'un processus culturel et social.

C e sont des facteurs extérieurs qui le conduisent à penser son indépendance et qui construisent son identité. – Cf.

Durkheim, Sociologie et Philosophie (1898) : « C'est à la société que nous devons notre empire sur les choses qui font partie de notre grandeur.

C'est elle qui nous affranchit de la nature.

» Et donc aussi de nous-mêmes, en tant qu'être vivant naturel animé par des pulsions. II.

Découverte du lien à autrui jusque dans notre propre liberté 1.

L'éveil à la liberté – La liberté n'est pas la possibilité aveugle de faire ce que l'on veut (= la licence).

Si notre volonté est aveugle, uniquement animée par nos besoins immédiats et nos pulsions, alors nous s o m m e s soumis au déterminisme: ce sont des causes extérieures, naturelles et sociales qui nous poussent mécaniquement à agir sans que nous nous en rendions compte. – Cf.

Spinoza, L'Éthique: les hommes se croient libres parce qu'ils ignorent les causes qui les poussent à agir.

Rôle de l'éducation: éveiller l'esprit critique sur soi-même, pour prendre de la distance et réfléchir à nos motivations véritables. – U n peuple peut très bien se croire libre parce qu'il est conditionné par ses dirigeants.

N'est-ce pas alors aux autres peuples, et aux exilés du pays en question, de fournir les éléments nécessaires pour dénoncer l'embrigadement et le manque de « lumière » de ceux qui manquent d'éducation politique? 2.

La présence d'autrui dans mon désir – Le désir humain se distingue du besoin animal en ce qu'il fait intervenir l'autre à plusieurs niveaux. – Hegel (Phénoménologie de l'esprit) ou Freud en psychanalyse. – D'abord, dans l'opposition, autrui m'empêche de satisfaire mes besoins immédiats et aveugles (rôle des parents dans l'enfance, qui posent des limites à l'égoïsme). – Du coup, je cherche d'autres moyens de satisfaction et je m'investis dans des activités plus élaborées, plus détachées des impulsions aveugles, plus distanciées (cf.

la notion de « sublimation »). – D'autre part, et plus essentiellement, la vie humaine passe par la rencontre d'autrui et de son regard sur moi: la mère et l'enfant, les camarades de classe, les hommes et les femmes...

Notre désir est donc toujours désir de l'autre, sous des formes diverses et variées. 3.

La place essentielle de la raison dans la liberté – On ne peut pas être libre en étant aveugle.

On est aveugle tant qu'on n'est pas éclairé par la raison.

Or, la raison s'éduque, se forme, apparaissant ainsi comme le résultat d'une relation pédagogique active avec autrui: tout homme dispose de la raison en puissance, mais pour qu'elle devienne raison en acte, elle doit être exercée et éduquée. – Cf.

les dialogues de Platon, et l'activité « maïeutique » de Socrate. – Penser aussi à l'« allégorie de la caverne », au livre VII de La République de Platon.. »

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